Un gouvernement de vingt ministres, dont seulement trois femmes. Le calcul est simple : à peine 15 % de représentation féminine. Dans un pays qui s’est doté d’une loi sur la parité, le contraste interroge. On nous avait promis la rupture, mais personne n’imaginait qu’elle concernerait l’égalité.
Certains parleront d’une « avancée », d’autres d’un compromis. Pourtant, réduire la présence des femmes à une minorité symbolique envoie un message clair : au sommet de l’État, leur place reste accessoire. La parité, conquise de haute lutte, ne devrait pas être une variable d’ajustement mais une norme à respecter.
L’argument de l’expérience ou de la compétence ne tient plus. Le Sénégal regorge de femmes qualifiées, présentes dans la recherche, la santé, l’économie, la justice, et bien d’autres secteurs. Les ignorer revient moins à un manque de ressources qu’à une persistance des réflexes d’exclusion.
Ce gouvernement avait l’occasion de marquer une véritable rupture, de prouver que le changement annoncé signifiait aussi une gouvernance inclusive. Or, en se contentant de trois femmes, il donne le sentiment de reproduire les pratiques du passé, sous un emballage neuf.
Accorder plus de place aux femmes dans les instances de décision n’est pas une faveur, encore moins un geste de communication. C’est une exigence démocratique, et une condition pour bâtir une société plus juste et équilibrée.
Au fond, la vraie rupture serait de faire de l’égalité un principe appliqué, pas un slogan de campagne. Trois femmes sur vingt, ce n’est pas un progrès : c’est un rendez-vous manqué.
Marieme BA,
Responsable Coaching et Formation du parti ACT