Bac philo 2023: découvrez les sujets corrigés de la série générale
Par Victor Mérat • Sophie de Tarlé • Olivier Dhilly • Publié le 14/06/2023 à 09:23
LE PARISIEN « Le bonheur est-il affaire de raison ? Vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ? Voici les sujets et corrigés du bac philo pour les candidats au bac des séries générale et technologiques. Dernière épreuve écrite pour les lycéens avant le grand oral : ils ont 4 heures pour composer.
- Les candidats au bac passent leur épreuve de philosophie ce mercredi 14 juin (ici au lycée Victor Duruy Paris 7 ème). Crédits photo: Paul-Henri Wallet
Les candidats au bac passaient l’épreuve de philosophie ce mercredi matin 14 juin. Découvrez ces sujets très attendus, ainsi que les corrigés.
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Ça y est, les sujets sont sortis. Ce mercredi 14 juin 2023, plus de 500.000 candidats ont planché sur l’épreuve de philosophie. L’épreuve durait quatre heures et l’épreuve se termine à midi. Cette année, les candidats pouvaient plancher au choix sur deux sujets de dissertation et un commentaire de texte:
- Sujet 1: «Le bonheur est-il affaire de raison?»
- Sujet 2: «Vouloir la paix, est-ce vouloir la justice?»
Le commentaire portait quant à lui sur un texte de Lévi-Strauss, La Pensée sauvage (1962).
Pour les terminales, il reste encore le grand oral à passer. Il faudra attendre le 4 juillet pour obtenir les résultats du bac 2023.
Sujet bac 2023 philosophie série générale publié par FigaroEtudiant
Olivier Dhilly, professeur de philosophie à la Maison d’éducation de la Légion d’honneur, a corrigé pour Le Figaro Étudiant les sujets de dissertation. Découvrez celui sur le bonheur.
Corrigé dissertation bonheur bac philo général 2023 publié par FigaroEtudiant
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In le parisien
« ujet du Bac philo – série générale
Dissertation – Sujet 1
– Le bonheur est-il affaire de raison ?
Dissertation – Sujet 2
– Vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ?
Explication de texte
Expliquer le texte suivant :
Le bricoleur est apte à exécuter un grand nombre de tâches diversifiées ; mais, à la différence de l’ingénieur, il ne subordonne pas chacune d’elles à l’obtention de matières premières et d’outils, conçus et procurés à la mesure de son projet : son univers instrumental est clos, et la règle de son jeu est de toujours s’arranger avec les « moyens du bord », c’est-à-dire un ensemble à chaque instant fini d’outils et de matériaux, hétéroclites au surplus, parce que la composition de l’ensemble n’est pas en rapport avec le projet du moment, ni d’ailleurs avec aucun projet particulier, mais est le résultat contingent de toutes les occasions qui se sont présentées de renouveler ou d’enrichir le stock, ou de l’entretenir avec les résidus de constructions et de destructions antérieures. L’ensemble des moyens du bricoleur n’est donc pas définissable par un projet (ce qui supposerait d’ailleurs, comme chez l’ingénieur, l’existence d’autant d’ensembles instrumentaux que de genres de projets, au moins en théorie) ; il se définit seulement par son instrumentalité, autrement dit et pour employer le langage même du bricoleur, parce que les éléments sont recueillis ou conservés en vertu du principe que « ça peut toujours servir ». De tels éléments sont donc à demi particularisés : suffisamment pour que le bricoleur n’ait pas besoin de l’équipement et du savoir de tous les corps d’état1 ; mais pas assez pour que chaque élément soit astreint à un emploi précis et déterminé. Chaque élément représente un ensemble de relations, à la fois concrètes et virtuelles ; ce sont des opérateurs, mais utilisables en vue d’opérations quelconques au sein d’un type.
Lévi-Strauss, La Pensée sauvage (1962)
Le sujet officiel du bac philo au format pdf disponible ici
Sujet du Bac philo – séries technologiques
Dissertation – Sujet 1
– L’art nous apprend-il quelque chose ?
DIssertation – Sujet 2
– Transformer la nature est-ce gagner en liberté ?
Explication de texte
Expliquer le texte suivant :
Il est un degré de négligence qui paraîtrait mériter une punition quoique cette négligence n’occasionne aucun dommage à personne. Si une personne jetait une grosse pierre dans une voie publique du haut d’un mur sans en avertir les passants, et sans regarder où elle pourrait tomber, elle mériterait certainement une punition. Une police vraiment exacte châtierait une action si absurde, même si elle n’avait fait aucun mal. La personne qui s’en rend coupable fait preuve d’un mépris insolent envers le bonheur et la sécurité des autres. Il y a une injustice réelle dans cette conduite. Cette personne expose inconsidérément son prochain à ce qu’aucun homme de bon sens ne voudrait risquer ; de toute évidence elle manque du sens de ce qui est dû à ses semblables, et qui est la base de la justice et de la société. Une négligence grossière est donc, selon la loi, presque l’équivalent d’un dessein1 malveillant. Quand des conséquences malheureuses découlent d’une telle insouciance, la personne qui en est coupable est souvent châtiée comme si ces conséquences avaient réellement été dans son intention ; sa conduite qui était seulement insouciante et insolente, et qui méritait punition, est considérée comme atroce et passible du châtiment le plus sévère. Si une personne en tue accidentellement une autre par l’action imprudente mentionnée ci-dessus, elle est, selon les lois de nombreux pays, et notamment selon la vieille loi d’Écosse, passible du châtiment suprême. Bien que ce soit sans nul doute excessivement sévère, ce n’est pas du tout contraire à nos sentiments naturels. Notre juste indignation contre la folie et l’inhumanité de cette conduite est exaspérée par notre sympathie avec l’infortuné qui en souffre. Rien, pourtant, ne choquerait plus notre sens naturel de l’équité que de mener un homme à l’échafaud simplement pour avoir jeté avec insouciance une pierre dans la rue, sans faire de mal à personne.
Adam Smith, Théorie des sentiments moraux (1759)
Le candidat a le choix entre deux manières de rédiger l’explication de texte.
Il peut :
– soit répondre dans l’ordre, de manière précise et développée, aux questions posées (option n°1);
– soit suivre le développement de son choix (option n°2).
Question de l’option n°1
- Éléments d’analyse
- À partir de l’exemple du début du texte, expliquez pourquoi une conduite négligente peut
être, aux yeux de la loi, « presque l’équivalent d’un dessein malveillant ».
- En quoi la situation est-elle différente lorsque la négligence tue « accidentellement » ?
- D’après le texte, quels facteurs influencent naturellement notre évaluation de la gravité
d’un acte ?
- Éléments de synthèse
- Quelle est la question à laquelle l’auteur tente de répondre ici ?
- Dégagez les différents moments de l’argumentation.
- En vous appuyant sur les éléments précédents, dégagez l’idée principale du texte.
- Commentaire
- Qu’est-ce qui fait l’injustice d’une action : l’intention ou les conséquences ?
- Peut-on rendre la justice sans faire intervenir les sentiments ?