Kaffrine : 394 producteurs de Kahi privés de semences

Le député Abdoulaye Thomas Faye a tenu, ce matin, un point de presse, dans la commune de Kahi. C’est pour alerter l’opinion sur de sérieuses irrégularités constatées dans la distribution d’intrants agricoles. 

Membre de la commission départementale de suivi de la campagne agricole, il a pointé du doigt un déséquilibre manifeste entre les quotas prévus et la réalité sur le terrain.

« Je suis ici en tant que député, mais aussi membre de la commission départementale de suivi de la campagne agricole. C’est dans ce cadre que nous nous sommes rendus aujourd’hui dans la commune de Kahi pour constater la situation liée à la distribution des intrants agricoles », a-t-il déclaré.

Selon lui, un quota de 732 t d’intrants avait été prévu pour Kahi, pour 3 487 bénéficiaires. En théorie, chaque producteur devait recevoir environ 200 kg. Pourtant, les constats effectués lors de leur déplacement montrent une tout autre réalité.

« Beaucoup de personnes inscrites légalement sur les listes de bénéficiaires n’ont rien reçu. Cela nous a poussés à mener nos propres investigations, qui ont révélé que 394 personnes, pourtant en droit de recevoir des intrants, n’ont rien perçu », a révélé le parlementaire.

Face à cette situation jugée préoccupante, Abdoulaye Thomas Faye indique avoir saisi le procureur pour une enquête. Il dénonce également la disparité dans les quantités distribuées.

« Au lieu des 200 kg attendus, certains producteurs n’ont reçu que 150 kg, ce qui est inacceptable », a-t-il martelé.

À la suite de ces dénonciations, l’État a décidé d’envoyer 30 t supplémentaires de semences, récemment arrivées à Kahi. Ces nouvelles dotations sont, selon le député, destinées prioritairement aux producteurs lésés.

« Nous avons clairement indiqué que ces nouvelles semences doivent être remises en priorité à ceux qui ont eu le courage de signaler qu’ils n’avaient rien reçu. Cependant, certains producteurs n’ont pas voulu témoigner, peut-être par crainte ou pression », a-t-il regretté.

Pour garantir la transparence, l’élu a exigé la mise en place d’une commission d’audition.

« Nous sommes à une époque où la transparence doit primer. Il est inadmissible que des producteurs soient privés de leurs parts, sans explication », a-t-il insisté.

Enfin, Abdoulaye Thomas Faye a lancé un appel solennel aux autorités compétentes :

« Il est temps de mettre de l’ordre dans les commissions de distribution. Beaucoup de choses se passent dans l’ombre et seule une enquête sérieuse pourra permettre de rétablir la vérité. »

Seneweb