« Un plat, certes de qualité et cossue ( il y a presque tout, comme une ratatouille), mais attention aux dérives et falsifications diverses. dans certaines régions il y a trop d’huile, d’autres il y a trop de cubes d’assaisonnements qui peuvent favoriser des maladies cardio vasculaires. Prudence. P B CISSOKO
Le ceebu jën, dont l’acte de naissance a été signé à Saint Louis, la vieille cité coloniale est aujourd’hui, à l’image du lion, du baobab et de la Téranga, un des symboles des plus emblématiques du Sénégal. Comment les Saint-Louisiens ont-ils pu, à partir de denrées de base essentiellement produites hors de la Colonie, inventer un plat d’une originalité et d’une déliciosité incontestées ? Quelles sont les spécificités du riz au poisson ? Avec l’évolution en cours, les Sénégalais sont-ils parvenus à revendiquer le ceebu jën comme un patrimoine national ? De manière beaucoup plus générale, quelle place donner à la cuisine sénégalaise dans le cadre de la gastrodiplomatie ?
Telles sont les questions auxquelles Fatima Fall NIANG et Alpha Amadou SY proposent des éléments de réponses. Mme Fatima Fall Niang est intervenante comme spécialiste en conservation préventive et manager des institutions culturels modèle du Centre de Recherche et de Documentation du Sénégal, (Institut de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis), dont elle est la Directrice depuis une quinzaine d’années.
Expert-référent de l’UNESCO pour le patrimoine immatériel depuis 2018, Mme NIANG est membre de ICOMOS et ICOM dont elle dirige le comité national depuis 2017.
Philosophe de formation, Alpha Amadou Sy a publié une quinzaine d’ouvrages qui traitent de contradictions majeures qui structurent notre monde, notamment le continent africain. Il est, actuellement, Président de la section sénégalaise de la Communauté Africaine de Culture (CACSEN)
UNESCO
Le ceebu jën, art culinaire du Sénégal
Inscrit en 2021 (16.COM) sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
© Direction du Patrimoine Culturel (DPC), Ministère de la Culture et de la Communication (MCC), Sénégal, 2020 :
Le ceebu jën est un plat qui trouve ses origines dans les communautés de pêcheurs de l’île de Saint-Louis au Sénégal. Bien que les recettes varient d’une région à l’autre, le plat est généralement fait à base de darne de poisson, de brisures de riz, de poisson séché, de mollusques et de légumes de saison, tels que les oignons, le persil, l’ail, le piment, les tomates, les carottes, les aubergines, le chou blanc, le manioc, la patate douce, le gombo et le laurier. La qualité du poisson et le choix des légumes sont déterminés par l’importance de l’événement ou le degré d’affection que l’on porte à l’invité.
La recette et les techniques de préparation se transmettent traditionnellement de mère en fille. Dans la plupart des familles, le ceebu jën se mange à la main, mais il est souvent d’usage d’utiliser des cuillères ou des fourchettes dans les restaurants.
Ce plat est également lié à des pratiques culturelles spécifiques.
Par exemple, il est interdit de s’asseoir avec un genou levé, le bol doit être tenu de la main gauche et les grains de riz ne doivent pas tomber en mangeant.
Le ceebu jën et les pratiques qui y sont associées sont considérés comme une affirmation de l’identité sénégalaise.
https://ich.unesco.org/fr/RL/le-ceebu-jn-art-culinaire-du-sngal-01748
Collection : Harmattan Sénégal
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