Polygamie la douleur des femmes Broché  de Ba Awa (Auteur)

Un sujet délicat même si certains la mette sous l’ombre de la coutume ou de la tradition. Il n’est pas simple de vivre la polygamie partager son homme. On parle aussi de la polyandrie, du polyamour, etc. Les femmes subissent et n’ont pas le droit d’avoir deux hommes ( polyandrie) même si à travers le monde, on voit ce type de couple. A Réfléchir. Je comprends la posture de Awa qui est témoin d’une situation difficile. Pape B CISSOKO

 » J’aimerais qu’on me présente une femme qui a « choisi » délibérément la polygamie sans y être contrainte, par une famille, les circonstances, la société, la tradition. Bien évidemment que les femmes subissent la polygamie, et que cette vie engendre pour elles de la douleur, de la tristesse, des drames. Bien sûr qu’elles s’en plaignent dès qu’elles le peuvent. Mais que dit-on aux femmes qui se plaignent ? « Mougneul », c’est-à-dire « supporte », c’est l’empire de l’homme-roi.  » Et c’est contre ce  » mougneul « , cette invitation au silence, que s’élance l’essai d’Awa Ba qui, par-delà les discours de la tradition, met en lumière la réalité polygame et son cortège de souffrances – familiales, psychologiques, physiques. Et plus qu’une plaidoirie contre ce destin conjugal que l’on impose souvent à de très jeunes femmes, cet essai déterminé et sans concession pointe une pensée masculine intolérable, souvent hypocrite, égoïste et lâche, qui se cache derrière des principes qui, pour être séculaires, n’en demeurent pas moins archaïques et sources de violence. Un texte qui se veut enfin le moyen de lancer l’action d’EFAPO, association qui a pour but d’informer sur tout ce que la polygamie a d’effroyable et de mortifère.

Pour Awa Ba, pas de doute, « c’est le symbole de la domination des hommes. Aux femmes d’apprendre le mot mougneul, qui signifie supporte. Une invitation au silence ». A travers ce livre, l’Essonnienne entend délivrer un message de révolte auprès des autres femmes. Dans cette logique, elle vient de créer une association, Efapo, En finir avec la polygamie à qui tous les bénéfices des ventes du livre seront reversés.

Awa Ba

Experte Société civile – France – Chilly-Mazarin

Biographie

Awa Ba est la fondatrice et présidente de l’association Efapo (En finir avec la polygamie) qui lutte contre les violences faites aux femmes, notamment la polygamie, les mariages forcés, le communautarisme et les inégalités femmes-hommes. Elle accompagne les femmes victimes sur les plans juridique et psychologique afin de les aider à retrouver leur autonomie.

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Elles sont médecins, ingénieures, réalisatrices ou militantes. Pour la première fois cette année, la Région Île-de-France a voulu célébrer ces Franciliennes qui s’engagent et font bouger les lignes. Les trophées elles de France les ont récompensées pour leur courage, ou pour leurs actions menées dans le domaine de l’innovation, de la création, de la solidarité. Nous avons rencontré ces femmes extraordinaires: cette semaine, on vous présente Awa Ba, prix de la solidarité, autrice du livre Polygamie la douleur des femmes et fondatrice de l’association En Finir Avec la Polygamie.

La mort de sa sœur, victime de mariage polygame, a agit comme un déclencheur. Depuis 2013, Awa Ba consacre sa vie à lutter contre la polygamie et les mariages forcés, menant son combat sur plusieurs fronts. Fondatrice de l’association En Finir Avec la Polygamie (EFAPO), cette quinquagénaire originaire de Dakar et qui vit en Essonne a aussi signé un livre, Polygamie la douleur des femmes, paru en 2014. Elle nous explique son engagement.

Peux-tu te présenter?

Je m’apelle Awa Ba, je suis présidente de l’association En finir avec la polygamie.

Que faites-vous au sein de l’association?

On aide dans cette association les femmes victimes de polygamie, de mariages forcés, ou d’excision. Mon engagement dans ce domaine a eu lieu suite à la mort de ma sœur, victime de mariage polygame. J’ai vu cette souffrance horrible qu’elle a vécue jusqu’à sa mort.

Quelles violences la polygamie englobe-t-elle?

La polygamie englobe toutes sortes de violences, notamment les violences physiques, les violences psychologiques, les violences administratives, les violences économiques, et j’en passe.

Qu’est-ce qui te rend fière dans ce que tu fais?

Je suis fière de diriger cette association parce que depuis qu’elle est née, j’ai pu accompagner plusieurs femmes qui étaient dans le silence, qui étaient dans la souffrance de ne pas parler de cette problématique. La tradition nous fait supporter l’insupportable, donc il faut dire non.

Quelle est ta dernière grande victoire avec EFAPO?

Ma dernière grande victoire, c’est que j’ai pu aider une femme européenne, avec un mari européen, et qui vivait dans une situation de polygamie. Pour montrer que la polygamie n’est pas juste pour la famille africaine.

En quoi ton combat est-il féministe?

Mon combat est féministe car je milite pour l’égalité femmes-hommes, je milite pour les droits des femmes et je milite pour un monde sans polygamie.

Que dirais-tu aux femmes qui ont envie de s’engager?

N’hésitez pas à le faire, “indignez-vous” comme dirait Stéphane Hessel.

Propos recueillis par Faustine Kopiejwski et Julia Tissier