Pourquoi se référer au Passé ? Claudia Moatti, Michèle Riot-Sarcey – Collection Histoire

Construction de mythes, évocation d’un âge d’or, interprétation à des fins de propagande… Quand le passé est convoqué, c’est souvent pour légitimer, figer et déformer des moments d’histoire, dont l’usage au présent vise à servir une cause. Cet ouvrage, fruit d’un travail collectif mené depuis plusieurs années, tente de penser une autre relation au passé à l’aide de la notion de « référence » : il s’agit de saisir la façon dont le passé est parfois « réactivé » par des sujets qui se le réapproprient.

Moteur d’action et opérateur de pensée, ce passé dynamique, inachevé, subsiste en effet dans les mémoires « souterraines » d’un collectif, où, à la fois rêvé et perdu, il attend son actualisation. Chaque chapitre du livre analyse un moment historique à la lumière de cette notion de référence : la Grande Famine en Irlande entre 1845 et 1851, les destructions d’églises pendant la Commune, le coup d’Etat du 6 septembre 1930 en Argentine, la notion de « martyr » dans la Tunisie contemporaine, celle de « peuple » en Italie au milieu du XIVe siècle…

Elaborer la notion de référence, c’est repenser notre façon de faire de l’histoire : c’est restituer à la connaissance du passé tout son potentiel critique, qu’il s’agisse d’y trouver ces références nécessaires à l’action, ces possibles contenus dans les expériences d’hier, ou d’échapper au tragique re-jeu du passé.

L’auteur – Claudia Moatti

Claudia Moatti est professeure d’histoire romaine à l’Université de Paris 8 et à l’University of Southern California. Ses recherches portent, principalement, sur l’histoire politique et les transformations intellectuelles de la Rome antique et sur la capacité des Etats méditerranéens à contrôler leurs territoires et le mouvement des hommes.

Débat autour de l’ouvrage « Pourquoi se référer au passé ? ». En présence des auteur-e-s Gisèle Berkman, Déborah Cohen, Nicole Edelman, Jean-Louis Fournel,Thimothée Nay, et Michèle Riot-Sarcey.

Ce livre, écrit et débattu par un collectif de quinze chercheurs, tente de répondre aux questions que nous nous posons. Le passé se rappelle au présent quelle que soit la manière dont les événements d’hier furent traités. Effacés ou glorifiés, ils ressurgissent et sont interprétés diversement selon les enjeux du temps.
Élaborer la notion de référence, c’est repenser notre façon de faire de l’histoire : c’est restituer à la connaissance du passé tout son potentiel critique, qu’il s’agisse d’y trouver ces références nécessaires à l’action, ces possibles contenus dans les expériences d’hier ou d’échapper au tragique re-jeu du passé.

Un ouvrage collectif dirigé par C. Moatti et M. Riot-Sarcey, avec des contributions de L. Bantigny, K. Bendana, G. Berkman, D. Cohen, L. Colantonio, Q. Deluermoz, N. Edelman, C. Fayolle, J.-L. Fournel, M. Gonzalez Aleman, A. Lempérière, I. Mineo, C. Moatti, T. Nay, M. Riot-Sarcey