Eva Illouz-Explosive modernité Malaise dans la vie intérieure

Trad. de l’anglais par Frédéric Joly

Comment comprendre le malaise indéniable dans lequel notre civilisation est plongée ? Il y a un siècle, Freud se posait la même question. Mais là où, en psychanalyste, il dressait le tableau d’un conflit entre pulsions et répression, ce qui se joue aujourd’hui est à la lisière entre émotions et monde social. Nos affects les plus intimes — espoir, déception, colère, envie, honte, fierté, amour même — sont désormais pris dans les tensions et dynamiques de nos sociétés.
L’espoir, fondement émotionnel de la modernité, a promis le progrès et l’amélioration du sort de chacun. C’était avant que les inégalités, la montée du populisme, démocratie extrême, la domination de la technologie ne le transforment en déception, envie, colère ou nostalgie. La conjonction de toutes ces émotions nous a fait entrer dans une ère explosive.
Ce livre est l’exact opposé d’un manuel de développement personnel : il ne nous invite pas à ausculter sans fin notre « moi », mais à ouvrir notre intériorité à l’analyse sociale pour y découvrir que ce qui nous hante est avant tout l’écho des forces à l’œuvre dans notre vie collective.
Sociologue des émotions, Eva Illouz mobilise ici la littérature et la philosophie autant que les sciences politiques pour explorer comment et pourquoi ces émotions sont déployées dans la société.

« Une grille de lecture essentielle pour comprendre les tensions explosives de notre époque. » Le Point

« La lecture de cet essai semble un miroir tendu à ce qui nous submerge sans que nous parvenions à mettre des mots dessus – ce qu’Eva Illouz réussit, dans la langue simple, claire, attentive à son lecteur, qui est la sienne. » Livres Hebdo

Dans “Explosive modernité”, Eva Illouz montre comment nos vies contemporaines génèrent des attentes trop anxiogènes

En s’appuyant sur la littérature, la sociologue dissèque notre “civilisation émotionnelle” dont l’épidémie de mal-être est la rançon. Salvateur.

Chacun le sait, le sent : la santé mentale ne va pas bien. « Ce sont sans cesse des espérances nouvelles qui s’éveillent et qui sont déçues […]. Résulte un état de trouble, d’agitation et de mécontentement qui accroît nécessairement les chances de suicide » : le sociologue français Émile Durkheim, dès 1897, identifiait dans le suicide, non un geste privé, logé dans le tréfonds de notre psyché — l’acte libre par excellence, selon certains… —, mais la funeste conséquence d’une série d’attentes sociales frustrées. En montrant, dans son nouvel essai, Explosive modernité. Malaise dans la vie intérieure, combien nos émotions, avant d’être intimes,TELERAMA