La prochaine Assemblée générale élective de la Fédé foot, du 2 août prochain, laisse apparaître plusieurs positions. Entre ceux qui sont pour le changement et ceux qui militent pour un report. D’autres plaident pour la continuité. A l’image de Doudou Dia, un membre du mouvement associatif et militant du sport.
D’abord, Doudou Dia plante le décor : «Depuis plus d’une décennie, sous la direction du président actuel de la Fédération sénégalaise de football (Fsf), Me Augustin Senghor, le football sénégalais a connu une transformation en profondeur. De simple espoir continental, le Sénégal est devenu une référence africaine et mondiale.»
Avant de s’interroger : «Alors que certains posent la question de l’alternance pour l’alternance, il est aujourd’hui légitime, responsable et même nécessaire de poser une autre question : peut-on se permettre de briser une dynamique qui fonctionne, alors que le plus dur, consolider l’avenir, est encore devant nous ?»
«Le football sénégalais traverse l’un des chapitres les plus glorieux de son histoire. Champion d’Afrique pour la première fois, présent régulièrement à la Coupe du monde, en tête des classements africains, participation régulière des petites catégories aux compétitions africaines et internationales, respecté dans les instances continentales et internationales, notre football a pris une nouvelle dimension», argumente ce passionné de sport.
Selon lui, «cette réussite n’est pas le fruit du hasard. Elle est le résultat d’une vision cohérente, d’un leadership constant, d’un travail de longue haleine porté avec méthode et passion par une équipe fédérale dirigée depuis plus d’une décennie par Me Augustin Senghor.»
Et pour ceux qui parlent d’un 5e mandat de trop, il répond : «Il serait réducteur de penser que toute longévité est automatiquement synonyme de blocage. La longévité peut être une force, lorsqu’elle est au service d’un projet, et non d’un individu. Aujourd’hui, la candidature à un cinquième mandat ne s’inscrit pas dans une logique de pouvoir personnel, mais dans une logique de continuité stratégique. Ce mandat ne serait pas une simple prolongation, mais un mandat de consolidation, de transmission et d’achèvement des réformes engagées.»
Un bilan concret, des résultats incontestables
Qu’en est-il des résultats glanés par le président sortant ? Pour Doudou Dia, il n’y a pas photo : «Depuis l’élection de l’actuel président à la tête de la Fsf, les résultats ont été nombreux, mesurables et salués tant au niveau national qu’international. Dont le plus marquant est la première Can remportée par le Sénégal en 2022, après des décennies d’attente.»
Suffisant pour démontrer que «la stabilité est stratégique aujourd’hui. Dans le sport de haut niveau, comme dans toute organisation complexe, la réussite n’est jamais garantie par de simples alternances. Ce qui fonctionne doit être consolidé, non fragilisé par un simple désir de changement».
En clair, «changer aujourd’hui, c’est risquer un retour en arrière, avec comme conséquences une remise en cause de projets en cours, des tensions internes ou régionales dans un écosystème encore fragile. La perte de crédibilité auprès de partenaires internationaux qui misent sur la continuité».
Comme quoi, «ce 5e mandat serait le mandat du passage de témoin, mais dans la cohérence, la sérénité et la responsabilité, avec un programme clair pour l’avenir (2025-2029)». A savoir, entre autres, «finaliser la réforme du football professionnel au Sénégal, avec une gouvernance autonome, des clubs mieux structurés et une attractivité financière accrue.
Poursuivre la montée en puissance du football féminin avec un championnat semi-professionnel. Accompagner la formation de la relève fédérale, avec des jeunes dirigeants, femmes et anciens internationaux formés aux standards modernes de gestion sportive.
Ce cinquième mandat est conçu comme une transition maîtrisée, avec des étapes claires, des résultats à livrer et un engagement personnel à transmettre le flambeau à une nouvelle génération formée et prête».
Selon Doudou Dia, avec les échéances qui pointent à l’horizon, «changer de leadership à ce moment charnière serait risqué. Le football sénégalais a besoin de stabilité institutionnelle pour gérer la Can 2025 et préparer la Coupe du monde 2026».