En Guinée, la possible création d’un Sénat divise la population

En Guinée, la campagne pour le référendum constitutionnel entame sa dernière ligne droite avant le vote de ce dimanche 21 septembre. Une période marquée par la suspension des principaux partis politiques, l’UFDG de Cellou Dalein Diallo et le RPG d’Alpha Condé, qui appellent à boycotter le scrutin. Seuls la junte et le gouvernement organisent des meetings pour le « oui ». Parmi les points de la Constitution les plus controversés : la création d’un Sénat.

L’autorisation pour Mamadi Doumbouya de se présenter à l’élection présidentielle, alors que la charte de la transition le lui interdisait, n’est pas le seul point du projet de nouvelle Constitution qui fait couler de l’encre. Une question concernant les institutions divise aussi les citoyens : est-il vraiment nécessaire de créer un Sénat, en plus de l’Assemblée nationale ?

Au grand marché de Madina, peu fréquenté ce dimanche 14 septembre, Saikou est venu acheter quelques vêtements. Il suit avec attention la campagne référendaire. Pour lui, créer un Sénat est une bonne idée : « Ça va améliorer la représentation du peuple dans sa diversité et rapprocher les institutions de la population. Avec l’Assemblée seule, les élus sont trop loin du peuple. Avec le Sénat en plus, les élus pourront être plus proches du terrain, ça va favoriser l’implication des citoyens dans la vie politique. »

Trop de pouvoir pour le président

Si le projet de Constitution est adopté, deux tiers des sénateurs seront élus par les conseillers régionaux et communaux. Un tiers sera directement nommé par le président de la République. Une disposition que critique Ousmane, vendeur de produits d’hygiène : « Ce n’est pas normal que le président puisse nommer des sénateurs, ça va lui donner trop de pouvoir. En plus, je pense que ce n’est pas nécessaire de créer un Sénat, l’Assemblée suffit. Nous, les Guinéens, on est pauvres. Il faut éviter que l’État fasse des dépenses inutiles. Il devrait plutôt faire des économies. »

La campagne prend fin ce mercredi 17 septembre soir, avant trois jours de silence électoral. Pendant ce temps-là, la distribution des cartes d’électeurs se poursuit.

RFI