Au Sénégal, seuls 6% des permis miniers respectent une certaine conformité

La direction des Mines et de la Géologie a procédé au mois de novembre à l’audit des titres miniers actifs de la base de données cadastrale. Il ressort de l’étude que sur 513 permis actifs durant la période sous revue, 94% ne respectent pas les dispositions de la législation minière en vigueur.

Au Sénégal, seuls 6% des permis miniers respectent une certaine conformité. Ce qui représente 32 titres miniers. C’est ce qui ressort des résultats de l’audit de la Direction des mines et de la Géologie. En effet, sur 513 permis miniers actifs en 2024, 94% (soit 481 titres) ne respectent pas les dispositions de la législation minière. Pour ce qui est des permis de recherche, 64 sont non conformes contre 6. Dans le domaine de la petite mine, 28 titres miniers actifs sont jugés non conformes, 6 pour les permis d’exploitation, 21 pour les concessions minières, 115 pour les autorisations de permis d’exploitation minière semi-mécanisée et 248 pour les carrières.

Un tableau sombre qui appelle à un certain nombre de défis, notamment le renforcement de la bonne gouvernance des ressources, l’encadrement et la formalisation de l’exploitation artisanat, l’amélioration de la connaissance géologique du territoire national, la promotion d’un modèle minier responsable et durable, le renforcement des mécanismes et outils de suivi et de contrôle des activités minières. C’est dans cet élan que la direction des Mines et de la Géologie a initié un certain nombre de perspectives et projets phares. Il s’agit entre autres du projet de dématérialisation des procédures cadastrales, la constitution d’une base de données minières et géoscientifiques, le projet de recherches de matériaux de construction et de cartographies géologiques au 1/50 000, la mise en place d’un laboratoire national aux normes internationales (certifiés), le projet de réhabilitation des sites miniers abandonnés, la création d’un comptoir national d’approvisionnement et enfin le projet d’encadrement et de promotion de l’exploitation artisanale.

Il faut, en outre, préciser que le sous-sol sénégalais regorge d’un énorme potentiel de ressources. Occupant environ 80% du territoire, le bassin sédimentaire est recouvert de couches sablonneuses atteignant parfois plus de 50 mètres, sauf dans les zones de soulèvements tectoniques comme Bandia et le Horst de Diass. Son sous-sol contient une superposition de couches géologiques, du Mésoprotérozoïque au Cénozoïque, riches en Matériaux de construction (calcaires, argiles, kaolinite, dolomie, et coquillages; attapulgites, grès, quartzite, silex, latérites, basaltes, dolérites, sables) de minéraux industriels (phosphates, calcaires industriels, sels, barytine, sables siliceux, minéraux lourds), de combustibles (tourbes, lignite et houille) et d’hydrocarbures (pétrole et gaz).