«J’ai eu la chance de faire partie d’un panel de conférenciers auprès du Pr A H BA de l’université d’EVRY-ESSONNE. Il faut ajouter qu’au-delà de ses compétences universitaires cet intellectuel de se nourrit du terrain où il rencontre, écoute et échange avec les gens de différents âges et origines. Ce travail est le fruit de 20 ans de recherches.
On peut se demander que fait-il du temps qui passe et qui change les données ? Il intègre pour dépasser ce temps dans une réflexion globale le fait social/interculturel. Voici un ouvrage qui peut aider les politiques, les ONG, les étudiants, les collectivités et toute personne qui veut agir en ayant bien compris les mécanismes en jeux. Il a co-organisé le 1 er colloque sur C. Anta DIOP en novembre 2018 dans une université française. » P B CISSOKO
Les processus et les formes de mise en relation entre des sociétés éloignées géographiquement et culturellement n’ont cessé d’évoluer. L’analyse de ces mécanismes permet de comprendre les stratégies diverses des acteurs (localisés ou multi-situés) de ces connexions, les territoires construits par ces acteurs et les évolutions des identités culturelles très anciennes y compris l’émergence des identités culturelles hybrides dans les métropoles cosmopolites.
Fruit d’enquêtes de terrain de deux décennies en France et dans le bassin du fleuve Sénégal (Mali, Mauritanie, Sénégal) initialement autour des questions de migration et de développement, cette recherche s’est focalisée sur les processus de fabrication de territoires dans les pays d’accueil et dans les pays de départ à travers un prisme constitué des concepts de culture, de mobilité, de gouvernance, de développement, de solidarité — pour tenter de comprendre l’évolution des liens entre culture et territoire.
La première partie présente les terrains géographiques de recherche et le choix des concepts : histoire des relations entre Afrique sahélienne et Europe occidentale, concepts de culture, de territoire et leur lien dans une perspective géographique. La problématique de la mise en relation est revisitée afin d’interroger les perspectives de recherche à l’articulation du processus de mise en relation à distance avec les transformations sociales et territoriales. La deuxième partie s’intéresse aux dynamiques migratoires diasporiques et aux coopérations multiformes dans le Sahel africain.
La multi-polarisation des migrations sahéliennes contemporaines, la montée en puissance des associations de migrants, les coopérations multiformes introduisent des transformations sociales, culturelles, politiques, des mutations spatiales. L’analyse porte alors sur les stratégies des acteurs de ces métamorphoses à différentes échelles d’observation (individu, ménage, quartier, village, ville, pays…) en fonction des aires géographiques (Nord, Sud).
La troisième partie questionne la gouvernance et la citoyenneté culturelle transnationale à l’appui du développement durable. Face à la globalisation de l’économie, aux défis environnementaux et aux enjeux culturels contemporains, les responsables politiques et les acteurs divers de la société civile adoptent des stratégies qui s’appuient sur des territorialités enchevêtrées en construction.
Ces territorialités sont susceptibles à leur tour de produire des identités plurielles.
Abdoul Hameth Ba est docteur en géographie (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), habilité à diriger des recherches. Il est enseignant-chercheur à l’université d’Évry-Paris Saclay. Il a fondé et dirige une licence « Protection et valorisation du patrimoine ». Ses travaux portent sur les migrations internationales, la recomposition des territoires et les politiques de coopération au développement.