Jean-Pierre Gueneau : Nouveau président de la SNHF -Le végétal est l’enjeu du siècle

Cet homme est d’une grande modestie qui cache une puissance dans divers domaines. C’est une amie qui me le présente et je savais une chose « dis moi qui tu fréquentes et je te dirai qui tu es ». Ce n‘est pas toujours vrai mais en l’occurrence oui. Il a les idées claires qui peuvent surprendre mais en usant de la raison cartésienne il est plus souvent proche de la vérité. Ses discussions sur le monde dans sa complexité sont si aiguisées qu’on n’a du mal à lui opposer des arguments.

Derrière cette carapace il y a un être bon au sens de J J ROUSSEAU, lucide et pragmatique toujours dans une réflexion soutenue et instruite et c’est sa personnalité et son parcours. Notre rencontre s’est faite lors du forum des auteurs africains organisé par Mimo DIA et Thiam dans le 14 ème. Après tout ce temps où son amie lui parlait de Pape CISSOKO, il se disait enfin.

J’ai vite senti que nous avons des centres d’intérêts communs et la curiosité intellectuelle en sus.

Puis  une autre rencontre à Sarcelles autour d’ un évènement culturel de haute facture ou mon ami l’ethnomusicologue Abou Fall m’avait invité. Curieux de nature il est venu assister à une animation d’été organisée par Sos Casamance  dans le 18 ème  arrondissement où il a longtemps travaillé.

Il est dans gens que ichrono.info aime sortir des zones de confort pour les « livrer» au monde sachant que leur expertise peut servir.

Je vous laisse le découvrir duisse en souffrir sa modestie, mais il me pardonnera. Pape B CISSOKO

Le végetal va sauver le monde qui suit sans conscience un chemin effrayant qui a pour nom « dérèglement climatique. L’Homme bouscule la nature et n’est ce pas Descartes qui disait «  l’Homme sera maître et possesseur de la nature » alors qu’il faut tenir compte de cette nature comme arme  pour sauver l’Homme inconséquent

« La crise actuelle, révélatrice de multiples dérèglements, a confirmé en effet l’urgence végétale de nos sociétés. Le végétal est l’enjeu du siècle et je souhaite que la SNHF s’en fasse le porte-voix dans l’ensemble de ses dimensions paysagère, écologique, sociale, sanitaire, culturelle, alimentaire ou économique, sans oublier les enjeux spécifiques au monde urbain ».

Président · juin 2021 – aujourd’hui Président · juin 2021 – aujourd’hui

    • Créée en 1827, la SNHF, société savante, a vocation à être en 2021 au service de la société dans son ensemble qui fait face à des enjeux majeurs où la place du végétal est primordiale. Créée en 1827, la SNHF, société savante, a vocation à être en 2021 au service de la société dans son ensemble qui fait face à des enjeux majeurs où la place du végétal est primordiale.
  • HORTIS Les responsables d’espaces nature en ville HORTIS Les responsables d’espaces nature en ville

Président · sept. 2014 – oct. 2020Président · sept. 2014 – oct. 2020

      • Membre d’HORTIS depuis 2000: trésorier, délégué Ile de France, vice-président puis président de 2014 à 2020

Causes 

Arts et culture • Droits civiques et action sociale • Droits de l’homme • Environnement • Formation • Politique • Santé

Jean-Pierre Gueneau a été élu président de la Société nationale d’horticulture de France le 10 juin 2021. Il nous explique son parcours professionnel, les motivations qui l’ont conduit à sa nouvelle responsabilité et la vision qu’il a de l’avenir de la SNHF.

portrait de JP Gueneau

D’un air plutôt sérieux, mais avec un peu de malice derrière ses grandes lunettes rondes, Jean-Pierre Gueneau se prête volontiers aux questions que Jardins de France lui pose. S’il aime évoquer son parcours professionnel, ce n’est pas par vanité mais pour présenter son expérience et son amour des espaces verts, du végétal. Il veut également montrer sa pratique du secteur et du management d’équipes. « J’ai toujours porté un grand intérêt aux jardins, à leur histoire, à l’art floral, en particulier l’Ikebana, même si ce n’est pas ma formation initiale », reconnaît-il.

Âgé de 56 ans, il dirige aujourd’hui le service des espaces verts de la ville de Créteil, dans le Val-de-Marne. Son parcours professionnel a débuté après sa formation à l’École des ingénieurs de la Ville de Paris (EIVP). Il intègre en 1988 la direction des parcs et jardins de la Ville de Paris où un poste était disponible. Jusqu’en 2012, soit durant 25 ans, il occupe différentes fonctions (« mobilité interne »). Après un poste d’ingénieur pour des instructions de permis de construire, on lui confie en 1992 la responsabilité des espaces verts du XIVe arrondissement, « expérience marquante qui m’a plongé dans la gestion d’un patrimoine vert et le management d’équipes ».

Un besoin d’opérationnel

Après cette longue expérience dans les services de la Ville de Paris, Jean-Pierre souhaite découvrir de nouveaux horizons au sein d’une collectivité territoriale différente. Il rejoint le Département du Val de-Marne pour gérer divers projets d’espaces verts et de paysage, dont certains importants. Parmi eux, il évoque la réouverture de la Bièvre – cette rivière, dont le parcours rejoint la Seine à Paris, avait été, en partie, recouverte – « pour un montant de plusieurs millions d’euros ! » Si ce poste de responsabilité qu’il occupe jusqu’en 2017 lui plaît bien, il n’en est pas tout à fait satisfait. Il préfère travailler sur des projets dont les résultats sont plus rapides mais aussi satisfaire son besoin d’opérationnel et de contacts avec les administrés. Il accède alors au poste de directeur des Espaces verts de Créteil, « gérant 220 collaborateurs, un gros patrimoine vert, arboré, de nombreuses fontaines… ». Parallèlement, il s’implique dans des associations. Alors qu’il est encore employé de la Ville de Paris, il intègre l’Association française des directeurs de jardins et d’espaces verts publics (devenue Hortis), à la demande de sa direction (dont faisaient partie Janic Gourlet et Tristan Pauly) car la Ville souhaitait y maintenir un représentant. Et Jean-Pierre de ne pas s’arrêter en chemin. Il devient rapidement membre du conseil d’administration, puis trésorier national. Il réactive le groupe régional Île-de-France, qu’il préside, pour enfin devenir président national de 2014 à 2020. « Quand je m’investis, ce n’est pas pour n’y rien faire. »

Approché pour la présidence

Quel chemin a conduit Jean-Pierre Gueneau à la présidence de la SNHF ? L’association Hortis ayant un siège dans un des collèges de la SNHF, « il fallait un représentant. J’ai été approché pour cela après différents échanges avec l’exécutif antérieur, sur le rôle que je pouvais jouer ». Il commence donc ses premiers pas d’administrateur, rue de Grenelle. En 2020, le président Dominique Douard, qui ne souhaitait pas se représenter pour des raisons personnelles, contacte Jean Pierre pour le sonder sur une éventuelle succession. « À aucun moment, je n’avais pensé à la présidence de la SNHF », tient à préciser Jean-Pierre Gueneau. « L’idée a fait son chemin. Une chose dont j’étais sûr: j’avais à cœur de me réimpliquer dans le milieu associatif, conforté par mon expérience. » Et la SNHF semblait un bon terreau pour cela… si l’on peut dire ! « Je sais ce que le collectif permet de réaliser, avec des modes opératoires relativement souples. Dans une association, si on a des moyens, on peut mettre en place des projets remarquables, avec en plus ma conviction de l’importance du végétal et de la valorisation de ce patrimoine. »

« Je sens un potentiel et une force incroyable à tous les niveaux. »

Jean-Pierre Gueneau

Un potentiel et des forces incroyables

Jean-Pierre est finalement élu président de la SNHF dans une ambiance un peu houleuse et tendue. Mais il faut respecter le verdict des urnes. Aussitôt s’implique-t-il dans sa mission qui s’est avérée être plus compliquée qu’il ne le croyait… « Les premiers mois n’ont pas été faciles. Le directeur ayant été licencié courant juillet, j’ai dû me plonger directement dans les affaires courantes. La précédente gouvernance avait en outre été fortement compliquée par le contexte sanitaire. Pendant tout l’été, il a fallu travailler sur la gestion, rencontrer les salariés, gérer les antagonismes, respecter la personnalité des uns et des autres. J’ai dû être très présent. Je ne suis pas parti en vacances. » Jean-Pierre souligne deux problèmes émergents qu’il découvre lors de cette immersion : « Sur l’interne, j’ai été frappé par le cloisonnement des différentes unités de la société, non seulement entre les salariés mais aussi entre les bénévoles. J’ai aussi découvert un foisonnement d’activités et de productions qui mettent en évidence une force de la SNHF mais assortie de certaines velléités au niveau relationnel. » En externe, Jean-Pierre Gueneau estime que la SNHF s’était insuffisamment questionnée sur son avenir et sur sa place dans l’écosystème associatif existant dans le domaine du végétal, tout en reconnaissant le travail de réflexion déjà entamé, sur lequel il s’appuie. « La SNHF semblait vivre en vase clos ; elle était sortie des radars des journalistes, selon leur propre expression. » Il lui reconnaît cependant des valeurs : « Je sens un potentiel et une force incroyables à tous les niveaux, impressionnants du côté des connaissances et de qualité de certaines activités, ce qui est très encourageant. »

Des partitions à jouer

Dans un monde marqué par un profond dérèglement, une situation de crise climatique et alimentaire, un délitement des relations humaines, le végétal doit jouer tout son rôle. « Il est un élément favorisant le lien social, la qualité de vie, le bien-être, la santé, il contribue à un mode de développement écologique. D’où la question de l’horticulture au sens large. » Jean-Pierre Gueneau formule donc de grands projets et il compte bien s’appuyer sur le conseil d’administration et tous les bénévoles de la SNHF. Sa tâche est immense et on se demande comment il peut concilier sa vie professionnelle et la charge de président de la SNHF. Son caractère lui permet de gérer. « On me dit être un peu trop sympa, trop naïf. En fait, je reste positif le plus possible, même en cas d’agression. Je ne suis ni orgueilleux, ni susceptible, ce qui me protège. » Il a également une vie personnelle et des hobbies. Il cultive une passion pour le jazz et la musique classique. « J’écoute du Bach tous les jours », confie-t’il. Il pratique également une heure de sport chaque jour en salle dans son appartement. Il se lève à 5 h 30 mais se repose le week-end. Il joue du saxophone alto, du piano et entretient un peu de végétation sur sa terrasse… Mettre en musique différentes partitions, au sens propre comme au sens figuré, est une qualité qui devrait aider Jean Pierre Gueneau dans ses nouvelles fonctions de président de la SNHF !

Jean-François Coffin
Journaliste et membre du Comité de rédaction de Jardins de France

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