Peut-on être vice-président d’une grande multinationale – Danone, l’un des premiers groupes alimentaires mondiaux-, et vouloir garder vivantes les aspirations d’une jeunesse bouleversée par la lecture de Kant et de Lévinas, et l’inspiration initiatique d’un Christian Bobin ou d’une Christiane Singer ?
Comment peut-on être à la fois efficace et utopique, manager et dissident, affirmer qu’ « un autre monde est possible » sans verser dans l’imposture, se retrouver au Forum social mondial pendant que son président, Franck Riboud, participe au Forum de Davos ?
Emmanuel Faber nous fait part des interrogations provoquées par ces situations et nous livre les réflexions que lui inspire le fonctionnement de la finance internationale. Et surtout, il nous raconte les multiples projets que les équipes de Danone ont contribué à faire naître dans le monde entier, avec son ami le Prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus, et avec beaucoup d’autres.
D’une écriture élégante et vivante, il nous ouvre des chemins de traverse.
Vivre l’économie autrement
« Le besoin de sens, de liberté, de responsabilité m’a poussé sur ces « chemins de traverse » vers lesquels j’ai bifurqué pour explorer d’autres réalités de l’économie, de la vie des entreprises, de la finance, en refusant le « à quoi bon ? », le « c’est le système ». Pour retrouver le lien à l’humain et au vivant, au cœur de la technique. Dans ces lignes, je ne suis jamais seul. Ce sont des rencontres, des mouvements, des collectifs, des vivants ensemble. Ce que j’y raconte est l’essence même de ce qui fait ma conscience de dirigeant, d’homme aujourd’hui, construite chaque jour par l’interrogation du sens et l’expérience du réel. Depuis la parution de ce livre en 2011, j’ai poursuivi cette exploration. Bien d’autres m’y ont rejoint. Nous ouvrons des voies vers demain. C’est urgent. »
Emmanuel Faber a été le plus jeune directeur financier d’une entreprise du CAC 40, avant de devenir directeur général, puis P.-D.G. de Danone, de 2014 à 2021, où il a aussi été leader de coalitions d’entreprises engagées pour une économie plus inclusive de l’humain et du vivant. Associé du tout jeune fonds de capital-risque Astanor Ventures, il vient d’être nommé président du nouveau Conseil international des normes extra-financières, créé à la COP26 de Glasgow pour insérer les données climatiques et sociales dans l’évaluation des entreprises par la finance mondiale.