Amazonie, la maison commune brûle !

La planète aura vraiment connu en 2019 un été meurtrier. Des incendies gigantesques ont embrasé le monde, en Grèce, au Portugal, dans les Grandes Canaries, mais surtout en Sibérie et plus encore en Amazonie. Des centaines de milliers d’hectares de forêt ont été réduits en cendres offrant a nos regards un paysage dévasté, lunaire, où toute trace de biodiversité à disparu à tout jamais.

Terrifiant ! Il n’y a pas d’autre mot pour qualifier la situation. Et dire que Donald Trump récuse toujours le constat établi par les scientifiques du monde entier d’un réchauffement climatique. Comment peut-il être à ce point aveugle ? Comment également le nouveau président du Brésil, Jair Bolsonaro, climato-septique, peut-il prétendre que « on instrumentalise une question intérieure au Brésil avec un ton sensationnaliste« , oubliant que l’Amazonie est le poumon vert de la planète à qui elle fournit vingt pour cent de l’oxygène. Et si 60 % de la forêt tropicale se trouve au Brésil, le chef de l’Etat qu’il est devrait y voir là  une raison supplémentaire pour se sentir responsable. Pour autant plusieurs pays sont « amazoniens » dont la France, avec la Guyane, et cette situation concerne toute la communauté internationale, raison pour laquelle le président français à souhaité évoquer ce sujet lors du G7 qui va se tenir ce week-end à Biarritz. Cette décision lui a immédiatement valu d’être qualifié par le leader brésilien d’extrême-droite de « néo-colonialiste ». Un adjectif délirant alors que dans son pays on a constaté plus de 2 500 nouveaux départs de feu en seulement 48 heures.

La déforestation pour de nouvelles cultures et favoriser l’élevage

En fait cette situation est essentiellement le fruit d’une déforestation, (quatre fois plus importante en juillet 2019 par rapport à juillet 2018) largement encouragée par Bolsonaro, afin de permettre la création de nouveaux espaces cultivables et propres à l’élevage mais celui-ci préfère y voir là l’œuvre « d’indigènes, de martiens et d’ONG« . Une chose est certaine les feux de forêt au Brésil ont augmenté de 83% depuis le début de cette année par rapport à la même période en 2018, notamment dans le Mato Grosso. Féroce critique des politiques de protection de l’environnement Jair Bolsonaro, un ancien capitaine de l’armée, ne semble pas davantage se préoccuper du sort des populations indigènes qui peuplent ces régions. Une pétition pour « stopper l’incendie de la forêt amazonienne », lancée par Gabriel Santos, un avocat qui vit au cœur de la région touchée par les incendies a déjà recueilli une journée après son lancement sur la plateforme Change.org plus de deux millions de signatures.  Il est à craindre cependant que cela n’infléchisse pas la politique suicidaire de Bolsonaro. Une condamnation du Brésil par l’ensemble des acteurs du G7 serait sans doute plus pertinente mais en auront-ils le courage ?

Jean-Yves Duval, Directeur d’Ichrono