Me Moussa Bocar Thiam prévient : « La participation d’Amadou Ba ou d’Abdoulaye Daouda Diallo au dialogue serait perçue comme une haute trahison »

le Dialogue national convoqué par le président Bassirou Diomaye Faye s’ouvre ce mardi 28 mai 2025, l’Alliance pour la République (APR) a officiellement choisi de ne pas y prendre part. Une politique de la chaise vide que Me Moussa Bocar Thiam, ancien ministre sous le régime de Macky Sall, défend avec fermeté dans un entretien exclusif accordé à L’Obs.

Selon lui, ce boycott est pleinement justifié dans le contexte actuel :

« Ce dialogue national est une initiative originellement lancée par le président Macky Sall. Mais pour qu’un véritable dialogue ait lieu, il doit être précédé d’un cessez-le-feu politique. Or, aujourd’hui, des figures majeures de notre parti sont visées par une entreprise de liquidation politique. Comment dialoguer pendant que l’on tente d’effacer leur ancrage affectif et populaire ? »

Me Thiam affirme que le dialogue ne peut être sincère que s’il vise un véritable consensus national :

« L’objectif d’un dialogue est de mobiliser toutes les compétences du pays au service de l’intérêt général. Le régime précédent regorge de cadres chevronnés qui pourraient faire avancer les projets gouvernementaux. Mais cela ne doit pas se faire dans la compromission ou dans un cadre biaisé par la mauvaise foi. »

Très critique envers certains de ses anciens camarades, il met en garde :

« Si Amadou Ba ou Abdoulaye Daouda Diallo participent à ce dialogue, ce sera perçu comme une trahison par le peuple. Ce serait une rupture avec leurs engagements, une fin brutale de leur crédibilité politique. Ils se sont tous deux présentés comme les héritiers fidèles de Macky Sall à la présidentielle de 2024. Leur présence au dialogue serait vécue comme un reniement impardonnable par leur base. »