Violence basée sur le genre : Des agents de police judicaire en service dans la région de Thiès (ouest)

Des agents de police judicaire en service dans la région de Thiès (ouest) ont bouclé, mardi, deux jours de renforcement de capacités en matière d’accueil et de prise en charge des victimes de violences basées sur le genre, a constaté l’APS.

Cette session de formation s’inscrit dans le cadre du Projet d’appui à la stratégie nationale pour l’équité et l’égalité de genre (PASNEEG).

“Le choix porté sur Thiès pour accueillir ces deux jours de formation, est lié au fait que Thiès a un fort taux de prévalence de violence basée sur le genre”, a déclaré la commissaire de police Bintou Guissé.

“Cet état de fait est suffisant pour réunir les acteurs de police judiciaire de Tivaouane, Mbour et Thiès autour d’une table pour discuter de l’accueil et de la prise en charge des femmes, des enfants, des jeunes garçons, victimes de violence de toutes sortes”, a-t-elle dit.

La boutique de droit du département de Thiès a enregistré 423 cas de consultations, dont 132 liées à des violences basées sur le genre, 241 relatifs au droit de la famille et 85% cas de consultations ont été effectuées par des femmes, a rapporté la commissaire Guissé.

“L’aspect accueil, prise en charge des victimes de violence est extrêmement important dans le travail quotidien de tout policier ou de tout gendarme”, a-t-elle souligné.

”Nous sommes ce que l’on appelle les primo intervenants”, a relevé Bintou Guissé, ajoutant qu’en raison de l’importance de l’accueil et de la prise en charge, “lorsqu’ils sont ratés, la victime ne poursuit pas le reste”.

Cela a motivé le PASNEEG à travailler avec les forces de défense et de sécurité, la police et la gendarmerie en particulier, en les réunissant autour de cet atelier de formation, a indiqué la commissaire Guissé.

Elle fait remarquer que la prise en charge des victimes de violence fait intervenir plusieurs acteurs judiciaires, sécuritaires et sanitaires, à travers, par exemple, les réquisitions pour l’obtention d’un certificat médical.

L’aspect psycho-social, à savoir l’intervention, en cas de besoin, d’un psychologue et de structures sociales pour accueillir les victimes qui n’ont pas où aller, est tout aussi important, insiste-t-elle.

Il peut arriver qu’une victime, malgré une bonne prise en charge médicale et judiciaire, n’ait pas de centre pour l’accueillir et qu’il faille, dans certains cas, sortir la victime du domicile familial, pour la conduire dans un centre ou une famille d’accueil, afin de la soustraire des violences dont elle est victime, explique-t-elle.

“Nous comptons sur l’implication de tous les acteurs, pour nous permettre d’éradiquer ce phénomène, surtout à Thiès, dans la mesure où il y a beaucoup de cas de décès liés aux violences basées sur le genre”, a déclaré l’adjoint au gouverneur de région, chargé du développement, Ababacar Sadikh Niang.