Des mots pour comprendre les maux- parlons ensemble Exprimons-nous, vous n’êtes pas seuls-es.
L’enfer c’est les autres alors existez…
En Afrique et au Sénégal, nous avons la fâcheuse habitude de banaliser les faits divers ou sociaux.
Durkheim dans une formule brutale et surprenante, nous disait » le Mal * crime-suicide, etc; est nécessaire.
Pourquoi disait-il ça ?
C’est pour ce soit une occasion de penser les choses pour les panser.
Il y a en ce moment dans le pays des crimes atroces, sur les enfants, les victimes innocentes et fragiles (empoisonnements; jetés dans les puits, ligotages, sévices physiques, etc ) et on en parle puis silence.
La vie continue.
Il y a des véritables anomies, crises, dans le pays. La cocotte est pleine.
La COVID, la précarité, la pauvreté, la jalousie, le concubinage/polygamie/mbaran, les divorces, le chômage, le désespoir, l’ignorance, l’injustice, l’absence de foi véritable, les pesanteurs sociales ; favorisent ces passages à l’acte sans Conscience.
Qu’il est difficile de rester humain mais aussi qu’il est facile de rester humain.
Il faut prendre en compte les fragilités de tous et toutes et de faire de la Santé mentale un sujet fondamental, qui pourra aider, à travers sa compréhension, la libération,,,,, de la parole, l’évacuation des haines rentrées ou refoulées ou niées.
Trop c ‘est trop lou eup tourou Tout excès est nuisible …
Nous avons de psychologues, des travailleurs sociaux, des éducateurs, etc, qui pourraient alerter et prendre en charge avant que la nuit ne tombe à notre soi-disant insu.
Il n’y a pas de honte de ne pas « aller bien ‘ et pourquoi alors on demande comment ça va, etc.
Est-ce pour faire bien, la réponse est moins importante que la question au Sénégal.
Une question appelle une réponse et il faut répondre et tenter d’apporter une solution.
Ne fermons pas les yeux face à ses travers et dérivés, il y a des solutions des mécanismes pour sauver le pays en l’apaisant. Tapal xol yi.
Ces faits divers nous interpellent, soyons vigilant et savoir que tout être est un potentiel malade, la maladie sommeille en chacun et par le travail, l’activité, les loisirs, la capacité à gérer le quotidien, nous permettent de les gérer et limiter les taux.
Hélas on ne peut pas éradiquer le mal mais on peut faire de la prévention, libérer la parole comme on savait le faire d’antan.
La violence a pris des formes diverses et il faut repenser nos liens sociaux et ne rien banaliser. P B C
Ici et là on peut lire ceci
Et très vite, chacun y est allé de son propre commentaire au village de Niéméniké. «Je suis horrifiée. C’est incompréhensible. La personne devait être très mal pour en arriver là. Je la plains», réagit une voisine. Une dame est sidérée : «C’est une nouvelle qui me traumatise. Comment une personne a-t-elle pu faire cela ? On ne s’attendait pas à une chose pareille dans un village comme le nôtre.»
Pape Ousseynou DIALLO https://www.igfm.sn/ -dans-un-puits-la-grand-mere-de-l-enfant-la-coepouse-une-voisine-sourde-muette-et-une-jeune-f
Reconnu coupable de viol sur une mineure par la Chambre criminelle de Louga, le maçon Mamadou Niang a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle. L’accusé avait logé une fugueuse mineure pendant 4 jours et la violait.
Divorcé et père d’un enfant, Mamadou Niang, maçon de son état, âgé de 42 ans, a été attrait hier mercredi devant la barre de la Chambre criminelle du tribunal de Louga. Poursuivi pour viol, détournement de mineure et pédophilie, et mis aux arrêts par les éléments du commissariat central de Louga le 21 mai 2020, l’accusé a balayé d’un revers de la main les accusations portées contre lui. «Je voulais juste aider cette jeune fille qui avait fugué, car elle est maltraitée par sa tutrice. Je l’avais logée chez moi pour éviter qu’elle croise le chemin de gens malintentionnés…», s’est défendu l’accusé. La victime, âgée de 14 ans au moment des faits, est restée constante dans ses accusations : ….Il m’a suggéré de venir chez lui, le temps qu’il parle à ma tante. Lorsque je suis arrivée dans sa chambre, il m’a invitée à m’asseoir sur un matelas posé à même le sol. Il m’a assurée qu’il passera la nuit sur une natte et moi sur le matelas. A la tombée de la nuit, il est venu vers moi. Il s’est déshabillé et a couché avec moi. J’avais mal et je voulais crier, mais il m’a obstrué la bouche avec sa main. Au réveil, il est parti travailler en me laissant dans la chambre. J’y suis restée durant quatre jours. Il a couché avec moi à trois reprises…»
https://www.igfm.sn/le-macon-sequestre-pendant-4-jours-une-fille-mineure-et-la-viole-a-3-reprises
«La santé mentale reste taboue dans l’agenda du développement humain en Afrique»
Marie-Alix de Putter Carl Manlan
« En Afrique de l’Ouest, ces gens sont encore souvent considérés comme possédés du démon ou ensorcelés. L’entourage se tient à distance devant des comportements inexpliqués, abandonnant ou marginalisant ceux qui ont en fait besoin de soins »,
Le défi des maladies mentales
On attribue souvent les maladies mentales graves à la superstition
https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/libye/le-deni-des-maladies-mentales-en-
Santé mentale : au Sénégal, la jeune génération brise le
Absence de discussion, sujet quasi tabou… La santé mentale et sa prise en charge sont rarement évoquées dans l’espace public sénégalais. Par peur d’être incompris, les plus jeunes ne s’étendent pas sur leur mal-être. Anna Gueye, 28 ans a lancé début octobre 2020 le hashtag #cilonek, en wolof “comment vas-tu ?”, pour rompre le silence. Rencontre.
“Je n’ai pas honte d’avoir surmonté ma dépression […] de m’être libérée de cette maladie qui m’a prise en otage pendant 9 ans”, “les crises d’anxiété et la dépression m’épuisent”, ou encore “j’étais en dépression pendant plus de trois ans à cause de ma taille et la couleur de ma peau.” Sous le mot-dièse #cilonek, les témoignages de jeunes Sénégalais défilent. Ces récits très personnels mettent en lumière un sujet peu abordé au sein des foyers sénégalais, la santé mentale.
Anna Gueye, jeune femme active de 28 ans, est derrière #cilonek, un mot-dièse lancé à l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale : “Cilonek en langage familier wolof cela veut dire “quoi de neuf ?” ou “comment vas-tu?”. J’ai lancé la campagne sur Instagram et Twitter pour faire réagir autour de la santé mentale. Beaucoup de personnes sont venues partager leurs expériences”, explique-t-elle.
Le concept de “santé mentale” n’est pas nouveau. Déjà en 1946, le préambule à la Constitution de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en fait état : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Ces dernières années, l’OMS incite les Etats africains à se préoccuper de la santé mentale des plus jeunes.
“Il n’est pas facile au Sénégal de parler de sa santé mentale”
Les chiffres sur la prise en charge de la santé mentale au Sénégal font défaut. Mais un rapport de mars 2019 souligne “l’insuffisance des ressources humaines, de personnels qualifiés dans la prise en charge psychiatrique, de budget alloué à la santé mentale et l’indisponibilité des psychotropes”. Est-ce à dire que la santé mentale est négligée au profit de la santé physique ?
Anna Gueye en est convaincue. “Le gouvernement doit prendre la mesure de ce qui se passe. Il pense que la santé physique est plus importante que la santé mentale. Or, des personnes peuvent se sentir bien physiquement et aller très mal mentalement. Il faudrait donc mettre les deux dimensions de la santé au même niveau de préoccupation” explique-t-elle.
“Il n’est pas facile au Sénégal de parler de sa santé mentale, de dépression ou de son état émotionnel car c’est un pays où le simple fait de l’évoquer est stigmatisé”, poursuit Anna Gueye. En novembre 2019, la jeune femme a fondé Shift Sénégal. La structure vise à promouvoir le dialogue autour de ce sujet et l’accès aux personnels soignants.
Cinq personnes se chargent de faire vivre les pages Internet du groupe. Toutes sont des femmes, impliquées pour lever les tabous.
“La stigmatisation se s’arrête pas à nos parents”
En quelques heures la campagne #cilonek s’est propagée sur les fils des réseaux sociaux Twitter et Instagram des jeunes Sénégalais. Fatou Ndeye, étudiante en droit y a participé : “Pour les parents, dès qu’ils assurent la scolarité, que tu manges à ta faim, c’est que tu n’as pas de problème. Cela s’arrête là. Mais la stigmatisation ne vient pas que de nos parents. Par peur du regard des autres, certains jeunes pensent que s’ils s’ouvrent, ils risquent de faire face aux moqueries etc. C’est pour cela que #cilonek est une libération.”
Sur son compte Twitter, la jeune Sénégalaise a plus de 79 000 abonnés. Après avoir partagé le hashtag, des internautes sont venus échanger avec elle. “J’ai reçu des témoignages de personnes souffrant de dépression. […] Je vis aussi des moments de déprime mais c’est un sujet tabou dans notre société, il est très rare de se confier” souligne Fatou Ndeye.
Depuis l’apparition de #cilonek, Fatou Ndeye a multiplié les conversations autour du bien-être. Les prises de parole d’autres internautes défilent sur le mur de l’étudiante : “Je trouve que notre génération parle déjà plus facilement de la santé mentale. Pour l’ancienne génération la dépression est vue comme une maladie de “Blancs”, or, ce n’est pas le cas. […] Personnellement, je ne dis pas trop ce que je ressens. En général, pour aller mieux je m’isole dans ma chambre et je me plonge dans un livre. Je partage très peu avec mon entourage ce que je ressens sans doute parce que j’ai peur de déranger, peur aussi qu’ils s’impliquent trop”, confie-t-elle. Fatou Ndeye a conservé le mot cilonek dans son nametweet, son identification sur le réseau social, comme un symbole pour que la discussion se poursuive.
Pour Shift Sénégal, cette action de sensibilisation a également permis de mettre en lumière la solitude des jeunes face à la problématique du bien-être. “Il ressort de la campagne que beaucoup souffrent de dépression. Parmi eux, un grand nombre n’arrive pas à en parler. Nous leur demandons systématiquement s’ils ont abordé la situation avec leurs parents. Dans 100% des cas, la réponse est “non”. Ils disent souvent : “Non, je ne peux pas. Comment vais-je dire cela à mes parents ?” Ce qui veut dire que nos parents eux-mêmes stigmatisent la santé mentale et c’est problématique” précise Anna Gueye.
La fondatrice de Shift Sénégal a donc décidé de prendre les choses en main. Si elle voit une différence entre les générations dans la perception de la santé mentale, elle tient à ce que les parents “ne se sentent pas pointés du doigt ou attaqués”. Pour la jeune structure, le travail ne fait que commencer : “Pour cibler la population sénégalaise nous choisissons avec soin nos illustrations. Les personnages sont noirs et les messages sont écrits en wolof, car le fait d’utiliser des illustrations de personnes à la peau blanche appuierait cette idée, selon laquelle, “les Noirs ne peuvent pas faire de dépression” ».
Shift Sénégal tient notamment à s’adresser aux jeunes parents : “Par exemple, nous avons fait un post sur l’impact des compliments ou des reproches sur les enfants. Le fait de dire à un enfant “tu es beau” ou “tu es bête”, “tu es gros” etc. a un impact sur sa santé mentale”, explique Anna Gueye. Plus tard, le collectif féminin souhaite collaborer avec des psychologues et des thérapeutes pour rendre accessible à tous les soins : “A Dakar, il faut compter 25 000 francs CFA pour une heure chez un thérapeute. C’est donc extrêmement cher pour les revenus les plus modestes” souligne Anna Gueye.
La jeune femme, sourire aux lèvres, est déterminée à faire bouger les choses dans son pays : “Il y a un vrai manque dans la prise en charge de la santé mentale au Sénégal, et plus largement en Afrique. Les personnes qui ont des problèmes mentaux sont souvent attachées, maltraitées. A long terme, notre objectif est que les malades mentaux soient traités humainement et bénéficient d’un accompagnement spécifique” indique Anna Gueye.
https://information.tv5monde.com/afrique/sante-mentale-au-senegal-la-jeune-generation-brise-le-silence-