« Ecrire sur le PR Djibril SAMB est toujours une excellente chose. Ce savant polymathe a tant donné au Sénégal et au Monde, il est temps qu’on lui donne ce qu’il n’a rien demandé, mais que l’honnêteté humaine doit lui donner par reconnaissance. Je ne connaissais pas Mr SOW Seydi, j’ai vite parcouru sa biblio et biographie pour reconnaître ses talents et son panafricanisme, lui qui tente de nous révéler, par la qualité de sa plume, l’antre de l’Afrique et de nos cultures » P B CISOKO ancien étudiant du PR SAMB
J’ai déjà la nostalgie d’hier
Quand ta voix de contralto venait
Par la magie du cuivre me visiter
Au coeur de ma citadelle de souffrance
Et m’insuffler l’espérance
Elle me suspendait alors à la volonté de vivre
Pour mieux me redonner l’espoir des jours meilleurs
Elle me disait : « vois-tu bonhomme
La pathologie est manifestation du vivant ! »
Et je traduisais : « Pour vivre il faut apprendre à souffrir !»
Oh ! je tirais mon plaisir de ta présence immatérielle
Dans cette salle puant l’alcool et l’eau de javel
Moi tout de blanc couvert et la mort autour de moi
Rôdant, et tu étais là, fils de Zeus et de Héra
Volontairement tu t’es échappé des chemins fleuris de la Grèce
De ta grande et noble discussion avec Socrate
Pour m’apporter le souffle exaltant des amitiés ressuscitées
On dit que le poème naît toujours de la violence de l’inspiration
Voici que subitement, sous les doigts de la muse,
Jaillissent en moi comme une ferveur de la reconnaissance
Ces mots d’exaltés pour dire à quel point je te dois
D’avoir su vaincre ce mal tapi au fond de mes chairs
Dix-sept heures était ton heure de visite
Heure que je guettais comme un passionné de Boudha
Dix-sept était l’heure de la grande voix chaude et rocailleuse
Voix de revivance qui m’installait de force
Dans la vigueur du combat d’avance gagné contre le morbide
Dix-sept heure, heure de sursaut et de joie
Où mon nom de ta voix s’échappait de force du téléphone :
« Mon cher Seydi comment tu vas ?» me demandais-tu.
Avant même ma réponse tu savais déjà que j’allais bien
Parce que j’ai eu l’heur de t’entendre, ange gardien qui s’ignore !
Et tu ajoutais : « Je suis content de la force de ta voix !»
E moi de murmurer, « je suis heureux de te sentir si près de moi ».
Ce n’est point de la souffrance dont j’ai la nostalgie
Mais de la perte des dix-sept heures qui m’apportaient
Le souffle grave de ta voix plus miraculeuse
Que toute la médecine, plus miraculeuse
Que tous les talismans, miraculeuse
Parce que c’était la voix salutaire de la divinité
Car Dieu emprunte tous les chemins pour secourir sa créature.
Tu fus la voie par laquelle Allah m’apporta son Salut.
Alors Professeur Djibril Samb, merci d’être venu
Au coeur de ma douleur, me donner le soulagement attendu.
Seydi Sow
Grand Prix du Président de la République pour les Lettres
Seydi Sow. Auteur à la croisée des genres littéraires, poète, romancier avec ses autres qualités liées au métier du livre,