LA PRISON A PERPÉTUITÉ POUR L’ÉCRIVAIN ET JOURNALISTE
RENÉ CAPAIN BASSENE BOUSCULE NOS CONSCIENCES
CITOYENNES PANAFRICAINES !
Diagne Fodé Roland
Le 13 juin 2022, sont condamnés en première instance trois accusés des tueries de Boffa Bayotte à la réclusion criminelle à perpétuité : René Capain Bassène écrivain journaliste, Oumar Ampoï Bodian, un agent de la Poste, qualifié de membre du MFDC et le chef rebelle César Atoute Badiate condamné par contumace.
Appel est interjeté et le 29 août 2024, la Cour d’Appel confirme la peine de prison à vie prononcée contre René Capain Bassène, acquitte Oumar Ampoï Bodian et Atoute Badiate est légalement considéré toujours en fuite. Appel est de nouveau en cassation.
Les citations qui suivent sont tirées d’articles de « Moussa Ngom du Comité pour la Protection des Journalistes en 2023 en tant que correspondant couvrant l’Afrique francophone. Il a été nommé représentant pour l’Afrique francophone en janvier 2025. Depuis 2019, Moussa Ngom coordonne le média collaboratif d’investigation indépendant, primé et financé par le public, La Maison Des Reporters. Il est également formateur en fact-checking à l’institut universitaire de journalisme de Dakar, le CESTI (Centre d’étude des sciences et techniques de l’information) ».
Le 02 mai 2025, « la Cour suprême (formation de cassation) a rendu sa décision finale dans l’affaire. Elle a rejeté le pourvoi formé par René Capain Bassène contre l’arrêt d’appel de Ziguinchor… le rejet du pourvoi de René Capain Bassène par la Cour de cassation a pour effet de rendre définitive sa condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité. Cette décision de la plus haute juridiction clôt l’affaire dans l’ordre judiciaire sénégalais : plus aucun recours ordinaire n’est possible contre le verdict. En d’autres termes, Bassène a épuisé toutes les voies de recours internes (premier jugement, appel, cassation) la peine prononcée est désormais définitive et exécutoire ».
Mais comme une presse s’en fait l’écho « Bassène reste incarcéré à perpétuité – une issue que lui-même a qualifiée d’inacceptable s’il est innocent. Dans une lettre de protestation, il a dénoncé sa « détention arbitraire » et déclaré « Plutôt mourir que de se déshonorer. Trop, c’est trop », exprimant son refus d’être emprisonné pour autre chose que son travail de journaliste ».
Les voies de recours s’amenuisent pour ne pas dire s’épuisent bien que « Théoriquement, il pourrait solliciter un recours en grâce présidentielle ou une mesure de clémence, bien que sa famille refuse l’idée d’une grâce qui impliquerait une culpabilité acceptée. Une autre voie serait de tenter une révision du procès si des éléments nouveaux et probants apparaissent, ou de porter l’affaire devant des instances internationales (par exemple la Cour de Justice de la CEDEAO ou le Comité des droits de l’homme de l’ONU) pour contester d’éventuelles violations de ses droits lors de la procédure ».
Les questionnements commencent à filtrer dans une certaine presse : « Que reproche-t-on à René Capain Bassène ? Les faits, les doutes, les réactions… » et fait état des « incohérences de l’enquête et l’absence de preuves accablent la gendarmerie… Après l’affaire des e-mails truqués et des cas de torture, de nouvelles incohérences émergent dans le dossier de l’affaire Boffa Bayotte. Sur les 30 personnes arrêtées, seulement deux ont été condamnées, tandis que d’autres ont été acquittées en raison de l’absence de preuves malgré les charges qui pesaient sur elles ».
Troublants en effet de lire que « ses avocats y soulèvent plusieurs griefs, dénonçant des irrégularités qui auraient entaché la procédure et le verdict : ils pointent par exemple des témoignages obtenus sous la contrainte (certains coaccusés affirment avoir été “violemment interrogés” et poussés à incriminer Bassène sous la menace) ou encore le refus du juge d’instruction d’ordonner certaines expertises techniques pourtant demandées par la défense. Me Ciré Clédor Ly a notamment expliqué qu’un des éléments à charge – un email supposé envoyé par Bassène n’a pu être authentifié par un expert indépendant, le tribunal ayant refusé la contre-expertise alors que Bassène avait contesté être l’auteur de ce message ».
La défense de l’écrivain et journaliste René Capain dont « Me Ciré Clédor Ly et ses collègues dénoncent depuis le début une injustice. Ils soulignent l’absence de preuves matérielles solides contre leur client et des violations de ses droits au cours de l’enquête (allégations de torture, refus d’enquête technique, etc.). Selon eux, la justice n’a pas réellement élucidé qui sont les vrais responsables du massacre, et Bassène servirait de « bouc émissaire ». Me Ly a critiqué une « injustice criarde » et le fait que le juge ait écarté tous les témoignages à décharge et des expertises indépendantes qui auraient pu innocenter les accusés ».
Plusieurs organisations de la société civile commencent à tirer la sonnette d’alarme comme on peut le lire dans la presse : « L’Organisation Nationale d’Assistance Juridique et Judiciaire (ONA2J) – un organisme public d’aide juridique – s’est publiquement émue de la situation après l’arrêt de la Cour d’appel. Lorsque René Bassène a entamé une grève de la faim pour protester, fin août 2024, l’ONA2J a diffusé un communiqué exhortant le détenu à préserver sa santé et à « attendre le résultat du pourvoi en cassation » plutôt que de mettre sa vie en danger. L’ONA2J a ainsi interpellé les autorités compétentes sur le cas Bassène, signe que même au sein des institutions, le malaise était perceptible quant à ce dénouement ».
Sans oublier que « de son côté, l’Église s’est impliquée sur le plan humanitaire : l’évêque de Ziguinchor, Mgr Jean-Baptiste Manga, a rendu visite à René Bassène en prison en avril 2025 pour le convaincre de cesser une seconde grève de la faim entamée après la décision de la Cour suprême. Grâce à cette médiation, Bassène a suspendu son jeûne de protestation, évitant une issue dramatique tout en réaffirmant qu’il se considérait victime d’une injustice ».
Peut-on vraiment croire et accepter que la justice de notre pays condamne pour faire taire un journaliste gênant sur lequel on apprend que « Bassène avait consacré l’essentiel de ses 20 ans de carrière à couvrir le conflit entre le gouvernement sénégalais et le MFDC, qui cherche à obtenir un territoire indépendant en Casamance depuis 1982. Son intérêt est né lors de ses études supérieures, lorsqu’il a rédigé son mémoire sur les personnes déplacées par les combats. Il a publié son premier livre en 2013 sur le défunt chef rebelle l’abbé Augustin Diamacoune Senghor. Bassène avait prévu d’intituler son quatrième livre « Un conflit qui nourrit plus qu’il ne tue », dans lequel il aurait détaillé la manière dont certaines personnes ont tiré profit du conflit, y compris des dirigeants locaux, des ONG impliquées dans la négociation de la paix et les trafiquants de bois illégal. Bassène avait la réputation d’avoir un style journalistique opiniâtre qui couvrait tous les aspects du conflit, et de se rendre dans les zones tenues par les rebelles pour effectuer ses recherches. ‘’Mon principe a toujours été d’aller chercher des informations à la source’’, a-t-il déclaré au CPJ lors de l’un de nombreux entretiens téléphoniques depuis la prison entre septembre et décembre 2024. ‘’C’était un livre assez explosif dans lequel il mentionnait les organisations par leur nom et évoquait le problème de la coupe du bois’’, a déclaré au CPJ Xavier Diatta, un ami de Bassène ».
Devant autant d’éléments déconcertants, la décision de la Cour de Cassation pose question et suscite des interrogations légitimes, lesquelles sont de savoir si dans ces jugements successifs il n’y a pas amalgame entre considération politique et vérité judiciaire ?
Comment ne pas se poser cette question quand on constate ensuite que :
Le 4 août 2022, le journal Atlanticactu.com avec une photo du président Emballo au centre et l’amiral Farba Sarr serrant la main de Atoute Badiate titre son article « Sénégal : Malgré un mandat d’arrêt décerné contre lui, César Attoute Badiate signe un accord de paix avec le Sénégal ».
Le 22 février 2025, la presse fait état d’un « nouvel accord de paix avec l’aile du Mfdc dirigée par César Atoute Badiate par le Premier ministre Ousmane Sonko en Guinée-Bissau pour finaliser cet engagement avec César Atoute Badiate » sous l’égide du même Emballo, lequel en profitait pour faire son coup d’état constitutionnel en renvoyant illégalement et autocratiquement le calendrier électoral présidentiel en Guinée Bissau.
Il apparaît objectivement que le doute est permis sur ces jugements qui condamnent à perpétuité un seul de la trentaine de justiciables Casamançais d’un crime à élucider et sur des négociations et accords avec un condamné à perpétuité par contumace réfugié en Guinée Bissau.
Dans mon article intitulé « CRISE CASAMANCAISE : POUR UNE SOLUTION POLITIQUE, DEMOCRATIQUE DANS UNE OPTION PANAFRICAINE ANTI-IMPERIALISTE », je rappelai que « le MFDC originel après le congrès de Bamako du RDA est né sur une orientation panafricaine. Notre nouveau pouvoir souverainiste proclame aussi son option panafricaine. Tenant compte du lien historique, démographique, culturel entre les populations de la Casamance, de la Guinée Bissau et de la Gambie, il y a donc là une opportunité pour opérer une démarche vers l’État fédéral africain par cercle concentrique de proximité à laquelle notre État souverainiste peut et doit associer le MFDC. Dans cette optique, nous proposons : – l’annulation de tous les mandats d’arrêts visant les dirigeants politico-militaires du MFDC; – la libération de tous les prisonniers politiques membres ou non du MFDC; – l’enseignement dans nos programmes scolaires de l’histoire résistante anti-colonialiste de la Casamance et de ses héros, notamment l’héroïne Aline Sitowe Diatta; – l’ouverture d’un dialogue participatif démocratique avec le MFDC dans cette optique panafricaine; – ce dialogue avec le MFDC doit être un premier pas suivi du dialogue commun avec la Gambie et la Guinée Bissau et ensuite avec l’AES, étapes dans la longue marche vers l’État Fédéral Démocratique Africain ».
Lever les doutes de ces jugements devant déboucher sur la libération de René Capain Bassène peut et doit être un premier pas vers la solution démocratique panafricaine à ce douloureux conflit fratricide qui perdure depuis 1982.
08/05/25
CRISE CASAMANCAISE
POUR UNE SOLUTION POLITIQUE, DEMOCRATIQUE
DANS UNE OPTION PANAFRICAINE ANTI-IMPERIALISTE
Diagne Fodé Roland
En tant que patriote, démocrate, panafricain, internationaliste et communiste sénégalais, la plus vieille rébellion indépendantiste interne aux États post-indépendants en Afrique est une douloureuse épreuve pour notre peuple dans le processus d’édification de l’État-nation hérité de la décolonisation néocoloniale françafricaine et eurafricaine.
La balkanisation de l’Afrique détruisant et interrompant par la conquête militaire le processus endogène de la construction de nations a marqué le capitalisme importé par la colonisation qui a succédé à la traite et à l’esclavage transatlantique dont l’échine prédatrice a été historiquement brisée par l’héroïque révolution indépendantiste et abolitionniste de l’esclavage de Haïti (Ayiti) au XIXéme siècle. L’Afrique a été ainsi arrimée dans le dernier wagon de l’histoire de la naissance du capitalisme en Europe puis son passage à son stade suprême l’impérialisme.
Pour coloniser, l’impérialisme a rassemblé ces conquêtes territoriales dans de grands ensembles « panafricains » comme l’AOF et l’AEF. Pour continuer de régner sur l’Afrique, le même impérialisme a ensuite divisé ces grands ensembles territoriaux en États-nations néocoloniaux indépendants.
La bourgeoisie et la petite bourgeoisie compradores y ont vu un intérêt de classe en prônant « l’intangibilité des frontières issues de la colonisation » contre le projet panafricain d’un « État, un gouvernement, un parlement, une armée du continent africain ».
L’actuelle seconde phase de libération nationale panafricaine doit remédier à la défaite du projet panafricain de la première phase libératrice de nos prédécesseurs et aller résolument vers « l’union libre des peuples libres » d’Afrique comme l’avaient proposés les communistes Lamine Arfan Senghor et Tiémokho Garang Kouyaté.
Par où commencer à partir de notre Sénégal souverain cette marche vers l’État fédéral africain ?
Le néocolonialisme et la question casamançaise
Le projet du RDA (Rassemblement Démocratique Africain) de l’indépendance dans l’unité de l’AOF/AEF a été saboté à la fois par l’Ivoirien Houphouët Boigny rallié à la social-démocratie colonialiste puis au gaullisme néocolonialiste et par les Sénégalais Lamine Gueye, L.S. Senghor et Mamadou Dia, tous socialistes absents au congrès de Bamako en 1946, avant qu’ils ne deviennent les fossoyeurs de la Fédération du Mali pour lui substituer l’État néocolonial du Sénégal.
Mais étaient présents à Bamako au congrès fondateur du RDA en octobre 1946 les fondateurs de l’Union des Populations du Cameroun (UPC) et le fondateur, Victor S. Diatta, du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC) né à Sédhiou le 4 mars 1947 comme une de ses sections territoriales. Le MFDC est donc né quasiment une année avant la fondation en 1948 du premier parti néocolonial sénégalais, le BDS de L.S. Senghor et de Mamadou Dia, après leur scission avec le parti colonial social-démocrate SFIO de Lamine Gueye.
Victor S. Diatta est décédé dans des circonstances non élucidées en 1948. Force est donc de constater que le passage du MFDC au Mouvement Autonomiste de Casamance (MAC) et son intégration dans le BDS puis l’UPS et le PS se sont opérés dans la période des années 50 à 1960 dans des circonstances non éclaircies jusque de nos jours.
La marche pacifique de décembre 1982 d’une foule d’hommes et de femmes de Casamance remplaçant notre drapeau national au nom de « l’indépendance de la Casamance » a donc été une conséquence des non-dits de l’histoire cachée du passage de notre pays du colonialisme au néocolonialisme que suggèrent les propos étonnants de L.S. Senghor lors des élections de 1978 à Sédhiou selon lesquels « si vous voulez la libération de la Casamance, votez PS ».
Les gouvernements néocoloniaux successifs de Senghor/Abdou Diouf du PS, de A. Wade du PDS et de Macky Sall de l’APR/BBY se sont évertués à exercer la solution militaire doublée de l’infestation de l’argent de la corruption sans jamais éteindre la rébellion politico-militaire en Casamance.
Le tout répressif et la militarisation contre des rebelles retranchés dans la forêt casamançaise n’ont cessé de mettre de l’huile sur le feu sans régler quoi que ce soit des fléaux que sont le silence coupable sur ce qui s’est vraiment passé entre le MFDC et le PS, les spoliations foncières, la tragédie meurtrière du bateau le Joola, les bombardements successifs, les morts de civils et de militaires, l’exil des populations, les mandats d’arrêts contre les dirigeants politico-militaires du MFDC, les arrestations, les emprisonnements, y compris d’écrivain journaliste casamançais, les accusations farfelues de « rebelle » visant le premier leader sénégalais souverainiste d’opposition d’origine casamançaise, les embargos et autres répressions ethniquement ciblées, etc. Ces politiques répressives sont les marques inhérentes à l’État bourgeois françafricain. La politique néocoloniale se révèle en réalité comme une prolongation négrifiée du système colonial.
L’externalisation de la solution militaire a été un échec en Gambie avec la défunte « Confédération Sénégambienne » imposée qui a duré de 1981 à 1989, puis avec à la fin des années 90 l’intervention militaire en Guinée Bissau et récemment sous couvert de la CEDEAO en Gambie.
L’édification d’une nation ne peut être exclusivement un attribut de la force, ni être attribuée dans la durée à l’armée, ni à l’argent corrupteur, mais doit être éminemment une stratégie souveraine consécutive à l’objectif de la décolonisation politique, économique, culturelle et historique. La nation et l’État multinational résultent de la lutte de libération nationale contre l’oppression impérialiste.
Toutes ces politiques apatrides néocoloniales répressives sont anti-nationales et ne font qu’aggraver le sentiment anti-national que « les Casamançais sont des Sénégalais entièrement à part » au lieu d’être « des Sénégalais à part entière ».
Le souverainisme anti-impérialiste et la question casamançaise
L’avènement du nouveau pouvoir souverainiste issu de la rébellion de la jeunesse contre la mal-gouvernance néocoloniale libérale et le pillage impérialiste de nos richesses nationales est une opportunité pour chercher et trouver une solution souveraine politique, démocratique à cette douloureuse division néocoloniale à partir du double principe suivant : le droit au divorce n’est pas automatiquement et forcément synonyme de l’obligation de divorcer. Si tout mariage comporte le droit au divorce à respecter, la prise en compte de la contradiction principale qu’est l’émancipation anti-impérialiste de l’Afrique est une équation posée et à résoudre par les deux parties. Ainsi le droit à l’autodétermination, à la séparation légitime doit être compatible avec l’objectif tout aussi légitime de l’union libre des peuples libres d’Afrique.
Notre Sénégal en marche vers la souveraineté nationale anti-néocoloniale doit rompre avec les politiques exclusivement répressives néocoloniales françafricaines sur la question casamançaise.
La « rupture et la transformation systémique » contre le néocolonialisme doivent s’exercer par le renvoi à terme des bases militaires française, états-unienne, la fin des diktats libéraux du FMI/Banque Mondiale, du franc colonial CFA, des « accords de coopération » léonins françafricains, des APE, d’une diplomatie servile françafricaine, mais aussi par le traitement politique souverain démocratique et panafricain de « la crise casamançaise ».
Rappelons que le MFDC originel après le congrès de Bamako du RDA est né sur une orientation panafricaine. Notre nouveau pouvoir souverainiste proclame aussi son option panafricaine.
Tenant compte du lien historique, démographique, culturel entre les populations de la Casamance, de la Guinée Bissau et de la Gambie, il y a donc là une opportunité pour opérer une démarche vers l’État fédéral africain par cercle concentrique de proximité à laquelle notre État souverainiste peut et doit associer le MFDC.
Dans cette optique, nous proposons :
– l’annulation de tous les mandats d’arrêts visant les dirigeants politico-militaires du MFDC;
– la libération de tous les prisonniers politiques membres ou non du MFDC;
– l’enseignement dans nos programmes scolaires de l’histoire résistante anti-colonialiste de la Casamance et de ses héros, notamment l’héroïne Aline Sitowe Diatta;
– l’ouverture d’un dialogue participatif démocratique avec le MFDC dans cette optique panafricaine;
– ce dialogue avec le MFDC doit être un premier pas suivi du dialogue commun avec la Gambie et la Guinée Bissau et ensuite avec l’AES, étapes dans la longue marche vers l’État Fédéral Démocratique Africain.
16/11/24
DE QUOI LE « BLOCUS » DE LA CASAMANCE EST-IL LE NOM ?
Diagne Fodé Roland
L’info est terrifiante : « Depuis des semaines, entre le nord du Sénégal et la Casamance, entre Dakar et Ziguinchor, la liaison maritime est arrêtée, toute la circulation est limitée à des heures précises avec fouille systématique des bagages, sont arrêtés aussi les voyages par Dakar Dem Dik ».
De mémoire durant ces 40 ans de conflits entre notre État néocolonial et le MFDC indépendantiste, c’est la première fois qu’est mis en œuvre ce qui ressemble de fait à un « état de siège ».
Le contexte d’une telle mesure d’État renvoie aux barricades de la séquestration à domicile du chef indéniable de l’opposition d’origine casamançaise par son père et du nord du Sénégal par sa mère O. Sonko.
Difficile de ne pas faire un lien entre ces deux « blocus » et se poser la question suivante : que prépare le pouvoir de la seconde alternance libérale néocoloniale ? Quel plan d’attaque annonce ce double « blocus » ?
Plusieurs témoignages sur les réseaux sociaux de voyageurs font état « de fouilles systématiques des bagages pour passer du sud au nord ». On sait aussi que la propagande du pouvoir ne cesse d’agiter « les forces spéciales » devenues « forces occultes » que nos jeunes tournent en dérision en donnant le nom de « farces spéciales » et « farces occultes ». Des arrestations sous ce label de « forces spéciales ou occultes » ont été opérées et maintenant on apprend même que des ressortissants guinéens Conakry ont été expulsés pour avoir « participé aux émeutes ».
A chaque contre-attaque de la jeunesse massivement mobilisée contre chaque tentative d’arrestation arbitraire de Sonko, l’info jamais prouvée que des « rebelles participent » à la révolte populaire est distillée.
Force est donc de constater que le « TOUT SAUF SONKO » induit une stratégie d’État qui consiste à utiliser la rébellion casamançaise pour éliminer le seul rival sérieux capable de gagner au premier tour la prochaine présidentielle de février 2024. Où est l’amour du Sénégal uni de la bourgeoisie bureaucratique néocoloniale prête à sacrifier pour ses intérêts pécuniaires l’opportunité d’une candidature « d’un fils à la fois de la Casamance et du Sénégal » à la présidence et l’espérance d’une solution unitaire démocratique ?
Tous les complots d’État ayant été démasqués, le pouvoir de Macky/APR/BBY prépare-t-il tout simplement l’arrestation de Sonko doublé de l’interdiction du parti Pastef-Les Patriotes ? Est-ce une des conclusions que le président Macky Sall va tirer de son « dialogue ouvert et inclusif » pour lequel toute demande selon la conception féodale républicaine en vigueur doit se faire avec la supplique déférence que l’on doit à une monarchie absolue ?
LA QUESTION CASAMANÇAISE DOIT CESSER D’ÊTRE UN JOUET ENTRE LES MAINS DE NOS GOUVERNANTS ET POLITICIENS NÉO COLONIAUX. PEUT-ON PARLER SÉRIEUSEMENT D’UNITÉ NATIONALE EN MARGINALISANT, EN STIGMATISANT, EN ALIMENTANT LA CASAMANPHOBIE ? N’EST-CE PAS LA, AGIR CONTRE L’UNITÉ NATIONALE ET DE L’APATRIDIE ?
L’unité territoriale et nationale de notre cher Sénégal dont la nation est en construction n’est possible qu’en rejetant fermement la casamanphobie et en recherchant une solution politique démocratique inclusive avec tout le MFDC. Les stratégies de division mise en avant n’ont fait que semer la confusion mais sans jamais faire disparaître la rébellion.
C’est ce « jeu » militariste et financier dans lequel manifestement circulent des milliards de francs CFA qui s’est étendu par l’implication hégémonique de nos gouvernants dans les affaires intérieures de la Gambie et de la Guinée Bissau.
On a vu cela avec l’échec lamentable de la Confédération Sénégal-Gambie dissoute en 1989 après la désastreuse intervention militaire de 1981, puis en 1998 la désastreuse intervention militaire en Guinée Bissau, ensuite les ingérences récentes dans les joutes électorales en Gambie et en Guinée Bissau qui viennent de se retourner contre l’actuel pouvoir dans notre pays par les pertes des élections législatives et locales dans les deux pays de ses alliés-vassaux.
C’est vraiment malheureux que l’on s’habitue à la succession des tintamarres sur les « offensives militaires » et autres « démantèlements des camps de rebelles » aussitôt suivis des tintamarres sur « la paix et les accords de paix » avant que nous déplorons la vérité de nos soldats prisonniers et nos morts sans compter les souffrances mortifères fratricides dans les familles de nos frères et sœurs de Casamance.
Ces 40 ans de guerre fratricide en Casamance montre à souhait que la solution de ce que certains appellent « l’irrédentisme casamançais » n’est pas militaire, mais est fondamentalement politique.
La question casamançaise est une conséquence des balkanisations coloniales de l’Afrique, celle de 1884/85 et celle après 1945 lors du passage de l’État colonial à l’État néocolonial.
Son traitement politique démocratique sur la base de l’union libre des peuples libres dans une option panafricaine est la voie vers à la fois l’unité nationale sénégalaise et vers l’unité panafricaine avec la Gambie et la Guinée Bissau, étape possible vers l’unité africaine.
Alors, STOP à Macky/APR/BBY !
20/06/23
CASAMANPHOBIE
LES BOUCHES PANAFRICANISTES DU NORD
DOIVENT S’OUVRIR !
Diagne Fodé Roland
La prise de conscience de la dangerosité vénale irresponsable du règne finissant de Macky/APR/BBY vient d’être encore manifestée par la pétition contre la répression et le non respect des droits des citoyens et l’instrumentalisation de la justice intitulée « revenir à la raison » signée par 104 plus 1 (Ngugi Wa Thiongo) écrivains, universitaires et citoyens d’Afrique.
Mais une autre dimension de cette agonie du présidentialisme autocratique au Sénégal est l’étalage de plus en plus flagrant de l’ethnicisme casamanphobe.
En effet, des plumes ethnicisées d’éditorialistes aux arrestations, aux disparitions, aux morts des répressions, à la gâchette facile à Bignona, aux offensives militaires récurrentes, aux emprisonnements d’écrivains, de journalistes et à l’instrumentalisation judiciaire, le voile opaque de la « sénégalité » des noms Diatta, Sagna, Bassène, Bodian, Diémé, Badji, Sané, Gomis, Coly, Mancabou, Correa, Preira, Sonko, etc, voire de la criminalisation impunie des tenues et autres aspects culturels cèdent de plus en plus sous les coups de boutoirs d’une inacceptable casamanphobie ethnicisée.
Ainsi des « forces », excusez, « farces spéciales » aux « commandos », la pluri-décennale rébellion casamançaise est convoquée directement ou indirectement, y compris par voie de judiciarisation, pour tenter d’exclure de la présidentielle du 25 février 2024, celui qui est Casamançais par son père et nordiste par sa mère.
On cherche manifestement à susciter dans l’inconscient collectif des Diagne, Diop, Ndiaye, Guèye, Dieng, Ndoye, Mbodj, Sall, Sy, Ly, Kane, Dia, Diouf, Faye, Bathily, etc, la peur paranoïaque d’une prise de pouvoir présidentiel des « rebelles » (sic!), de feu l’Abbé Diamacoune, des Nkrumah Sané, Salif Sadio (resic!).
Sonko serait ainsi Sénégalais, oui, mais entièrement à part en raison de l’histoire du mouvement indépendantiste casamançais incarnée par la naissance du MFDC en mars 1947, 6 mois après le congrès fondateur du RDA à Bamako d’octobre 1946 en l’absence des « Sénégalais » Senghor/Dia/Lamine, mais en présence de son véritable fondateur « Sénégalo-Casamançais » Victor Diatta.
Le « silence » et l’évitement plus ou moins collectif sur le réveil de la question nationale casamançaise à partir de décembre 1982 et la politique de l’autruche sur le vain traitement quasi-exclusivement militaire doublé de la généralisation ONGisée de la corruption ont constitué le terreau de l’aventure politique en cours d’une ethnicisation implicite de plus en plus explicite dans la perspective de la présidentielle 2024 à laquelle l’actuel président ne peut participer en vertu de l’interdit constitutionnel selon lequel « nul ne peut faire plus de deux mandats présidentiels consécutifs ».
Si, comme le rappelait feu l’Abbé Diamacoune, « l’intégration » de la Casamance dans le Sénégal indépendant à travers la relation particulière entre le BDS de Senghor/Dia, puis l’UPS et le PS était un échec pour le MFDC, la candidature d’un fils, même à moitié, de la Casamance à la présidentielle 2024 est une opportunité dans la marche par étape vers l’unité démocratique africaine.
Cette opportunité, même si elle ne suffit pas en soi à régler tout le contentieux historique de la douloureuse opposition fratricide, ne peut être sacrifiée sur l’autel de la pérennisation d’un pouvoir néocolonial libéral de plus en plus hors la loi enivré par la découverte de la manne potentielle en milliards de franc colonial CFA du pétrole, gaz, zircon, fer, etc.
La balkanisation coloniale et néocoloniale a été à la fois, dialectiquement, division et union forcées des nationalités africaines dans des territoires dont les frontières ont été tracées sans et contre les peuples d’Afrique.
Voilà pourquoi la solution démocratique et donc juste est l’union libre des peuples libres d’Afrique selon la juste formule panafricaine et internationaliste des communistes Tiémokho Garan Kouyaté et Lamine Arfan Senghor dans les années 30.
Nous devons appliquer à la question casamançaise l’approche démocratique qu’assure le principe constitutionnel de la laïcité en complément des mécanismes régulateurs internes propres à la cohabitation entre les Tarikhas confrériques et entre l’Islam et la Chrétienté en général dans notre pays.
Alors que les Wolofs, Sérères, Pulars, Soninkés, etc du nord du Sénégal ouvrent la bouche pour dire stop à la fascisation du régime autocratique présidentialiste de Macky/APR/BBY.
29/03/23
Bo soir bien reçu merci Le 8 août 2025 12:33, roland diagne <rolandfode@gmail.com> a écrit : > > LA PRISON A PERPÉTUITÉ POUR L’ÉCRIVAIN ET JOURNALISTE > > RENÉ CAPAIN BASSENE BOUSCULE NOS CONSCIENCES > > CITOYENNES PANAFRICAINES ! > > Diagne Fodé Roland > > Le 13 juin 2022, sont condamnés en première instance trois accusés des tueries de Boffa Bayotte à la réclusion criminelle à perpétuité : René Capain Bassène écrivain journaliste, Oumar Ampoï Bodian, un agent de la Poste, qualifié de membre du MFDC et le chef rebelle César Atoute Badiate condamné par contumace. > > Appel est interjeté et le 29 août 2024, la Cour d’Appel confirme la peine de prison à vie prononcée contre René Capain Bassène, acquitte Oumar Ampoï Bodian et Atoute Badiate est légalement considéré toujours en fuite. Appel est de nouveau en cassation. > > Les citations qui suivent sont tirées d’articles de « Moussa Ngom du Comité pour la Protection des Journalistes en 2023 en tant que correspondant couvrant l’Afrique francophone. Il a été nommé représentant pour l’Afrique francophone en janvier 2025. Depuis 2019, Moussa Ngom coordonne le média collaboratif d’investigation indépendant, primé et financé par le public, La Maison Des Reporters. Il est également formateur en fact-checking à l’institut universitaire de journalisme de Dakar, le CESTI (Centre d’étude des sciences et techniques de l’information) ». > > Le 02 mai 2025, « la Cour suprême (formation de cassation) a rendu sa décision finale dans l’affaire. Elle a rejeté le pourvoi formé par René Capain Bassène contre l’arrêt d’appel de Ziguinchor… le rejet du pourvoi de René Capain Bassène par la Cour de cassation a pour effet de rendre définitive sa condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité. Cette décision de la plus haute juridiction clôt l’affaire dans l’ordre judiciaire sénégalais : plus aucun recours ordinaire n’est possible contre le verdict. En d’autres termes, Bassène a épuisé toutes les voies de recours internes (premier jugement, appel, cassation) la peine prononcée est désormais définitive et exécutoire ». > > Mais comme une presse s’en fait l’écho « Bassène reste incarcéré à perpétuité – une issue que lui-même a qualifiée d’inacceptable s’il est innocent. Dans une lettre de protestation, il a dénoncé sa « détention arbitraire » et déclaré « Plutôt mourir que de se déshonorer. Trop, c’est trop », exprimant son refus d’être emprisonné pour autre chose que son travail de journaliste ». > > Les voies de recours s’amenuisent pour ne pas dire s’épuisent bien que « Théoriquement, il pourrait solliciter un recours en grâce présidentielle ou une mesure de clémence, bien que sa famille refuse l’idée d’une grâce qui impliquerait une culpabilité acceptée. Une autre voie serait de tenter une révision du procès si des éléments nouveaux et probants apparaissent, ou de porter l’affaire devant des instances internationales (par exemple la Cour de Justice de la CEDEAO ou le Comité des droits de l’homme de l’ONU) pour contester d’éventuelles violations de ses droits lors de la procédure ». > > Les questionnements commencent à filtrer dans une certaine presse : « Que reproche-t-on à René Capain Bassène ? Les faits, les doutes, les réactions... » et fait état des « incohérences de l’enquête et l’absence de preuves accablent la gendarmerie… Après l'affaire des e-mails truqués et des cas de torture, de nouvelles incohérences émergent dans le dossier de l'affaire Boffa Bayotte. Sur les 30 personnes arrêtées, seulement deux ont été condamnées, tandis que d'autres ont été acquittées en raison de l'absence de preuves malgré les charges qui pesaient sur elles ». > > Troublants en effet de lire que « ses avocats y soulèvent plusieurs griefs, dénonçant des irrégularités qui auraient entaché la procédure et le verdict : ils pointent par exemple des témoignages obtenus sous la contrainte (certains coaccusés affirment avoir été “violemment interrogés” et poussés à incriminer Bassène sous la menace) ou encore le refus du juge d’instruction d’ordonner certaines expertises techniques pourtant demandées par la défense. Me Ciré Clédor Ly a notamment expliqué qu’un des éléments à charge – un email supposé envoyé par Bassène n’a pu être authentifié par un expert indépendant, le tribunal ayant refusé la contre-expertise alors que Bassène avait contesté être l’auteur de ce message ». > > La défense de l’écrivain et journaliste René Capain dont « Me Ciré Clédor Ly et ses collègues dénoncent depuis le début une injustice. Ils soulignent l’absence de preuves matérielles solides contre leur client et des violations de ses droits au cours de l’enquête (allégations de torture, refus d’enquête technique, etc.). Selon eux, la justice n’a pas réellement élucidé qui sont les vrais responsables du massacre, et Bassène servirait de « bouc émissaire ». Me Ly a critiqué une « injustice criarde » et le fait que le juge ait écarté tous les témoignages à décharge et des expertises indépendantes qui auraient pu innocenter les accusés ». > > Plusieurs organisations de la société civile commencent à tirer la sonnette d’alarme comme on peut le lire dans la presse : « L’Organisation Nationale d’Assistance Juridique et Judiciaire (ONA2J) – un organisme public d’aide juridique – s’est publiquement émue de la situation après l’arrêt de la Cour d’appel. Lorsque René Bassène a entamé une grève de la faim pour protester, fin août 2024, l’ONA2J a diffusé un communiqué exhortant le détenu à préserver sa santé et à « attendre le résultat du pourvoi en cassation » plutôt que de mettre sa vie en danger. L’ONA2J a ainsi interpellé les autorités compétentes sur le cas Bassène, signe que même au sein des institutions, le malaise était perceptible quant à ce dénouement ». > > Sans oublier que « de son côté, l’Église s’est impliquée sur le plan humanitaire : l’évêque de Ziguinchor, Mgr Jean-Baptiste Manga, a rendu visite à René Bassène en prison en avril 2025 pour le convaincre de cesser une seconde grève de la faim entamée après la décision de la Cour suprême. Grâce à cette médiation, Bassène a suspendu son jeûne de protestation, évitant une issue dramatique tout en réaffirmant qu’il se considérait victime d’une injustice ». > > Peut-on vraiment croire et accepter que la justice de notre pays condamne pour faire taire un journaliste gênant sur lequel on apprend que « Bassène avait consacré l’essentiel de ses 20 ans de carrière à couvrir le conflit entre le gouvernement sénégalais et le MFDC, qui cherche à obtenir un territoire indépendant en Casamance depuis 1982. Son intérêt est né lors de ses études supérieures, lorsqu’il a rédigé son mémoire sur les personnes déplacées par les combats. Il a publié son premier livre en 2013 sur le défunt chef rebelle l’abbé Augustin Diamacoune Senghor. Bassène avait prévu d’intituler son quatrième livre « Un conflit qui nourrit plus qu’il ne tue », dans lequel il aurait détaillé la manière dont certaines personnes ont tiré profit du conflit, y compris des dirigeants locaux, des ONG impliquées dans la négociation de la paix et les trafiquants de bois illégal. Bassène avait la réputation d’avoir un style journalistique opiniâtre qui couvrait tous les aspects du conflit, et de se rendre dans les zones tenues par les rebelles pour effectuer ses recherches. ‘’Mon principe a toujours été d’aller chercher des informations à la source’’, a-t-il déclaré au CPJ lors de l’un de nombreux entretiens téléphoniques depuis la prison entre septembre et décembre 2024. ‘’C’était un livre assez explosif dans lequel il mentionnait les organisations par leur nom et évoquait le problème de la coupe du bois’’, a déclaré au CPJ Xavier Diatta, un ami de Bassène ». > > Devant autant d’éléments déconcertants, la décision de la Cour de Cassation pose question et suscite des interrogations légitimes, lesquelles sont de savoir si dans ces jugements successifs il n’y a pas amalgame entre considération politique et vérité judiciaire ? > > Comment ne pas se poser cette question quand on constate ensuite que : > > Le 4 août 2022, le journal Atlanticactu.com avec une photo du président Emballo au centre et l’amiral Farba Sarr serrant la main de Atoute Badiate titre son article « Sénégal : Malgré un mandat d’arrêt décerné contre lui, César Attoute Badiate signe un accord de paix avec le Sénégal ». > > Le 22 février 2025, la presse fait état d’un « nouvel accord de paix avec l’aile du Mfdc dirigée par César Atoute Badiate par le Premier ministre Ousmane Sonko en Guinée-Bissau pour finaliser cet engagement avec César Atoute Badiate » sous l’égide du même Emballo, lequel en profitait pour faire son coup d’état constitutionnel en renvoyant illégalement et autocratiquement le calendrier électoral présidentiel en Guinée Bissau. > > Il apparaît objectivement que le doute est permis sur ces jugements qui condamnent à perpétuité un seul de la trentaine de justiciables Casamançais d’un crime à élucider et sur des négociations et accords avec un condamné à perpétuité par contumace réfugié en Guinée Bissau. > > Dans mon article intitulé « CRISE CASAMANCAISE : POUR UNE SOLUTION POLITIQUE, DEMOCRATIQUE DANS UNE OPTION PANAFRICAINE ANTI-IMPERIALISTE », je rappelai que « le MFDC originel après le congrès de Bamako du RDA est né sur une orientation panafricaine. Notre nouveau pouvoir souverainiste proclame aussi son option panafricaine. Tenant compte du lien historique, démographique, culturel entre les populations de la Casamance, de la Guinée Bissau et de la Gambie, il y a donc là une opportunité pour opérer une démarche vers l’État fédéral africain par cercle concentrique de proximité à laquelle notre État souverainiste peut et doit associer le MFDC. Dans cette optique, nous proposons : - l’annulation de tous les mandats d’arrêts visant les dirigeants politico-militaires du MFDC; - la libération de tous les prisonniers politiques membres ou non du MFDC; - l’enseignement dans nos programmes scolaires de l’histoire résistante anti-colonialiste de la Casamance et de ses héros, notamment l’héroïne Aline Sitowe Diatta; - l’ouverture d’un dialogue participatif démocratique avec le MFDC dans cette optique panafricaine; - ce dialogue avec le MFDC doit être un premier pas suivi du dialogue commun avec la Gambie et la Guinée Bissau et ensuite avec l’AES, étapes dans la longue marche vers l’État Fédéral Démocratique Africain ». > > Lever les doutes de ces jugements devant déboucher sur la libération de René Capain Bassène peut et doit être un premier pas vers la solution démocratique panafricaine à ce douloureux conflit fratricide qui perdure depuis 1982. > > 08/05/25 > > CRISE CASAMANCAISE > > POUR UNE SOLUTION POLITIQUE, DEMOCRATIQUE > > DANS UNE OPTION PANAFRICAINE ANTI-IMPERIALISTE > > > Diagne Fodé Roland > > En tant que patriote, démocrate, panafricain, internationaliste et communiste sénégalais, la plus vieille rébellion indépendantiste interne aux États post-indépendants en Afrique est une douloureuse épreuve pour notre peuple dans le processus d’édification de l’État-nation hérité de la décolonisation néocoloniale françafricaine et eurafricaine. > > La balkanisation de l’Afrique détruisant et interrompant par la conquête militaire le processus endogène de la construction de nations a marqué le capitalisme importé par la colonisation qui a succédé à la traite et à l’esclavage transatlantique dont l’échine prédatrice a été historiquement brisée par l’héroïque révolution indépendantiste et abolitionniste de l’esclavage de Haïti (Ayiti) au XIXéme siècle. L’Afrique a été ainsi arrimée dans le dernier wagon de l’histoire de la naissance du capitalisme en Europe puis son passage à son stade suprême l’impérialisme. > > Pour coloniser, l’impérialisme a rassemblé ces conquêtes territoriales dans de grands ensembles « panafricains » comme l’AOF et l’AEF. Pour continuer de régner sur l’Afrique, le même impérialisme a ensuite divisé ces grands ensembles territoriaux en États-nations néocoloniaux indépendants. > > La bourgeoisie et la petite bourgeoisie compradores y ont vu un intérêt de classe en prônant « l’intangibilité des frontières issues de la colonisation » contre le projet panafricain d’un « État, un gouvernement, un parlement, une armée du continent africain ». > > L’actuelle seconde phase de libération nationale panafricaine doit remédier à la défaite du projet panafricain de la première phase libératrice de nos prédécesseurs et aller résolument vers « l’union libre des peuples libres » d’Afrique comme l’avaient proposés les communistes Lamine Arfan Senghor et Tiémokho Garang Kouyaté. > > Par où commencer à partir de notre Sénégal souverain cette marche vers l’État fédéral africain ? > > > Le néocolonialisme et la question casamançaise > > Le projet du RDA (Rassemblement Démocratique Africain) de l’indépendance dans l’unité de l’AOF/AEF a été saboté à la fois par l’Ivoirien Houphouët Boigny rallié à la social-démocratie colonialiste puis au gaullisme néocolonialiste et par les Sénégalais Lamine Gueye, L.S. Senghor et Mamadou Dia, tous socialistes absents au congrès de Bamako en 1946, avant qu’ils ne deviennent les fossoyeurs de la Fédération du Mali pour lui substituer l’État néocolonial du Sénégal. > > Mais étaient présents à Bamako au congrès fondateur du RDA en octobre 1946 les fondateurs de l’Union des Populations du Cameroun (UPC) et le fondateur, Victor S. Diatta, du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC) né à Sédhiou le 4 mars 1947 comme une de ses sections territoriales. Le MFDC est donc né quasiment une année avant la fondation en 1948 du premier parti néocolonial sénégalais, le BDS de L.S. Senghor et de Mamadou Dia, après leur scission avec le parti colonial social-démocrate SFIO de Lamine Gueye. > > Victor S. Diatta est décédé dans des circonstances non élucidées en 1948. Force est donc de constater que le passage du MFDC au Mouvement Autonomiste de Casamance (MAC) et son intégration dans le BDS puis l’UPS et le PS se sont opérés dans la période des années 50 à 1960 dans des circonstances non éclaircies jusque de nos jours. > > La marche pacifique de décembre 1982 d’une foule d’hommes et de femmes de Casamance remplaçant notre drapeau national au nom de « l’indépendance de la Casamance » a donc été une conséquence des non-dits de l’histoire cachée du passage de notre pays du colonialisme au néocolonialisme que suggèrent les propos étonnants de L.S. Senghor lors des élections de 1978 à Sédhiou selon lesquels « si vous voulez la libération de la Casamance, votez PS ». > > Les gouvernements néocoloniaux successifs de Senghor/Abdou Diouf du PS, de A. Wade du PDS et de Macky Sall de l’APR/BBY se sont évertués à exercer la solution militaire doublée de l’infestation de l’argent de la corruption sans jamais éteindre la rébellion politico-militaire en Casamance. > > Le tout répressif et la militarisation contre des rebelles retranchés dans la forêt casamançaise n’ont cessé de mettre de l’huile sur le feu sans régler quoi que ce soit des fléaux que sont le silence coupable sur ce qui s’est vraiment passé entre le MFDC et le PS, les spoliations foncières, la tragédie meurtrière du bateau le Joola, les bombardements successifs, les morts de civils et de militaires, l’exil des populations, les mandats d’arrêts contre les dirigeants politico-militaires du MFDC, les arrestations, les emprisonnements, y compris d’écrivain journaliste casamançais, les accusations farfelues de « rebelle » visant le premier leader sénégalais souverainiste d’opposition d’origine casamançaise, les embargos et autres répressions ethniquement ciblées, etc. Ces politiques répressives sont les marques inhérentes à l’État bourgeois françafricain. La politique néocoloniale se révèle en réalité comme une prolongation négrifiée du système colonial. > > L’externalisation de la solution militaire a été un échec en Gambie avec la défunte « Confédération Sénégambienne » imposée qui a duré de 1981 à 1989, puis avec à la fin des années 90 l’intervention militaire en Guinée Bissau et récemment sous couvert de la CEDEAO en Gambie. > > L’édification d’une nation ne peut être exclusivement un attribut de la force, ni être attribuée dans la durée à l’armée, ni à l’argent corrupteur, mais doit être éminemment une stratégie souveraine consécutive à l’objectif de la décolonisation politique, économique, culturelle et historique. La nation et l’État multinational résultent de la lutte de libération nationale contre l’oppression impérialiste. > > Toutes ces politiques apatrides néocoloniales répressives sont anti-nationales et ne font qu’aggraver le sentiment anti-national que « les Casamançais sont des Sénégalais entièrement à part » au lieu d’être « des Sénégalais à part entière ». > > > Le souverainisme anti-impérialiste et la question casamançaise > > L’avènement du nouveau pouvoir souverainiste issu de la rébellion de la jeunesse contre la mal-gouvernance néocoloniale libérale et le pillage impérialiste de nos richesses nationales est une opportunité pour chercher et trouver une solution souveraine politique, démocratique à cette douloureuse division néocoloniale à partir du double principe suivant : le droit au divorce n’est pas automatiquement et forcément synonyme de l’obligation de divorcer. Si tout mariage comporte le droit au divorce à respecter, la prise en compte de la contradiction principale qu’est l’émancipation anti-impérialiste de l’Afrique est une équation posée et à résoudre par les deux parties. Ainsi le droit à l’autodétermination, à la séparation légitime doit être compatible avec l’objectif tout aussi légitime de l’union libre des peuples libres d’Afrique. > > Notre Sénégal en marche vers la souveraineté nationale anti-néocoloniale doit rompre avec les politiques exclusivement répressives néocoloniales françafricaines sur la question casamançaise. > > La « rupture et la transformation systémique » contre le néocolonialisme doivent s’exercer par le renvoi à terme des bases militaires française, états-unienne, la fin des diktats libéraux du FMI/Banque Mondiale, du franc colonial CFA, des « accords de coopération » léonins françafricains, des APE, d’une diplomatie servile françafricaine, mais aussi par le traitement politique souverain démocratique et panafricain de « la crise casamançaise ». > > Rappelons que le MFDC originel après le congrès de Bamako du RDA est né sur une orientation panafricaine. Notre nouveau pouvoir souverainiste proclame aussi son option panafricaine. > > Tenant compte du lien historique, démographique, culturel entre les populations de la Casamance, de la Guinée Bissau et de la Gambie, il y a donc là une opportunité pour opérer une démarche vers l’État fédéral africain par cercle concentrique de proximité à laquelle notre État souverainiste peut et doit associer le MFDC. > > Dans cette optique, nous proposons : > > - l’annulation de tous les mandats d’arrêts visant les dirigeants politico-militaires du MFDC; > > - la libération de tous les prisonniers politiques membres ou non du MFDC; > > - l’enseignement dans nos programmes scolaires de l’histoire résistante anti-colonialiste de la Casamance et de ses héros, notamment l’héroïne Aline Sitowe Diatta; > > - l’ouverture d’un dialogue participatif démocratique avec le MFDC dans cette optique panafricaine; > > - ce dialogue avec le MFDC doit être un premier pas suivi du dialogue commun avec la Gambie et la Guinée Bissau et ensuite avec l’AES, étapes dans la longue marche vers l’État Fédéral Démocratique Africain. > > 16/11/24 > > DE QUOI LE « BLOCUS » DE LA CASAMANCE EST-IL LE NOM ? > > Diagne Fodé Roland > > > L’info est terrifiante : « Depuis des semaines, entre le nord du Sénégal et la Casamance, entre Dakar et Ziguinchor, la liaison maritime est arrêtée, toute la circulation est limitée à des heures précises avec fouille systématique des bagages, sont arrêtés aussi les voyages par Dakar Dem Dik ». > > De mémoire durant ces 40 ans de conflits entre notre État néocolonial et le MFDC indépendantiste, c’est la première fois qu’est mis en œuvre ce qui ressemble de fait à un « état de siège ». > > Le contexte d’une telle mesure d’État renvoie aux barricades de la séquestration à domicile du chef indéniable de l’opposition d’origine casamançaise par son père et du nord du Sénégal par sa mère O. Sonko. > > Difficile de ne pas faire un lien entre ces deux « blocus » et se poser la question suivante : que prépare le pouvoir de la seconde alternance libérale néocoloniale ? Quel plan d’attaque annonce ce double « blocus » ? > > Plusieurs témoignages sur les réseaux sociaux de voyageurs font état "de fouilles systématiques des bagages pour passer du sud au nord". On sait aussi que la propagande du pouvoir ne cesse d’agiter « les forces spéciales » devenues « forces occultes » que nos jeunes tournent en dérision en donnant le nom de « farces spéciales » et « farces occultes ». Des arrestations sous ce label de « forces spéciales ou occultes » ont été opérées et maintenant on apprend même que des ressortissants guinéens Conakry ont été expulsés pour avoir « participé aux émeutes ». > > A chaque contre-attaque de la jeunesse massivement mobilisée contre chaque tentative d’arrestation arbitraire de Sonko, l’info jamais prouvée que des « rebelles participent » à la révolte populaire est distillée. > > Force est donc de constater que le « TOUT SAUF SONKO » induit une stratégie d’État qui consiste à utiliser la rébellion casamançaise pour éliminer le seul rival sérieux capable de gagner au premier tour la prochaine présidentielle de février 2024. Où est l’amour du Sénégal uni de la bourgeoisie bureaucratique néocoloniale prête à sacrifier pour ses intérêts pécuniaires l’opportunité d’une candidature « d’un fils à la fois de la Casamance et du Sénégal » à la présidence et l’espérance d’une solution unitaire démocratique ? > > Tous les complots d’État ayant été démasqués, le pouvoir de Macky/APR/BBY prépare-t-il tout simplement l’arrestation de Sonko doublé de l’interdiction du parti Pastef-Les Patriotes ? Est-ce une des conclusions que le président Macky Sall va tirer de son « dialogue ouvert et inclusif » pour lequel toute demande selon la conception féodale républicaine en vigueur doit se faire avec la supplique déférence que l’on doit à une monarchie absolue ? > > LA QUESTION CASAMANÇAISE DOIT CESSER D'ÊTRE UN JOUET ENTRE LES MAINS DE NOS GOUVERNANTS ET POLITICIENS NÉO COLONIAUX. PEUT-ON PARLER SÉRIEUSEMENT D'UNITÉ NATIONALE EN MARGINALISANT, EN STIGMATISANT, EN ALIMENTANT LA CASAMANPHOBIE ? N’EST-CE PAS LA, AGIR CONTRE L'UNITÉ NATIONALE ET DE L'APATRIDIE ? > > L’unité territoriale et nationale de notre cher Sénégal dont la nation est en construction n’est possible qu’en rejetant fermement la casamanphobie et en recherchant une solution politique démocratique inclusive avec tout le MFDC. Les stratégies de division mise en avant n’ont fait que semer la confusion mais sans jamais faire disparaître la rébellion. > > C’est ce « jeu » militariste et financier dans lequel manifestement circulent des milliards de francs CFA qui s’est étendu par l’implication hégémonique de nos gouvernants dans les affaires intérieures de la Gambie et de la Guinée Bissau. > > On a vu cela avec l’échec lamentable de la Confédération Sénégal-Gambie dissoute en 1989 après la désastreuse intervention militaire de 1981, puis en 1998 la désastreuse intervention militaire en Guinée Bissau, ensuite les ingérences récentes dans les joutes électorales en Gambie et en Guinée Bissau qui viennent de se retourner contre l’actuel pouvoir dans notre pays par les pertes des élections législatives et locales dans les deux pays de ses alliés-vassaux. > > C’est vraiment malheureux que l’on s’habitue à la succession des tintamarres sur les « offensives militaires » et autres « démantèlements des camps de rebelles » aussitôt suivis des tintamarres sur « la paix et les accords de paix » avant que nous déplorons la vérité de nos soldats prisonniers et nos morts sans compter les souffrances mortifères fratricides dans les familles de nos frères et sœurs de Casamance. > > Ces 40 ans de guerre fratricide en Casamance montre à souhait que la solution de ce que certains appellent « l’irrédentisme casamançais » n’est pas militaire, mais est fondamentalement politique. > > La question casamançaise est une conséquence des balkanisations coloniales de l’Afrique, celle de 1884/85 et celle après 1945 lors du passage de l’État colonial à l’État néocolonial. > > Son traitement politique démocratique sur la base de l’union libre des peuples libres dans une option panafricaine est la voie vers à la fois l’unité nationale sénégalaise et vers l’unité panafricaine avec la Gambie et la Guinée Bissau, étape possible vers l’unité africaine. > > Alors, STOP à Macky/APR/BBY ! > > 20/06/23 > > CASAMANPHOBIE > > LES BOUCHES PANAFRICANISTES DU NORD > > DOIVENT S'OUVRIR ! > > Diagne Fodé Roland > > La prise de conscience de la dangerosité vénale irresponsable du règne finissant de Macky/APR/BBY vient d'être encore manifestée par la pétition contre la répression et le non respect des droits des citoyens et l'instrumentalisation de la justice intitulée "revenir à la raison" signée par 104 plus 1 (Ngugi Wa Thiongo) écrivains, universitaires et citoyens d'Afrique. > > Mais une autre dimension de cette agonie du présidentialisme autocratique au Sénégal est l'étalage de plus en plus flagrant de l'ethnicisme casamanphobe. > > En effet, des plumes ethnicisées d'éditorialistes aux arrestations, aux disparitions, aux morts des répressions, à la gâchette facile à Bignona, aux offensives militaires récurrentes, aux emprisonnements d'écrivains, de journalistes et à l'instrumentalisation judiciaire, le voile opaque de la "sénégalité" des noms Diatta, Sagna, Bassène, Bodian, Diémé, Badji, Sané, Gomis, Coly, Mancabou, Correa, Preira, Sonko, etc, voire de la criminalisation impunie des tenues et autres aspects culturels cèdent de plus en plus sous les coups de boutoirs d'une inacceptable casamanphobie ethnicisée. > > Ainsi des "forces", excusez, "farces spéciales" aux "commandos", la pluri-décennale rébellion casamançaise est convoquée directement ou indirectement, y compris par voie de judiciarisation, pour tenter d'exclure de la présidentielle du 25 février 2024, celui qui est Casamançais par son père et nordiste par sa mère. > > On cherche manifestement à susciter dans l'inconscient collectif des Diagne, Diop, Ndiaye, Guèye, Dieng, Ndoye, Mbodj, Sall, Sy, Ly, Kane, Dia, Diouf, Faye, Bathily, etc, la peur paranoïaque d'une prise de pouvoir présidentiel des "rebelles" (sic!), de feu l'Abbé Diamacoune, des Nkrumah Sané, Salif Sadio (resic!). > > Sonko serait ainsi Sénégalais, oui, mais entièrement à part en raison de l'histoire du mouvement indépendantiste casamançais incarnée par la naissance du MFDC en mars 1947, 6 mois après le congrès fondateur du RDA à Bamako d'octobre 1946 en l'absence des "Sénégalais" Senghor/Dia/Lamine, mais en présence de son véritable fondateur "Sénégalo-Casamançais" Victor Diatta. > > Le "silence" et l'évitement plus ou moins collectif sur le réveil de la question nationale casamançaise à partir de décembre 1982 et la politique de l'autruche sur le vain traitement quasi-exclusivement militaire doublé de la généralisation ONGisée de la corruption ont constitué le terreau de l'aventure politique en cours d'une ethnicisation implicite de plus en plus explicite dans la perspective de la présidentielle 2024 à laquelle l'actuel président ne peut participer en vertu de l'interdit constitutionnel selon lequel "nul ne peut faire plus de deux mandats présidentiels consécutifs". > > Si, comme le rappelait feu l'Abbé Diamacoune, "l'intégration" de la Casamance dans le Sénégal indépendant à travers la relation particulière entre le BDS de Senghor/Dia, puis l'UPS et le PS était un échec pour le MFDC, la candidature d'un fils, même à moitié, de la Casamance à la présidentielle 2024 est une opportunité dans la marche par étape vers l'unité démocratique africaine. > > Cette opportunité, même si elle ne suffit pas en soi à régler tout le contentieux historique de la douloureuse opposition fratricide, ne peut être sacrifiée sur l'autel de la pérennisation d'un pouvoir néocolonial libéral de plus en plus hors la loi enivré par la découverte de la manne potentielle en milliards de franc colonial CFA du pétrole, gaz, zircon, fer, etc. > > La balkanisation coloniale et néocoloniale a été à la fois, dialectiquement, division et union forcées des nationalités africaines dans des territoires dont les frontières ont été tracées sans et contre les peuples d'Afrique. > > Voilà pourquoi la solution démocratique et donc juste est l'union libre des peuples libres d'Afrique selon la juste formule panafricaine et internationaliste des communistes Tiémokho Garan Kouyaté et Lamine Arfan Senghor dans les années 30. > > Nous devons appliquer à la question casamançaise l'approche démocratique qu'assure le principe constitutionnel de la laïcité en complément des mécanismes régulateurs internes propres à la cohabitation entre les Tarikhas confrériques et entre l'Islam et la Chrétienté en général dans notre pays. > > Alors que les Wolofs, Sérères, Pulars, Soninkés, etc du nord du Sénégal ouvrent la bouche pour dire stop à la fascisation du régime autocratique présidentialiste de Macky/APR/BBY. > > 29/03/23