« SORTEZ LES SORTANTS ! »

Ce slogan de Pierre Poujade, dans les années 1950, n’a jamais été autant d’actualité, tellement les français en ont assez du vaudeville politique auquel ils assistent depuis quelques semaines, voire depuis près d’un an et demi, date de la dissolution de l’Assemblée nationale.

Jamais les dirigeants politiques actuels n’ont à ce point montré leur appétit du pouvoir, leur désir d’obtenir des maroquins ministériels. De vils Rastignac, tous autant qu’ils sont, qui se soucient plus de leur ego et de leur sort personnel, au détriment de l’avenir du pays, alors que celui-ci est en pleine tourmente. C’est d’une indécence inqualifiable !

Ainsi Édouard Philippe, maire du Havre, ancien Premier ministre d’E. Macron, mais aussi Gabriel Attal, également ancien chef de gouvernement, qui dit pis que pendre de l’hôte de l’Elysee. Tous deux ont en commun d’être candidats déclarés à la succession de Macron et surtout de devoir leur existence politique à celui-ci. Deux Brutus, qui rêvent de tuer César !

En politique, comme ailleurs, s’il est légitime d’avoir de l’ambition, ce devrait être pour « servir son pays » et non pour « se servir soi-même », ce qui n’est pas le cas de ces Tartufe. Les autres, les Olivier Faure, Marine Tondelier, etc. ne valent pas mieux, et je ne parle pas de Jean-Luc Mélenchon dont le but, révolutionnaire, est d’installer le chaos dans le pays, au détriment des français.

Mais si tout cela s’est précipité ces dernières semaines c’est que le principal fauteur de troubles, l’inspirateur des soubresauts parlementaires, des crises gouvernementales à répétition, et de la colère du peuple, est le chef de l’Etat en personne qui, tel Néron, assiste aux dernières convulsions de son régime.

Alors oui, il s’honorerait d’en tirer les conséquences et de se retirer sur son Olympe, comme d’autres avant lui on fait, tel Charles de Gaulle en 1969, à la suite d’un référendum manqué. Mais à l’évidence la pointure du « Mozart de la finance » a toujours être trop petite pour pouvoir prétendre chausser les bottes du général.

Car si Emmanuel Macron est responsable des désordres actuels, s’il est le problème, il est aussi paradoxalement la solution. A lui de faire preuve de courage pour le bien du pays qui est moqué de toutes parts à l’étranger, et qui est en proie à une grave crise économique et financière. Sa propre signature est désormais démonétisée, son crédit international épuisé, son aura de jeune premier de la classe ternie comme jamais au cours de la 5e République, c’est-à dire depuis soixante-sept ans.

A l’admiration pour cet OVNI de la politique qui a monté à l’assaut de l’Élysée sabre au clair à 39 ans, a succède la détestation, et aujourd’hui les instituts de sondage mesurent davantage sa cote d’impopularité que de popularité. Le roi est désormais nu, et son règne s’achève dans une déliquescence totale. Il se voyait Jupiter, il n’est plus qu’un roitelet déchu, bientôt privé de trône et de son hochet, abandonné de tous ses courtisans.

Votre départ, monsieur le Président, apporterait une respiration démocratique dont le pays a un besoin urgent, votre successeur une bouffée d’oxygène et une nouvelle assemblée, débarrassée de ses éléments islamo-gauchistes, des opportunistes plus soucieux de leurs intérêts électoraux que de l’intérêt national, en somme une une sérénité parlementaire retrouvée. Il faut « sortir les sortants », comme disait Pierre Poujade, qui ont démontré leur impuissance, leur incapacité à gouverner la France et, pire encore, à s’unir dans l’intérêt du pays, à un moment crucial de notre histoire.

Il faut redonner la parole au peuple souverain ! La France ne peut s’offrir le luxe de vivre pendant encore un an et demi, au rythme des censures à l’assemblée, et de gouvernements éphémères. Cette instabilité est plus que dangereuse, elle est explosive.

Vous le savez, le pays est au bord d’une rupture d’anévrisme, alors rendez un ultime service à la France. Pensez plus à elle,qu’à vous, si vous l’aimez, oubliez pour une fois votre narcissisme, votre arrogance, votre auto-suffisance et partez, Monsieur le Président, nous n’avons perdu que trop de temps. L’ancien banquier, que vous avez été au cours d’une autre vie,le sait mieux que personne, « le temps c’est de l’argent », surtout quand on a déjà près de 3 500 milliards de dettes et que les taux d’intérêts de son remboursement ne cessent d’augmenter du fait de la crise que vous avez provoqué par cette dissolution calamiteuse en 2024.

En huit ans, vous avez beaucoup abîmé notre histoire et nos institutions, vous avez toujours décidé seul sans consulter quiconque, vous avez méprisé vos collaborateurs, vos ministres, pire le peuple français, au motif que vous vous croyez plus intelligent que tout le monde, et il faudra beaucoup de temps pour réparer les dégâts.

La convalescence française sera longue mais son redressement est à ce prix, il faut vous résoudre bon gré, mal gré, à tourner la page de la macronie, qui ne restera pas comme un exemple dans les manuels d’histoire. Vous avez suscité beaucoup d’espoirs en 2017, vous héritez en 2025 de beaucoup de ressentiments et une immense déception. Le Bonaparte d’Austerlitz et d’iéna est devenu celui de Waterloo.

Jean-Yves Duval, journaliste écrivain