Patrimoine documentaire : Bakary Sarr jette les bases d’une collaboration avec l’Unesco

Le Secrétaire d’État à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine historique, Bacary Sarr, a effectué dernièrement une visite de travail au siège de l’Unesco à Paris, un déplacement qui a permis de ”jeter les bases d’une collaboration accrue” pour l’accès en ligne du patrimoine documentaire du Sénégal conservé au sein de cette institution onusienne.

Selon une note transmise lundi à l’APS, M. Sarr, a effectué une visite de travail au siège de l’Unesco à Paris, les 11 et 12 juin.

Il était accompagné notamment du directeur du livre et de la lecture, Ibrahima Lo, et du deuxième conseiller à la délégation permanente du Sénégal auprès de l’Unesco, Abdoulaye Sène.

A cette occasion, il a eu des “discussions stratégiques” avec les autorités de cette institution, dans l’optique de “renforcer la coopération en matière de valorisation et d’accès en ligne au riche patrimoine documentaire sénégalais”, lit-on dans la note reçue du chef archiviste de l’Unesco, Adama Aly Pam.

“L’objectif principal de la séance de travail était de jeter les bases d’une collaboration accrue pour la valorisation, la diffusion et l’accès en ligne au patrimoine documentaire du Sénégal conservé par l’UNESCO”, explique M. Pam dans cette note.

La bibliothèque de l’Unesco “abrite déjà plus de 30 000 documents relatifs au Sénégal, témoignant de plus de 65 ans de partenariats”, ajoute M. Pam.

Le chef archiviste de l’Unesco était entouré, lors de cette rencontre, de ses collègues Thomas Chanussot, chef de la section cybersécurité et gestion des données, Eng Sengsavang, archiviste de référence, et Lamine Diagne, responsable du programme “Histoire Générale de l’Afrique”.

Ces fonds incluent la documentation sur la création d’institutions clés comme l’École des bibliothécaires, archivistes et documentalistes (EBAD) et le Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI), a-t-il dit.

Il signale que les archives de l’Organisation onusienne documentent également des événements majeurs tels que le Festival mondial des arts nègres organisé en 1966 et les études préliminaires du Musée des Civilisations noires qui date de cette époque.

Il y a aussi des tapisseries emblématiques des Manufactures des arts décoratifs de Thiès ornant les couloirs de l’Unesco.

Selon Adama Aly Pam, parmi les “pépites” documentaires en question, figurent les sites sénégalais inscrits au registre “Mémoire du monde de l’UNESCO”, dont l’Île de Gorée, la ville de Saint-Louis, et les cercles mégalithiques de Sénégambie, ainsi que le “trésor humain vivant” Samba Diabaré Samb.

Des archives privées de personnalités comme Léopold Sédar Senghor, Blaise Senghor et de manière notable, le fonds d’Amadou Mahtar Mbow (plus de 1,4 million de pages), font également partie de ce fonds documentaire conservé à Paris, selon Adama Aly Pam.

Une grande partie de ces documents est déjà numérisée, et le programme de numérisation en cours promet de rendre accessible une vaste proportion des fonds restants, indique-t-il.

Il estime que les discussions ont également permis d’envisager la mise en place d’un dispositif de partage des métadonnées et d’interconnexion des catalogues sénégalais avec ceux de l’UNESCO.

“Une telle démarche améliorerait considérablement la visibilité du patrimoine sénégalais, faciliterait la recherche internationale et ouvrirait la voie à des projets collaboratifs numériques inédits”, ont souligné les participants.

Un programme de stages internationaux, destiné à accueillir des étudiants et cadres du ministère sénégalais de la Culture, a par ailleurs été envisagé.

Les discussions ont abouti à une “collaboration prometteuse” qui se dessine entre le programme Histoire Générale de l’Afrique de l’UNESCO, dirigé par Lamine Diagne, et le programme national d’écriture de l’Histoire Générale du Sénégal, rapporte M. Pam, ajoutant qu’un projet de convention devrait formaliser cet engagement mutuel.  

Le secrétaire d’État Bacary Sarr a conclu la séance en soulignant que le programme envisagé est aligné avec les objectifs de l’agenda Sénégal 2050, qui vise à capitaliser et valoriser le patrimoine culturel et historique du pays.

Une exposition de documents sur le Sénégal et une visite des archives cinématographiques de l’Unesco et un don des huit volumes de L’Histoire générale de l’Afrique au secrétaire d’État à la Culture a clôturé la visite, a renseigné Adama Aly Pam.