Ils ont levé la main , le Conseil Constitutionnel l’a baissée

Vous avez aimé le feuilleton constitutionnel ? Accrochez-vous, la saison continue, et elle est toujours aussi navrante qu’hilarante à condition d’avoir le sens de l’humour noir.

Une fois de plus, nos nouveaux apprentis législateurs ont confondu règlement intérieur et petit manuel d’autoritarisme. Résultat ? Quatre articles censurés d’un coup par le Conseil constitutionnel. Oui, quatre. Quatre comme les cavaliers de l’apocalypse institutionnelle.

On aurait pu croire qu’ils avaient appris la leçon après les précédents camouflets. Mais non. Les députés PASTEF persistent et signent. Leur spécialité ? Les textes qui ne tiennent pas debout juridiquement. Leur record ? Une avalanche de censures en moins de six mois. À ce rythme, il faudra bientôt un registre spécial au Journal officiel : “Les idées farfelues rejetées par le Conseil.”

Voici donc les fameuses perles :

– Article 56 alinéa 2 : censuré.

– Article 60 alinéa 6 : censuré.

– Article 111 alinéa 6 : censuré.

– Article 134 : censuré.

On pourrait croire à une blague. Mais non, c’était bien leur tentative de “nouvelle gouvernance”. En réalité, ils voulaient nous concocter un règlement aux petits oignons, version démocratie verrouillée : contrôle renforcé, liberté réduite, opposition muselée. Le genre de texte qui fait saliver tous les apprentis autocrates en herbe.

Heureusement, le Conseil constitutionnel a fait ce qu’il sait faire de mieux : mettre un gros STOP rouge sur leurs élans autoritaires. Merci à lui de nous rappeler que les institutions ne sont pas des gadgets décoratifs.

Mais ce qui inquiète le plus, ce n’est pas qu’ils aient tenté le coup. C’est qu’ils n’y aient vu aucun problème. Pas une once de doute. Ni sur la séparation des pouvoirs, ni sur les libertés individuelles, ni sur le rôle même du Conseil constitutionnel (qu’ils prennent visiblement pour un service après-vente de leurs caprices législatifs).

Et les députés PASTEF dans tout ça ? Ah, eux, ils ont levé la main avec enthousiasme. Pas de questions, pas de débat, pas d’alerte. Dociles, disciplinés, presque robotiques. Le rêve humide de tout régime qui aime le silence parlementaire. Des députés qui ne lisent pas, ne comprennent pas et surtout ne dérangent pas.

Mais il faut ouvrir les yeux : un pouvoir qui n’assimile pas les règles de la République ne va pas les appliquer, il va les réécrire. À sa manière. Et un jour, à force de laisser passer les “petites” censures, on se réveillera avec des lois dangereuses, des juges écartés, une presse bâillonnée et des opposants classés “nuisibles à la stabilité”.

Le Conseil constitutionnel a donné l’alerte. C’est à nous maintenant de garder les yeux ouverts. Parce qu’un régime qui ne comprend pas la République ne va pas se gêner pour en faire autre chose.

Et ce jour-là, ce ne sera plus drôle du tout.

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