Nos pères sont partis-Dalila Bellil  (Écrivain) à lire absolument

  • «  Merci à mon amie Habiba B qui m’a soumis un article De Mme BELLIL, le 01/07/2024 au lendemain de la percée du RN-FN. Une belle écriture dense, profonde qui nous réveille de notre torpeur. Oui l’écriture est un outil pour dire non, mais aussi instruire et fait prendre conscience. P B CISSOKO

Elles sont nées l’une et l’autre dans le même village de Kabylie. Tandis que Dahbia grandit au village et s’y marie, Soltana s’envole pour la France avec sa famille, pour y rejoindre son père immigré.

Un jour, Soltana reçoit une lettre de Dahbia. C’est un appel au secours. Son époux projette d’émigrer à son tour et d’installer sa famille en France. Commence une correspondance entre les deux amies.

Et c’est, pour elles, l’occasion de revenir sur le temps perdu, sur le temps volé, sur les silences qui les ont tenues éloignées si longtemps l’une de l’autre. Alors que Dahbia célèbre ses montagnes et son pays bien aimé, Soltana l’invite à prendre avec enthousiasme le chemin de l’exil. Et puis, peu à peu, leurs belles certitudes se craquellent.

Surgit, lettre après lettre, une vérité qu’elles se cachaient et qui est celle d’une Histoire trop grande pour elles.

Poignant, incisif, ce roman par lettres ne révèle pas seulement les envers et les revers de l’immigration, mais aussi, et surtout, un écrivain.

Dalila Bellil présente son roman « Nos pères sont partis », paru aux Éditions Encre d’Orient en 2011. voir youtube

Dalila Bellil est Franco-algérienne et enseignante agrégée d’Histoire géo et chargée de production de communication.

Il a été remarqué par le Prix Méditerranée 2012.

Originaire de Kabylie, ayant toujours vécu en France, Dalila Bellil vivait  à Parme de retour dans son pays la France.

Mes quelques idées – C’est un livre sur l’entredeux, sur l’exil le départ «ce que nous laissons vaut-il ce que nous gagnons.

L’auteur fait un retour sur soi pour mieux explorer son identité, qui suis-je ?

Qui sont ces absents ?

Les parents sont silencieux sur le vécu de l’exil qui n’est pas simple, c’est un déchirement, un arrachement, mais chacun a ses raisons que la raison ignore et on ne peut pas juger. Partir c’est souvent partir seul ou avec un enfant et le reste, reste au pays derrière.

La mère et les autres. Le père espère qu’il pourra revenir ou donner mieux à sa famille «sacrifiée » dans ’isolement et l’éloignement.

Dalila nous raconte la place de la femme dans la société algérienne mais en réalité ce sont les femmes dans les sociétés du sud où elle n’ont pas  un mot à dire. On pense et agit à sa place. La femme est enfermée, contrainte, liée et attachée dans des coutumes ou traditions qui annihilent sa liberté et sa dignité de personne.

Ecrire est un cri une nécessité, une thérapie.

Dalila parle pour ceux qui n’ont rien dit ou a qui on ne donne pas la parole et dont on ne soupçonne pas l’existence.

Le silence est parole invisible et c’est pourquoi il faut faire attention.

Vivre avec un père, c’est habiter ici et vivre là-bas, seul le lieu change mais l’espace privé est comme la reproduction de ce qu’on a laissé ailleurs, les coutumes, les montagnes, les traditions. Certaines jeunes filles pensent autrement et décident de s’émanciper pour profiter de leur liberté.

Un ouvrage osé qui nous parle       à lire à partager     à explorer en classe en situation d’enseignement ou tout autre prétexte fécond

pape B CISSOKO