Carlos Ghosn voit la vie en rose et le Japon broie du noir

L’évasion, on ne  peut pas parler autrement, du pays du soleil levant de Carlos Ghosn il y a quelques jours, relève d’une scène rocambolesque dont le meilleur scénariste n’aurait jamais oser écrire la première ligne, à moins de s’appeler Alexandre Dumas. Elle fait en effet songer au retour d’Edmond Dantès de l’île d’Aix. Et on comprend que depuis cette spectaculaire échappée les japonais rient … jaune.

Au demeurant l’ancien patron de Renault Nissan n’est nipon, ni plus mauvais que cela et s’il à préféré rejoindre le pays du cèdre c’est qu’il a considéré que les geôles de Tokyo  n’étaient pas dignes de son ancien statut de grand patron plus habitué aux palaces 5 étoiles et à être reçu comme un chef d’Etat, que d’être logé dans un 6 m2 surveillé comme son ombre (chinoise) par des faux samouraïs avec des bokkens, sabres en bois dans l’art martial japonais le kendo.

Il faut ajouter à cela que Carlos à, comme tout sud-américain, un côte latino-lover et que Carole, sa fidèle geisha lui manquait cruellement. A aucun moment les autorités japonaises n’ont su intégrer  l’aspect romantique dans ce dossier judiciaire. C’est culturel !

Mais quand même,qui aurait pu imaginer, qu’un grand ponte de l’automobile, un super-businessman, aurait pu se faire « la malle » comme cela ? Bon OK, dans la soute d’un jet. Qui aurait pu penser qu’il écrirait une scène d’action d’un film que Netflix adorerait présenter dans son catalogue. Une véritable opération commando digne des forces spéciales plus habituées aux extractions d’otages que de prisonniers d’un pénitencier. Car c’est bien de cela dont il s’agit. Outre les moyens financiers importants (location de jets et de leur équipage) – Carlos aurait fait appel à d’anciens bérets verts américains et des barbouzes libanaises pour assurer le succès de son exfiltration du Japon. Un vrai roman à la James Bond ! Et tout cela pour l’amour et les beaux yeux de sa belle. Je vois le titre d’ici : Bons baisers de Tokyo !

Il faut dire que le Carlos avait la rage. A l’évidence les japonais n’ont jamais digéré,  sushi-le,  qu’il ait redressé Nissan le fleuron de leur industrie automobile. Ils ont vécu cela comme une véritable humiliation. De là à se faire hara-kiri il n’y avait qu’un pas qu’ils ont préféré ne pas franchir en choisissant d’embastiller Carlos, Banzaï !

On pourra toujours dire qu’il n’est pas très élégant de fausser compagnie à ses gardiens, de se soustraire à la justice japonaise (qui condamne toutefois 99,5% de prévenus ….), qu’il met en danger la balance commerciale des exportations libanaises vers le japon (j’ignorais que les japonais aimaient les dattes) on ne peut que sourire face à une cavale aussi audacieuse dans le monde aseptisé qui est le nôtre aujourd’hui.

Manquerait plus maintenant que Carlos soit élu président de la République du Liban, ce qui lui permettrait, fort de l’immunité diplomatique, de voyager librement à travers le monde et même … au Japon. C’est le grain de riz qui ferait déborder la rizière.

Jean-Yves Duval, directeur d’Ichrono