Placés sous contrôle judiciaire après avoir versé une caution de 150 millions de francs CFA, Mamadou Ngom Niang s’est défendu vigoureusement devant les enquêteurs, selon les informations publiées par le journal Libération dans son édition du jeudi 17 avril. Il a affirmé que tous les décaissements effectués dans le cadre des fonds Covid ont été réalisés sur instructions directes du ministre Matar Bâ.

« Tous les décaissements de fonds effectués ont été ordonnés par Matar Bâ et répartis conformément à ses instructions », a-t-il martelé devant les enquêteurs.

Selon Ngom Niang, le ministère des Finances avait alloué au ministère des Sports 400 millions de francs CFA à travers la ligne budgétaire « Transferts courants », destinée à soutenir les associations et groupements sportifs durant la pandémie. Il a précisé que son département ne disposait pas de compte de dépôt auprès du Trésor public, ce qui aurait impliqué une gestion directe des fonds sous l’autorité du ministre.

Toujours selon ses propos, une réunion tenue entre le ministère des Sports, le Comité national olympique et le directeur des activités physiques et scolaires de l’époque, Mamadou Fall, aurait abouti à une répartition des fonds. C’est à l’issue de cette réunion que le ministre Matar Bâ lui aurait transmis un tableau détaillant les montants à allouer à chaque structure bénéficiaire.

Ces révélations mettent Matar Bâ en première ligne dans cette affaire qui ébranle la gestion des ressources destinées à lutter contre les effets de la pandémie. Si l’ancien ministre n’a, pour l’heure, pas été officiellement convoqué ou entendu par les autorités judiciaires, les accusations portées par son ancien collaborateur pourraient entraîner de nouveaux développements.

La lumière reste donc à faire sur la chaîne de responsabilité au sein du ministère des Sports durant la gestion du Fonds Force Covid-19. Et pour l’heure, le nom de Matar Bâ est désormais inscrit en lettres rouges dans le dossier.