Je partage totalement l’opinion d’Emmanuel Macron qui a dit que nous sommes en guerre. Certes l’ ennemi n’est pas identifié comme lors des précédents conflits. Il ne porte pas d’uniforme et ne se réclame d’aucune idéologie fasciste ou islamique. Cet agresseur a cependant franchi les frontières du sol national dans le but de nuire à la population et comme tel il doit être attaqué et on doit le refouler hors du territoire. Mais pour cela faut-il encore appliquer les lois de la guerre, toutes les lois.
De la même façon qu’on emploie depuis quelques années l’expression « guerre économique » pour signifier les agressions dont nous sommes victimes de la part de certains pays prédateurs, on peut aujourd’hui parler de « guerre sanitaire » en raison d’agresseurs bactériologiques. Il faut donc comme tel se défendre et il revient aux combattants de la première ligne de monter au front, ce qu’ils font admirablement et au péril de leur vie, je veux bien sûr parler des médecins, infirmières, aides-soignants, ambulanciers, pompiers, les personnels des maisons de retraite, etc. Nous leur devons beaucoup plus qu’une fière chandelle et un jour, une fois la paix revenue, il nous faudra leur rendre l’hommage qui leur revient et les honneurs qu’ils méritent. De la même façon qu’on le fait à nos soldats morts pour la France, lors de cérémonies émouvantes aux Invalides qui réunissent le peuple dans une même affliction et une même communion de pensée : La reconnaissance.
Sommes-nous en guerre, oui ou non ?
Nous devrons ériger des monuments aux morts à ces toutes ces femmes et ces hommes, morts eux aussi pour le pays et les français, en faisant plus que leur devoir médical. Ils ont aussi accompli un devoir d’humanité et notre dette envers eux est immense. Ils auront accompagné, souvent au péril de leur vie, les derniers instants de nos proches. Il faudra aussi donner leurs noms aux rues de nos villes afin que l’histoire se souvienne d’eux et qu’on n’oublie jamais.
Sommes-nous en guerre, oui ou non ?
Il y a aussi les combattants de seconde ligne, pas moins importants. Il n’est pas question ici d’établir une chaîne en privilégiant tels ou tels, en de tels moments, je veux simplement parler de ces transporteurs, entrepreneurs qui font tourner l’économie pour éviter qu’à une crise sanitaire s’ajoute dès le lendemain de la sortie du confinement le pays ne soit économiquement, socialement exsangue. Je veux parler de ces personnels de la grande et petite distribution, des personnels de caisse qui ont permis l’approvisionnement alimentaire des français, des agriculteurs, mais aussi des éboueurs qui, s’ils n’avaient pas accompli, quotidiennement, le sale boulot de collecter nos déchets, auraient rajouté une crise sanitaire à une autre crise sanitaire. Avez-vous remarqué ces petits gestes d’attention de la part des habitants de nos villes à leur égard ? Ils ont soudainement oublié qu’ils étaient dans leurimmense majorité d’origine africaine, nord-africaine. Nos concitoyens ont oublié comme par magie toute discrimination liée à la couleur de peau, l’origine ethnique, pour ne retenir que des hommes qui ont nettoyé nos rues et couloirs des métros alors qu’il y a bien longtemps que nous n’acceptons plus de le faire. L’étranger est devenu subitement « le bon étranger », celui qui accepte des tâches que nous répugnons de faire. Souvenons nous-en toujours !
Sommes-nous en guerre, oui ou non ?
Tous ces gens là, demain, devront être les premiers bénéficiaires de la reconnaissance du pays, c’est à eux que désormais la « Légion d’Honneur » ou l’Ordre national du mérite devra être attribué et non plus aux sportifs aussi talentueux soient-ils, aux écrivains ou aux stars du show-biz. Ils nous auront sauvé la vie ! Ils ont relevé la France comme d’autres avant eux dans des circonstances historiques. Il ne faudra jamais l’oublier mais malheureusement la mémoire est chose fragile et volatile.
S’en souviendront-ils encore demain une fois le danger passé ? Ou, comme à la suite des attentats, où ils ont encensés les policiers, ils les ont ensuite, crise des « gilets jaunes » oblige, dénigrés, caillassés dans les mois qui ont suivi. Au fait, question subsidiaire, où sont-ils ces « gilets jaunes » qui ont mis la France et Paris à feu et à sang et enterrés les commerçants durant des mois ? Ont-ils manifesté collectivement leur solidarité en ces temps « de guerre » ? Je ne les ai pas entendus !!
Et puis à travers ces premières, deuxièmes et troisièmes lignes, d’hommes et de femmes courageux, ces « résistants du 21ème siècle » il y a comme toujours dans ces temps de guerre, la fameuse « 5ème colonne » et avec elle ceux qui tirent dans le dos, autrement dit les lâches, qui profitent des évènement pour se livrer aux rapines, à l’escroquerie, au marché noir de masques, de gel, etc. Ces gens là, en temps de guerre, sont considérés comme des traitres et comme tels conduits au poteau d’exécution. En guerre on fusille ce genre de renégats, qu’attend-t-on pour le faire, je crois en la valeur de l’exemple. Durant les graves évènement qu’on connu il y a quelques années La Nouvelle- Orléans, aux Etats-Unis, la Garde nationale n’a pas hésité à tirer sur les pillards, qu’attendons-nous pour appliquer les lois de la guerre lorsqu’on est en guerre ?
Sommes-nous en guerre, ou non ?
Et que dire de ces hommes, lâches parmi les lâches, qui auront profité du confinement pour continuer à battre leur femmes, souvent sous le regard de leurs enfants, obligés, en restant à domicile, d’assister à ce dramatique et affligeant spectacle ? Que faire de ces salopards, une fois la « paix » retrouvée ? Je propose qu’ils soient condamnés à l’interdiction de séjour, celui de leur domicile, qu’on rétablisse une forme de bannissement territorial afin qu’ils ne mettent plus en danger la vie de leurs proches et que, là où ils aillent, la population locale soit informée de leur dangerosité et soient exclus de la vie sociale, relégués dans leur habitat afin d’y terminer leur misérable existence sans pouvoir nuire à quiconque.
Sommes-nous en guerre, oui ou non ?
Oui, comme la dit Emmanuel Macron, le jour d’après ne sera plus comme avant ! Il nous faudra nous relever comme au lendemain de 14/18 et 39 /45, compter nos disparus, faire le bilan des bonnes et mauvaises décisions afin que cela ne se reproduise plus. Cette crise sanitaire aura eu des conséquences sanitaires, économiques, sociales, sociétales dramatiques, l’homme y aura révélé sa générosité et son égoïsme, sa face sombre et sa face lumineuse, sa solidarité et son individualisme. Des couples n’auront pas résisté au confinement et auront montré leur fragilité au vivre ensemble tandis que d’autres se seront découverts, redécouverts, donnant lieu à des séparations ou au contraire à de nouvelles liaisons. La société de consommation avec le « dieu fric » n’ en sortira pas indemne, nos relations avec les autres non plus, nous devrons réindustrialiser ici en France certaines entreprises qui nous ont fait cruellement défaut depuis qu’on a décidé de faire de la Chine, à l’origine de la pandémie, le principal fournisseur mondial. Des priorités nouvelles seront apparues comme l’urgence de restaurer notre secteur hospitalier en prévision des prochaines crises qui ne manqueront pas de survenir. Nous aurons dans l’aventure gardé notre humour mais perdu un peu de fantaisie. Nous aurons sans doute muri un peu plus et les jeunes seront devenus adultes prématurément car ils auront été confrontés à une crise, une guerre d’un autre genre, inédite depuis un siècle. Nous devrons tirer les conséquences de tous ces bouleversements, pour en ressortir plus forts. Alors nous pourrons être fiers de nous, fiers de ce grand peuple que nous aimons qui parfois nous attriste et souvent nous exalte. Nous pourrons être fiers de cette grand nation qui s’appelle la France qui aura su montrer au monde qu’elle était la digne héritière du siècle des Lumières, des grands philosophes et des encyclopédistes et aussi de nos grandes figures politiques qui ont su nous dire que le chemin n’était pas celui du renoncement.
Alors seulement nous serons sortis de la guerre !
Non, rien ne sera plus comme avant. Nous-mêmes, nous ne serons plus comme avant. Pour le meilleur, espérons car le pire n’est jamais certain.
Jean-Yves Duval, directeur d’Ichrono