Le gouvernement du Sénégal vient de poser un nouvel acte dans la procédure de régulation du secteur de la presse. Hier, vendredi 25 avril 2025, le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, relayé par le ministère de l’Intérieur, a rendu public un arrêté daté du 22 avril 2025, enjoignant aux médias qui ne sont pas en règle avec les dispositions du Code de la presse de cesser toute diffusion, toute publication ou toute parution, sous peine de sanctions et autres poursuites pénales. Près de 380 organes de presse seraient concernés.
La traque aux « médias non conformes » est lancée au Sénégal. Dans un arrêté signé par Alioune Sall, ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, le gouvernement sénégalais impose désormais l’arrêt immédiat de la diffusion, de la parution et du partage de contenus non conformes aux règles établies par le Code de la presse. Ce texte, daté du 22 avril 2025, vise explicitement les médias en ligne, écrits et audiovisuels qui ne respecteraient pas les normes légales en matière d’information. « Il est fait obligation aux médias non conformes de cesser toute diffusion ou tout partage de contenus, de supports en application des dispositions du code de la presse », mentionne l’arrêté dans son article premier.
En substance, selon l’arrêté ministériel, les entreprises de presse en ligne qui ne sont pas en conformité avec l’article 178 du Code de la presse doivent suspendre toutes leurs activités de diffusion, sous peine de sanctions prévues à l’article 193. Il en va de même pour les entreprises de presse écrite ne respectant pas les articles 66 à 72 du même code, qui risquent de lourdes sanctions, notamment celles énumérées aux articles 194, 195, 200, 203 et 204. L’audiovisuel n’est pas en reste : toute entreprise de communication audiovisuelle ne disposant pas d’une autorisation conforme à l’article 94 du Code de la presse est tenue également de cesser immédiatement ses activités de diffusion.
L’arrêté cible également la « prolifération de contenus non conformes et de fausses nouvelles. Toute personne ou entité diffusant de tels contenus devra se soumettre aux dispositions du Code pénal ». A travers cette décision, le gouvernement du Sénégal pose un nouvel acte dans sa volonté « de réguler » le secteur de la presse sénégalaise et des communications, en pleine mutation numérique. Et ce, à un moment où les médias traditionnels et numériques évoluent rapidement.
Pour rappel, le ministère de la Communication avait publié, le jeudi 6 février 2025, une liste officielle des médias en règle avec le Code de la presse. Sur les 639 médias déclarés à ce jour, seuls 258 étaient en conformité, tandis que 380 organes ne respectaient pas les exigences réglementaires, selon Habibou Dia, directeur de l’information.