Dossier « Newgirls » : Comment Kocc Barma visait plus de 4000 nouvelles victimes

Malgré ses dénégations et son refus initial de fournir les codes d’accès, les experts de la Division spéciale de la cybersécurité (DSC) ont réussi à «?craquer?» le MacBook Pro d’El Hadji Babacar Dioum, alias Kocc Barma. À l’intérieur, souffle Libération, un véritable coffre-fort numérique : plus de 9000 fichiers structurés, révélateurs d’un système bien rodé de chantage et de monétisation de contenus intimes.

Parmi ces fichiers, des dossiers baptisés «?Paid not to publish?» recensent les montants versés par des victimes pour empêcher la publication de leurs vidéos compromettantes.

Le journal cite des cas précis, comme S.A.L., qui aurait payé 2 millions de francs CFA, ou encore A.M.N., qui a versé plus de 9600 euros, soit environ 6,3 millions de francs CFA.

Outre les paiements des victimes, enchaîne la même source, l’exploitation financière du système se poursuit via des plateformes publicitaires. Selon l’enquête, le compte bancaire de Dioum aurait reçu 43 millions de la société Exoclick entre 2017 et 2025. À cela s’ajoutent plus de 50 millions versés par un complice identifié mais toujours en fuite, laissant présager un partage structuré des profits.

Mais les découvertes les plus inquiétantes, note Libération, restent les fichiers multimédias retrouvés. Le dossier intitulé «?Newgirls?» regroupe à lui seul 4191 vidéos et photos de potentielles futures victimes.

Un autre dossier, «?Seneg?», contient 407 sextapes, appuyant les soupçons de stockage massif de contenus privés sans consentement. D’autres intitulés explicites comme «?Preuve?», «?Film?», ou encore «?WhatsApp unknown?», suggèrent une collecte via messagerie ou caméras personnelles.

En parallèle, poursuit le quotidien d’information, El Hadji Babacar Dioum semblait entretenir une activité économique de façade. Il était à la tête du restaurant Eddy’s et d’une société de vente de véhicules. Lors d’une perquisition dans les locaux du restaurant, les enquêteurs ont saisi un vidéoprojecteur, plusieurs carnets de vaccination suspects, un modem et surtout… un brouilleur de signal.

Toutes ces découvertes confortent la thèse d’un réseau tentaculaire mêlant chantage numérique, extorsion, faux documents et blanchiment de capitaux.