Comme prévu lors de sa création en avril 2024, la présidence du Conseil présidentiel de transition (CPT) change tous les cinq mois. Après Edgard Leblanc Fils, Leslie Voltaire et Fritz Alphonse Jean, c’est désormais au tour de Laurent Saint-Cyr de tenter de ramener le calme en Haïti. Mais son mandat pourrait, lui aussi, être qualifié de « présidence inutile » selon le journal haïtien de référence Le Nouvelliste, qui dresse un bilan peu flatteur des trois précédents titulaires.
Laurent Saint-Cyr est avant tout un homme d’affaires. Il a dirigé la Chambre de commerce américaine en Haïti, puis la Chambre de commerce et d’industrie d’Haïti, et a travaillé de longues années dans le secteur des assurances.
En politique, en revanche, son expérience reste limitée. Il a participé au Haut Conseil de la transition en 2023 et 2024, sous le gouvernement d’Ariel Henry, alors Premier ministre. Sa mission était d’encourager le dialogue national en vue de l’organisation d’élections transparentes. Un objectif qui n’a jamais été atteint.
Conflit d’intérêts ?
Autour de sa nomination plane donc le soupçon de conflit d’intérêts. Certains craignent qu’il n’agisse en faveur du secteur privé.
Son action en tant que membre du CPT ne joue pas non plus en sa faveur : peu actif, rarement engagé sur les dossiers clés, souvent en déplacement à l’étranger… Celui qui se présente comme un bon négociateur et un expert en planification stratégique devra désormais faire ses preuves, alors qu’Haïti s’enfonce dans la crise.
Le CPT, quant à lui, est de plus en plus critiqué : luttes de pouvoir internes, accusations de corruption, manque de résultats concrets… Les critiques à son égard sont de plus en plus nombreuses.