Les membres de l’Otan passent à la caisse, Donald Trump crie « victoire »

Les pays membres de l’Alliance Atlantique se sont engagés, mercredi, au sommet de l’Otan à La Haye, à augmenter substantiellement leurs dépenses militaires. Le président américain Donald Trump, qui demandait cet effort financier depuis des années, a revendiqué une « grande victoire » à l’issue de cette réunion.

Donald Trump grand gagnant du sommet de l’Otan aux Pays-Bas ? Le président américain a en tout cas revendiqué une « grande victoire », mercredi 25 juin, à la Haye après que les pays membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord se sont engagés à augmenter substantiellement leurs dépenses militaires.

Dans leur déclaration finale, les membres de l’alliance promettent d’investir 5 % de leur PIB annuel en faveur de leur sécurité à l’horizon 2035.

Dans le détail, les alliés veulent allouer « au moins 3,5 % du PIB » à leurs dépenses militaires et 1,5 % supplémentaire à la sécurité au sens large, comme la « protection des infrastructures critiques » et la défense des « réseaux ».

Des niveaux difficiles à atteindre, ont prévenu plusieurs dirigeants européens, dont le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. Ce dernier invoque des « flexibilités » pour ne pas respecter les 5 %, un objectif qu’il juge « déraisonnable ».

 Le président américain a aussitôt tancé l’Espagne, à laquelle il veut faire « payer » sur le plan économique ses réticences.

 « Succès monumental » pour Donald Trump

Pour le reste, Donald Trump a célébré « une grande victoire pour tout le monde » et un « succès monumental » pour les États-Unis. Lui qui a souvent critiqué les « mauvais payeurs » européens a opté pour un ton conciliant au « fantastique » sommet de La Haye.

Les alliés vont « très bientôt » dépenser autant que les États-Unis, s’est-il réjoui. « Je leur demande de passer à 5 % depuis des années et ils passent à 5 %. C’est énorme, […] l’Otan va devenir très forte avec nous », a-t-il souligné.

Du dîner de gala au palais royal mardi soir à la réunion de travail resserrée mercredi, tout a été fait pour ne pas contrarier l’imprévisible milliardaire.

Et le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, s’est efforcé de balayer les inquiétudes sur l’implication des Américains au sein de l’Otan. « Pour moi, il est absolument clair que les États-Unis soutiennent pleinement » les règles de l’Alliance, a-t-il affirmé.

 « Engagement inébranlable » sur l’article 5 de l’Otan

La veille, à bord d’Air Force One, Donald Trump avait de nouveau déconcerté ses alliés, en restant évasif sur l’attitude des États-Unis en cas d’attaque contre l’un des autres membres de l’Otan.

L’article 5 du traité de l’Alliance Atlantique peut « s’interpréter de plusieurs façons », avait-il lâché à propos de la pierre angulaire de cette organisation, à savoir le principe de défense mutuelle : si un pays de l’Otan est attaqué, tous les autres se portent à son secours.

Et la déclaration finale du sommet le martèle : les États alliés soulignent leur « engagement inébranlable » à se défendre les uns les autres dans ce cas de figure.

Les 32 pays membres « réaffirment » en outre leur soutien à l’Ukraine, « dont la sécurité contribue à la nôtre » et mentionnent « la menace à long terme » que constitue la Russie, dans un paragraphe court, âprement négocié avec Donald Trump, qui aurait préféré un communiqué final sans mention des Russes.

 L’aide à l’Ukraine est intégrée aux 5 % du PIB en faveur de la sécurité.

 Une « bonne rencontre » avec Volodymyr Zelensky

Au cœur de cette grand-messe internationale, la rencontre entre le président américain et son homologue ukrainien dans la journée était très attendue, quatre mois après l’humiliation subie par Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale.

Les deux hommes ne se sont pas présentés ensemble devant la presse, mais se sont félicités chacun de leur côté à propos de leur rendez-vous.

Le chef de l’État ukrainien a décrit sur X une réunion « longue et constructive » avec Donald Trump. Ce dernier a évoqué à son tour une « bonne rencontre » avec Volodymyr Zelensky, qui « aimerait que cesse » la guerre. « Je pense que c’est le moment idéal pour y mettre un terme. Je vais parler à Vladimir Poutine », a assuré le président américain.

À La Haye, Donald Trump est aussi revenu sur la situation au Moyen-Orient, où le cessez-le-feu entre l’Iran et Israël « se passe très bien », a-t-il assuré. Grâce aux frappes américaines, le programme nucléaire iranien a été retardé de plusieurs « décennies », a-t-il affirmé, avant d’évoquer des discussions avec l’Iran « la semaine prochaine ».

Afin de s’attirer les bonnes grâces du président américain, Mark Rutte lui avait adressé juste avant le sommet un message dithyrambique. Les bombardements américains en Iran ? Une « action décisive », « vraiment extraordinaire » et que « personne d’autre n’avait osé faire », a-t-il lancé.

Avec le sommet de La Haye, « l’Europe va payer un prix ÉNORME » pour financer sa défense « comme elle le devait » et « ce sera votre victoire », avait encore écrit Mark Rutte à Donald Trump.

AFP