États-Unis: après l’adoption d’une nouvelle carte électorale au Texas, la Californie veut riposter

Les élections de mi-mandat aux États-Unis n’auront lieu que dans un an, mais la bataille se prépare déjà. Alors que le Texas vient d’adopter une réforme de sa carte électorale qui pourrait donner cinq sièges de plus aux républicains, les démocrates préparent la riposte, notamment en Californie, où le gouverneur Gavin Newson a mis au vote une proposition de redécoupage électorale qui pourrait faire gagner cinq sièges aux démocrates.

Ces manipulations politiques de la part des deux camps ont notamment fait sortir Arnold Schwarzenegger de ses gonds. Dans un entretien au New York Times, celui-ci renvoie démocrates et républicains dos-à-dos et plaide pour la fin des petits arrangements électoraux. L’ancien gouverneur de Californie (2003-2011) et star du culturisme s’est fait prendre en photo sur un appareil de musculation vêtu d’un tee-shirt au slogan fleuri : « J’emmerde les politiciens, terminons-en ». Un clin d’œil à son rôle de Terminator qui sous-entend : « Terminons-en avec le charcutage électoral », rapporte notre correspondant à Washington, Vincent Souriau.

En réalité, Schwarzenegger se lance dans une bataille très sérieuse. La défense d’une institution qu’il a portée à bout de bras pendant qu’il était gouverneur : la Commission citoyenne de redécoupage électoral. Un organe indépendant, chargée d’organiser la carte électorale de Californie, sans influence politique.

« Antidémocratique et anti-américain »

« J’ai promis au peuple de Californie que nous aurions une commission indépendante. Une commission qui serait là pour protéger les citoyens, pas les politiciens. Parce que lorsque les politiciens dessinent les cartes électorales, ils ne pensent qu’à une chose : protéger leur siège afin d’être réélus. Ils vont chercher les électeurs alors que ce sont les électeurs qui devraient les choisir. C’est le monde à l’envers. Antidémocratique et anti-américain », a affirmé l’acteur.

L’ancien gouverneur de Californie a pris la parole alors que l’actuel titulaire du poste, le démocrate Gavin Newsom, a mis au vote pour le 4 novembre la proposition 50 visant à redécouper la carte électorale de l’État. Objectif : riposter aux manœuvres républicaines au Texas qui vient d’adopter une nouvelle carte électorale afin de permettre au camp Trump de glaner jusqu’à cinq sièges supplémentaires au Congrès de Washington lors des élections de mi-mandat l’an prochain. Dans un peu plus de deux mois, les Californiens devront donc trancher : légalistes comme Schwarzenegger, ou fatalistes comme le camp démocrate qui veut en faire un référendum anti-Trump.

Pressions de Trump, riposte de Newsom

Le président américain avait publiquement fait pression sur les responsables républicains du Texas pour effectuer ce redécoupage en vue de préserver sa majorité actuelle étriquée au Congrès au-delà des élections de mi-mandat de novembre 2026.

La carte électorale du Texas va ainsi être modifiée de manière à ce que le vote démocrate soit dilué, une technique de charcutage électoral nommée « gerrymandering ». En minorité au Parlement texan, les élus démocrates ont tenté de s’y opposer tant bien que mal. Au début du mois d’août, ils ont ainsi quitté leur État et trouver refuge à Chicago ou à New York afin qu’un quorum ne puisse être atteint lors d’un vote sur le texte. Leur départ a empêché les républicains de l’organiser pendant plus de deux semaines.

RFI