Que peuvent bien avoir en commun un chercheur et un romancier ? Le goût du décryptage. Par exemple dans le cas du coronavirus les chercheurs en biologie et en virologie s’escriment depuis quelques semaines à décrypter de façon scientifique l’origine de ce nouveau virus afin de créer un vaccin capable d’en venir à bout. Comme ils l’ont fait pour la grippe ou le Stras. Le romancier quant à lui va chercher toute autre chose en décryptant les choses autrement, sous l’angle des relations humaines. Et c’est aussi vrai pour cette affaire de revenge porn qui a fait la Une de l’actualité française ces temps-ci.
Revenons donc au Coronavirus, appelé par les scientifiques Covid -19 et laissons ceux-ci à leurs éprouvettes. L’examen rationnel de la crise retiendra que ce virus est né d’aliments, à base d’animaux, consommés par les chinois comme en d’autre temps nous avons connu la vache folle, le poulet à la dioxine, le lait à la salmonelle, les œufs contaminés au fipronil, les lasagnes à base de viande de cheval etc. Sauf que là, il s’agit plutôt d’animaux sauvages, exotiques tels que la chauve-souris ou le pangolin, autant dire des mets qui ne constituent pas notre repas quotidien ici en France. Le romancier de son côté, qui ne manque pas d’imagination, verra plutôt dans cette épidémie/pandémie, un coup des services secrets américains, plus précisément des laboratoires militaires du Pentagone qui avec le coronavirus auraient créé une nouvelle arme bactériologique. L’objectif, dans le cadre de la guerre commerciale que se livre les Etats-Unis et la Chine étant d’affaiblir ce pays économiquement. Et le résultat est là : En quelques semaines la première entreprise mondiale est quasiment à l’arrêt et des dizaines de millions de chinois sont en quarantaine dans l’impossibilité de produire et d’exporter. Cela va se traduire par une baisse importante de la croissance économique chinoise. Et accessoirement mondiale. Et vous remarquerez que s’il y a de nombreuses victimes partout dans le monde il n’y en a pratiquement pas en Amérique. A qui profite le crime ? La main de Washington aurait-elle frappé sournoisement ?
Aujourd’hui on n’élimine plus seulement ses adversaires avec des armes classiques et bactériologiques mais aussi avec des fake-news, l’intox, l’infox.
Dans le deuxième cas qui nous intéresse, je veux parler de ce revenge porn qui a entraîné la démission à l’élection municipale de Paris du chef de file de la Rem, les chercheurs en sciences-politiques nous expliquent que ce type de « mauvaises actions » a toujours existé et qu’elles sont l’œuvre de certaines officines dont l’objectif est de déstabiliser des hommes politiques, surtout en période électorale. C’est aussi vrai sur le plan international, où les Russes sont soupçonnés d’avoir influencé le résultat des élections présidentielles américaines. Cela a été vrai chez nous aussi, il suffit de se souvenir de la colère de Macron en recevant Poutine il y a deux ans à Versailles. L’Ex-URSS était très friande de ce genre d’agissements que le KGB désignait du terme Kompromat, autrement dit l’action de bâtir un dossier compromettant sur une personnalité politique gênante. Alors naturellement le romancier sera tenté de voir derrière la publication d’une vidéo à caractère sexuelle visant Benjamin Griveaux, un proche d’Emmanuel Macron, une action du FSB, le successeur du KGB, agissant sur ordre du président Poutine trop heureux de jouer un tour à son ami français. L’œil de Moscou aurait-il donc sévi ?
Mais il se peut aussi que le Coronavirus soit un authentique virus « naturel », qu’il n’est pas l’œuvre d’un soi-disant docteur Jekyll chinois ou américain, et que la vidéo « hot » concernant Griveaux n’est qu’une manoeuvre accidentelle, une maladresse involontaire. Et en aucun cas l’œuvre d’un quelconque hacker qui aurait craqué le téléphone ou l’ordinateur de la charmante et sexy Alexandra de Taddeo, que Piotr Pavlenski est l’artiste le plus doué de sa génération et futur candidat au prix Nobel de la paix et que Jan Branco n’est qu’un charmant enfant de chœur au visage juvénile à qui on offrirait l’absolution sans confession. Penser autrement relèverait de la schizophrénie.
Vous avez maintenant le choix entre des thèses conspirationnistes et des thèses … complotistes.
Jean-Yves Duval
Directeur d’Ichrono