A l’heure où le jugement pour le meurtre de la petite Lola est rendu par la cour d’assise de Paris, 88% des français se déclarent favorables à l’encontre des meurtriers d’enfants à une peine de réclusion à perpétuité « réelle ». Et on ne peut que les approuver, tant ils se multiplient depuis quelques années, et avec de plus en plus de cruauté.
La réclusion à perpétuité prononcée par les tribunaux est en réalité une peine de sûreté de 18 ans, tandis que la perpétuité « incompréhensible » est portée à 30 ans, mais il ne s’agit en aucun cas de perpétuité a vie. Or, seule une perpétuité « réelle », comme c’est le cas dans certains États américains, peut garantir à la société que le détenu ne ressortira jamais de prison, qu’aucun aménagement de peine, ou sortie conditionnelle ne sera possible. La perpétuité réelle, en terme de garantie d’exécution de peine est la seule qui se substitue vraiment à la peine capitale, abolie en France en 1981. Dans les autres cas, tout condamné à perpétuité peut espérer retrouver la liberté 15, 20 ans plus tard, ce qui est loin de correspondre aux attentes des familles de victime. Avec l’assassinat de leur fille les parents de Lola ont pour leur part été condamnés à mort. Un détenu âgé de 20 ans au moment du jugement peut ainsi espérer sortir de prison à l’âge de 40 ans, ce qui, quelque part, est une sorte d’escroquerie judiciaire et morale, qui ne peut en aucun protéger la société d’une possible récidive.
L’algérienne, Dahbia Benkired, qui, rappelons le, faisait l’objet d’une OQTF a donc écopé de la peine maximale prévue par le code pénal français, en clair elle ne retrouvera pas la liberté avant trente ans, c’est-à-dire à l’âge de 57 ans, ce qui malheureusement fera toujours d’elle une personne extrêmement dangereuse car la prison n’est pas un hôpital et on sort généralement plus mauvais qu’en arrivant, du fait du climat qui règne en milieu carcéral et de la cohabitation avec d’autres criminels. A l’intérieur des enceintes pénitentiaires la violence est quotidienne. Or comme l’a rappelé le procureur général dans son réquisitoire elle a commis trois actes criminels sur la jeune Lola âgée de 12 ans, qu’elle a violé, torturé sauvagement et assassiné en l’étouffant. J’ai souvent écrit ici que les barbares étaient à nouveau dans la ville, Dahbia Benkired est un exemple.
Depuis 1994, date d’instauration de la perpétuité « incompressible » douze condamnés seulement en ont fait l’objet, dont quelques terroristes, c’est dire la parcimonie des juges, et des jurés, à recourir à cette sanction, en dépit de crimes atroces. Où est dans ces conditions le côté dissuasif de la peine ? Cicéron disait « Dura lex sed lex », la loi est dure, mais c’est la loi.
Dahbia Benkired sera la première femme à étrenner la perpétuité incompressible, ce qui ne manquera pas de flatter son ego, elle qui cherchait à attirer l’attention et concentrer tous les regards dans le prétoire. Son narcissisme se voit récompensé et elle aura tout le temps dans sa cellule de méditer sur la cruauté de ses actes, sa barbarie, et qui sait, se repentir. Après quoi, sitôt libérée, elle sera expulsée hors de France, ainsi en a décidé la cour d’assises qui a fait de son retour à la frontière une peine complémentaire à la peine principale..
Cela ajoute au demeurant un côté tragique à cette terrible affaire judiciaire, quand on songe que si l’OQTF (Obligation de quitter le territoire français), qui la visait, avait été exécutée, on aurait empêché ce passage à l’acte ignoble d’une créature chez qui toute trace d’humanité a disparu. On pourrait espérer que cela serve de leçon à l’avenir afin d’éviter d’autres drames similaires, que de nouvelles familles soient endeuillées par de semblables tragédies, mais on sait que cela ne sera pas le cas, notamment s’agissant de ressortissants algériens, leur pays se refusant à les accueillir en dépit des traités internationaux, ce qui pose une nouvelle fois le problème de l’immigration incontrôlée, l’immigration sauvage.
Ce soir, Lola, petite victime innocente d’un acte monstrueux, peut reposer en paix, justice à été faite ! Sa meurtrière est derrière les barreaux, et il y a gros à parier que ses codétenues, toute aussi violentes et dangereuses, ne vont pas lui rendre la vie facile car ces femmes, souvent au lourd passé criminel, n’aiment pas les tueuses d’enfants. Après le code pénal du tribunal, le temps est venu pour l’algérienne de connaître un autre genre de loi, et contre la « justice » parallèle des prisons Dahbia Benkired sera impuissante et n’aura plus ses avocats pour la défendre. Bienvenue dans l’univers du crime, bienvenue en enfer !
Jean-Yves Duval, journaliste écrivain

