Affaire Daval, l’avocat auxiliaire de justice essentiel

Le procès d’assises qui se tient actuellement à Vezoul à propos de l’horrible meurtre d’Alexia Daval, et au delà de ses circonstances sordides, nous rappelle le rôle essentiel que joue l’avocat dans la recherche de la vérité.

Bien sûr l’enquête est là pour cela, avec aujourd’hui ses innombrables procédures d’investigation : témoignages, technique criminelle, empreintes, ADN, logiciels d’interrogatoire, reconstitution, etc.

Il y a aussi l’audience où le président de la cour d’assises jouit d’un pouvoir discrétionnaire, les experts, etc.

Mais on oublie trop souvent un aspect du rôle de l’avocat. Celui-ci en effet, contrairement à l’image d’Epinal, n’est pas que le défenseur de la veuve et de l’orphelin. Il assiste bien sur son client dans les différentes phases de l’enquête et du procès : garde à vue, reconstitution, confrontation, plaidoirie, etc. Il est le garant des droits de La Défense auquel tout mis en cause à droit et permet quelques fois d’éviter des erreurs judiciaires. Il est aussi celui qui s’assure du bon respect de la procédure aussi bien par les policiers que par les magistrats. Il est aussi celui à qui son client peut, doit, tout dire en sachant que leurs propos sont protégés par le secret professionnel.

Mais il reste et demeure avant tout un auxiliaire de justice et la dramatique affaire Daval nous le rappelle, car c’est à ce titre que voyant que Jonathan s’enfermait dans ses mensonges que son avocat lui a demandé de dire la vérité, quitte à ce que cela modifie radicalement sa stratégie de défense. De ce fait son rôle est aujourd’hui plus compliqué car il défend un présumé innocent qui a avoué son meurtre alors qu’il aurait pu se murer dans le déni et ne jamais reconnaître son horrible forfait. C’est aussi cela noblesse de ce métier extraordinaire. On est loin de l’image simpliste et caricatural du « bavard » colporté par le « milieu » à une époque (aussi parce qu’il a un bavoir blanc sur sa robe noire).

On est plus près en réalité d’un autre symbole, celui de sa robe noire justement, héritage de la soutane des curés (autres hommes de droit et de robe sous l’Ancien régime, à un moment où les registres paroissiaux faisaient office de registres d’état-civil qui n’existaient pas encore) qui comme elle compte 33 boutons, l’âge du Christ mort en croix.

Il existe comme cela quelques professions qui par leur engagement sont plus proches du sacerdoce que d’un métier, (médecins, enseignants etc. ) qui donnent un sens à la vie de ceux qui les exercent.

C’est pourquoi ils méritent notre admiration.

JY -Duval, directeur d’Ichrono