Le G20 s’est ouvert ce samedi à Johannesburg, pour la première fois sur le sol africain. Un sommet majeur où les enjeux climatiques, financiers et géopolitiques se mêlent, alors que l’absence de Donald Trump qui a rejeté le programme sud-africain est particulièrement remarquée.
De notre envoyé spécial à Johannesburg,
« La chaise vide sera là ». Cyril Ramaphosa, le président sud-africain ne peut que déplorer l’absence de Donald Trump. Et c’est donc à une chaise vide qu’il transmettra dimanche le relais de la présidence du G20 assurée par les États-Unis l’année prochaine. Cyril Ramaphosa aura usé de multiples stratagèmes pour faire venir les Américains. Assurant encore ce jeudi avoir reçu un message de Washington indiquant que les États-Unis souhaitaient « participer sous une forme ou une autre ». Un propos vertement démenti par la Maison Blanche, qui confirme son absence dans un contexte de fortes tensions entre les deux pays.
Face à l’absence américaine, Pretoria ne plie pas
Le thème de ce G20 africain – « Solidarité, Égalité, Durabilité » – n’est pas du goût du locataire de la Maison Blanche, fervent pourfendeur du multilatéralisme, qui a annoncé très tôt ses intentions de boycott. Qu’importe, Ramaphosa ne plie pas et l’absence américaine n’empêchera pas la présidence sud-africaine de dérouler ses quatre priorités pour ce sommet. La première d’entre elles, en résonance avec la COP30 qui s’achève, concerne la réduction des risques de catastrophes naturelles. Cyril Ramaphosa l’a rappelé récemment : « Nous devons renforcer notre résilience face aux catastrophes et mobiliser des financements innovants pour protéger les plus vulnérables. »
Deuxième priorité : la transition énergétique. L’objectif de Pretoria entre autres : mobiliser davantage de financements climat « de haute qualité ». Il ne s’agit pas seulement de prêts classiques, mais de subventions et de prêts à taux très faible pour permettre une véritable transition juste.
De nouveaux leviers de financements pour les pays du Sud
Au cœur des discussions également : la dette des pays émergents. Le président sud-africain veut la rendre plus soutenable et s’appuie sur un rapport commandé pour le sommet. Parmi les propositions : financer la dette des pays à faible revenu par la vente d’une partie des centaines de tonnes d’or du Fonds monétaire international (FMI). « Il y a un magot d’or au FMI, a lancé Cyril Ramaphosa après avoir reçu le rapport en début de semaine. C’est le type de ressources qui peut être mis à disposition pour garantir ou financer une partie de la dette de beaucoup de pays du Sud global. »
Enfin, quatrième priorité : les minerais critiques. Le président sud-africain en a fait un symbole d’émancipation économique pour l’Afrique et la nécessité de sécuriser la production et la transformation locale. Dans les discussions, un autre texte doit retenir l’attention : le rapport de l’économiste Joseph Stiglitz sur les inégalités de richesse, présenté comme un « signal d’alarme » sur l’urgence à agir à l’échelle mondiale. Les inégalités placées au cœur de la réflexion et plus seulement comme une question périphérique, c’est aussi un objectif fort de Cyril Ramaphosa, dont le pays est pourtant classé comme le plus inégalitaire du monde par la Banque mondiale.
RFI

