Le mathématicien Cédric Villani rejoint l’Université de Rennes pour cette rentrée 2025
Le lauréat de la médaille Fields 2010 sera chargé de cours à la Faculté des Sciences de Rennes (Ille-et-Vilaine) lors de l’année universitaire 2025 2026.
Le célèbre mathématicien français Cédric Villani proposera notamment un cours en master. | OUEST FRANCE
C’est une prise de prestige pour l’Université de Rennes. Cédric Villani, lauréat de la médaille Fields en 2010, l’une des plus prestigieuses récompenses en mathématiques, va rejoindre l’établissement pour l’année université 2025 2026.
Un cours destiné aux masters
L’ancien député de 51 ans, proposera notamment un cours de deuxième année pour les élèves du master en mathématiques fondamentales intitulé : « Équations aux dérivées partielles cinétiques ». Mais encore ? Ce cours proposera « une introduction à la théorie du problème de Cauchy et des propriétés qualitatives de l’équation de Boltzmann », précise l’Université de Rennes. Tout de suite, c’est beaucoup plus clair.
Cédric Villani a complètement changé de vie : son quotidien en Bretagne dans sa ferme en permaculture
Par Thelma Susbielle
À partir de septembre, vous enseignerez à l’université de Rennes. Comment s’est passé votre recrutement ?
Très simplement. D’une part, je suis rattaché principalement, depuis le début de ma carrière, à l’université de Lyon. Et encore aujourd’hui, c’est mon université de rattachement. Mais, comme à titre personnel, pour des raisons familiales et culturelles, je me suis installé dans la campagne morbihannaise, il était naturel de réaliser une partie de mes enseignements dans une université de la région. Et la qualité de Rennes est au sommet en matière de mathématiques. J’y ai des collègues nombreux et excellents. Je pourrai m’y épanouir. Je ferai la moitié de mes heures à Rennes et l’autre à Lyon.
L’université de Rennes est au sommet, dites-vous… Pourquoi ?
« Les maths restent un jeu »
Le mathématicien Cédric Villani, qui a reçu la plus haute distinction mondiale en 2010, tiendra une conférence jeudi au lycée Charles-de-Gaulle à Dijon. Interview.
Marie Morlot – 18 avr. 2012 à 05:03 – Temps de lecture : 2 min
À 39 ans, le scientifique dirige l’institut Poincaré à Paris, haut lieu des mathématiques. Photo SDR
Vous avez reçu la médaille Fields en 2010 pour vos travaux sur les gaz et les plasmas. Que symbolise cette distinction ?
« Cette médaille est attribuée tous les quatre ans aux chercheurs de moins de 40 ans. Elle équivaut au prix Nobel et à une triple fonction : une valeur de récompense, d’encouragement et de communion avec la communauté scientifique. Elle est remise par un comité de chercheurs lors d’une grande cérémonie. »
Vous allez donner une conférence devant des élèves de terminale S. Devraient-ils déjà être conquis à la cause scientifique ?
« Pas forcément justement. Les jeunes n’ont pas de mal à rentrer en filière scientifique au lycée. C’est après que c’est plus difficile. Les vocations se font de plus en plus rares et les études scientifiques sont délaissées. Pourtant, la demande n’a jamais été aussi grande. Les mathématiques et la science souffrent d’un manque d’attractivité et d’un manque de médiatisation. »
Quels arguments pouvez-vous avancer à ceux qui n’ont pas la bosse des maths ?
« Il reste de nombreux a priori sur les mathématiques. Ce n’est pas une science “spécialisée” comme on aime le dire, mais une science qui touche aussi à la philosophie et à la culture. C’est comme un langage qu’il faut appendre ou outil qu’il suffit d’apprivoiser. Souvent, les enfants aiment les mathématiques parce qu’ils voient ça comme un jeu. Et même quand on en fait son métier, cela reste toujours aussi ludique.
La semaine dernière, le journal américain Carreer Cast a classé le métier de mathématicien parmi les dix meilleurs jobs au monde. Un autre bel argument pour recruter ?
« Tout à fait. Et cela ne m’étonne pas. Aucun autre métier ne vous procure autant de liberté d’action et autant de clés pour comprendre le monde. Être chercheur, c’est aussi avoir le pouvoir de faire évoluer sa propre discipline constamment. Aujourd’hui, cela est très rare. »
Il existe très peu de mathématiciens professionnels aujourd’hui. Cela permet-il aussi de se démarquer ?
« Oui, il y a seulement quatre mille mathématiciens professionnels en France. Alors lorsque vous rencontrez du monde, les gens sont tout de suite intéressés par ce que vous faites et c’est toujours passionnant de l’expliquer. »
L’ancien député macroniste a quitté l’agitation de la capitale pour une existence plus calme et proche de la nature en Bretagne. Au cours d’une interview pour La Tribune Dimanche, Cédric Villani s’est confié sur la métamorphose qu’il a opérée.
On l’a connu longtemps avec son costume trois pièces et sa lavallière dans les tribunes de l’Assemblée nationale. Mais depuis sa défaite aux législatives de 2022, Cédric Villani a choisi de prendre un virage radical. L’ex-député de l’Essonne et figure du camp macroniste, a tourné la page, sans regret. Aujourd’hui âgé de 51 ans, le mathématicien s’épanouit dans un décor bien différent : un village breton peuplé de 2 000 habitants, où il s’est installé avec sa famille, comme il le raconte dans les colonnes de La Tribune Dimanche. «J’ai l’impression d’avoir une vie beaucoup plus sereine que lorsque j’étais dans le milieu politique», assure-t-il. «Là, l’équilibre est bien meilleur».
Cédric Villani passe désormais une bonne partie de son temps chez lui, à cultiver ses propres légumes : blettes, tomates, patate douce, de la verveine… Tout ça au sein d’une ferme en permaculture : «Un projet familial», glisse-t-il. L’ancien élu de l’Essonne a également modifié ses habitudes alimentaires : il ne consomme plus de viande, seulement un peu de poisson à l’occasion. Une étape incontournable dans ce changement de vie vers la sobriété : «Tant que vous n’avez pas fait votre révolution par l’alimentation, vous n’avez pas fait votre conversion écologique».
Cédric Villani : le mathématicien pourrait-il revenir à la politique ?
S’il continue de donner des conférences sur divers sujets dans toute l’Europe, le changement de Cédric Villani va jusqu’à sa manière de voyager. Lui qui a longtemps utilisé l’avion comme mode de déplacement se limite à un vol par an, tout au plus, et uniquement hors Europe. «Avec tout ce que j’ai consommé comme vols dans ma vie, ce n’est pas extravagant», affirme-t-il. Peu importe si ces voyages durent trois jours. «C’est un temps extrêmement intéressant pour moi.», confie-t-il. Un ancien collaborateur commente ce virage comme une transformation profonde : «Il a opéré une forme de mue dans sa manière de vivre».
Toutefois, il se pourrait bien que Cédric Villani soit, un jour, de retour en politique… Après avoir soutenu Delphine Batho lors de la primaire écologiste de 2022, il se reconnaît désormais proche des positions de Marine Tondelier. L’un de ses proches l’assure : «Je suis convaincu qu’il reviendra en politique.»
Article écrit en collaboration avec6Médias.