Italie, Portugal, la revanche des « petits pays » face à l’arrogance française !

Alors que la France traîne sa dette abyssale comme un boulet et que notre déficit est estimé à 5,4 % du PIB, celui de l’Italie est de seulement 3,1%. Gorgia Melonie, que Macron méprise parce que « d’extrême droite », a lavé l’humiliation avec le Mozart de la finance, au moment où l’agence Fitch a abaissé la note de la France alors que celle-ci a relevé la note souveraine de l’Italie qui était dégradée depuis 2013. Melonie peut savourer sa revanche sur l’arrogant président français. Pan sur le bec ! comme dirait Le canard enchaîné.

Quant au Portugal, autre pays méditerranéen, il va connaître en 2025 un excédent budgétaire (!) pour la deuxième année consécutive et une augmentation de 0,3% du PIB. Résultat, il envisage d’augmenter les retraites et de baisser les impôts, alors que les français sont appelés à tirer la langue ! Il faut dire que le Portugal engrange plus de recettes qu’il ne dépense, une équation que chaque ménage français respecte, mais pas l’Etat, CQFD.

Et pendant ce temps, de ce côté-ci des Alpes et des Pyrénées, le régime macroniste abandonne la seule réforme dont il pouvait se prévaloir, celle des retraites, pour un motif de basse politique, celui de protéger ses députés, qui en cas de dissolution et de retour aux urnes des électeurs, les confronteraient à une humiliante bérézina. La France démontre ainsi aux yeux du monde entier qu’elle est incapable de se réformer et alors que tous les pays en Europe retarde le départ de l’âge de la retraite (62 ans chez nous, contre 67, voire 70 ans chez d’autres) du fait de l’allongement de la durée de vie, nous faisons comme si la baisse de la démographie française pouvait être ignorée et évacuée d’un revers de la main. De moins en moins d’actifs pour de plus en plus d’inactifs, là aussi l’équation est pourtant simple, on va inéluctablement au crash si rien n’est fait rapidement. Or les dirigeants actuels ont choisi de danser le tango , « un pas en avant, deux pas en arrière ».

Et pendant ce temps, comme si de rien n’était, on s’offre le luxe d’une crise politique majeure avec le retour aux plus beaux jours de la 4eme République. Nostalgie quand tu nous tiens. Charles de Gaulle avait montré le chemin du redressement au travers de l’effort, les hommes politiques actuels celui du renoncement, quand il ne s’agit pas de reniement, en cédant à la facilité. Et on voit, consternés, les tripatouillages et petites magouilles de certains pour conserver leurs strapontins, privilèges, et cocardes tricolores, alors que la catastrophe est à nos portes. On assiste à la renaissance de la défunte UMPS, les socialistes se reniant et s’alliant aux macronistes pour éviter une censure du gouvernement, tandis que les Républicains s’étripent et se divisent, une partie d’entre eux devenant les mercenaires de la macronie.

A l’image des trente pièces d’argent pour lesquelles Judas a trahi Jésus de Nazareth (d’après l’Evangile, selon Saint Mathieu) , les uns et les autres s’efforcent ainsi de sauver leurs sièges sans se préoccuper du sort du pays, mais seulement de leur intérêt personnel. C’est consternant ! Et après cela, on s’étonne que les français soient dégoûtés de la politique, ou plutôt des mœurs politiciennes ? Ces politiciens ont tort d’ignorer le proverbe « Tant va la cruche à l’eau, qu’à la fin elle se brise » car, à force de s’obstiner dans l’erreur on finit, un jour ou l’autre, par en être la victime. On ne peut pas jouer indéfiniment avec le bon sens et snober la volonté du peuple, ou alors ce n’est plus la démocratie mais l’autocratie et il ne s’agit plus d’une crise politique, mais d’une crise de régime, ce qui autrement plus grave.

Quand au chef de l’Etat, principal instigateur de ce chaos avec  sa dissolution calamiteuse de l’assemblée nationale en 2024, il ne devrait pas se réjouir trop tôt de la survie du gouvernement Lecornu 2, et se rappeler que la roche Tarpéienne est proche du Capitole.

Le précipice est là, qui s’ouvre devant nous, méfions-nous de l’appel du vide, cette attraction irrationnelle, l’acrophobie, résulterait selon certains chercheurs d’une forme d’instinct de survie, aussi bien parmi les animaux que chez les peuples angoissés.

 Jean-Yves Duval, journaliste écrivain