« Ne laissons pas au hasard la gestion de notre santé.Les relations poreuses entre la chine et l’Afrique facilitent les rencontres et les échangent humains. Les ports africains sont un lieu privilégié des chinois très commerçants et tant mieux. Cela dit les conséquences de la présence chinoise dans un continent qui n’a pas d’infrastructures hospitalières de qualité pose problème. Nos centres médicaux ne sont pas prêts nos hommes politiques ne mettent pas les moyens dans la santé un virus de plus c’est la mort des plus précaires. Il faut être vigilants et prendre des mesures de protection qui épargnent le maximum de gens. Vous savez que les africains taisent leurs états de santé et le coronavirus attaque les parties pulmonaires hautes et peut tuer ces malades. Vigilance et rigueur dans les contrôles. Nous devons continuer à entretenir des liens avec tout le monde sans manquer de vigilance. Non à tout ostracisme. Ebola est passé par là et on a pu le vaincre, avec rigueur on y arrivera pour le coronavirus. P B CISSOKO
PRÉVENTION. « Drôle de guerre » sur le Continent. Les États renforcent les contrôles mais les experts ont des craintes vu la faiblesse des structures sanitaires.
Par Le Point Afrique
Contrôle thermique des passagers à la descente des avions à l’aéroport Blaise Diagne de Dakar.
© SEYLLOU / AFP
Dans la bataille pour contenir le nouveau coronavirus, ce sont les ports et les aéroports qui sont en première ligne. Et c’est là que les pays africains mettent toute leur énergie pour éviter l’irruption sur leur territoire de l’épidémie qui s’est déclarée à Wuhan, en Chine. L’Afrique est jusqu’à présent épargnée mais la question est de savoir pour combien de temps ? En tout cas, des équipes médicales sont mobilisées qui vérifient la température des voyageurs, comme à Dakar, où de petites caméras thermiques ont fait leur apparition avant le contrôle des passeports la semaine dernière. « Le premier symptôme de ces maladies contagieuses, c’est la fièvre », explique, cité par l’AFP, le responsable des contrôles sanitaires de l’aéroport Blaise Diagne de Diass, proche de Dakar, le docteur Barnabé Gning. Il a « par chance », dit-il, justement suivi en novembre une formation pour réagir rapidement aux épidémies.
L’urgence internationale justifiée
En cas de fièvre, la procédure prévoit de mettre les voyageurs à l’isolement, le temps d’effectuer des tests. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié jeudi « d’urgence internationale » l’épidémie partie de Chine, qui s’est étendue à plusieurs régions du monde. L’essentiel des cas de contagion directe entre humains a été observé en Chine. D’autres ont été rapportés au Vietnam, en Allemagne, au Japon, aux Etats-Unis et en France. « Notre plus grande préoccupation est la possibilité que le virus se propage dans des pays dont les systèmes de santé sont plus faibles », a déclaré à Genève le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Le risque de telles transmissions est « très bas dans les pays développés », souligne J. Stephen Morrison, du Centre pour les études stratégiques internationales (CSIS) à Washington.
La crainte de la propagation en Afrique
Cependant, si des cas étaient exportés « vers certains pays d’Afrique ou d’autres continents où les moyens de sécurité sanitaire sont limités, de gros foyers épidémiques pourraient alors éclater hors de Chine », redoute l’expert. Les Etats sont conscients du danger des virus. L’Afrique de l’Ouest a été touchée en 2014-2016 par la pire épidémie connue d’Ebola qui a tué plus de 11.000 personnes en Guinée, Sierra Leone et au Liberia et atteint dix pays, dont l’Espagne et les Etats-Unis. Cette fièvre hémorragique a aussi fait plus de 2.200 morts depuis sa réapparition dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) en août 2018.
La RDC a d’ailleurs appelé ses ressortissants à « s’abstenir de voyager pour la Chine jusqu’à nouvel ordre », dans un communiqué gouvernemental lu samedi à la télévision publique. Au Liberia, le chef de l’institut de santé publique, Mosoka Fallah, a estimé à 3 millions de dollars le coût des mesures à engager immédiatement. « Il faut prendre des mesures le plus vite possible pour éviter qu’il rentre ici », a-t-il dit devant le Parlement, qualifiant de « catastrophique » la vitesse de propagation du coronavirus. « C’est fichu » si le coronavirus rentre dans le pays, estime à Luanda un étudiant angolais, Anciao Fabiao Paulo. « Notre système de santé est vulnérable et nous n’avons pas de bons spécialistes. Les gens tombent déjà comme des mouches à cause de la malaria », dit-il. Un « effort particulier » de surveillance est attendu des pays ayant des liens forts avec la Chine, dont le Maroc, l’Ethiopie, le Kenya, l’Afrique du Sud, le Rwanda et l’île Maurice, a déclaré à Addis Abeba le directeur du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC), John Nkengasong.
Attention aux rumeurs
Au Cap-Vert, les habitants se ruent sur le fenouil, réputé –à tort– être un remède contre le nouveau coronavirus. A Abuja, capitale du Nigeria, la fermeture d’un magasin chinois a fait craindre à la population l’arrivée de la maladie, alors qu’il s’agissait simplement de retirer des rayons des aliments périmés. Sans tomber dans la psychose, les autorités de plusieurs pays, dont le Sénégal, recommandent à la population de prendre des mesures de précaution, comme bien se laver les mains au savon ou éternuer dans des mouchoirs, et les services médicaux ont été sensibilisés. Au Mozambique, les autorités ont suspendu la délivrance de visas pour les citoyens chinois. « Dans le même but, les visas destinés aux Mozambicains désireux de se rendre en Chine sont également suspendus jusqu’à ce que la situation se normalise », a expliqué la porte-parole du gouvernement, Helena Khida. En Mauritanie, l’ambassade de Chine a demandé à ses ressortissants récemment rentrés de Chine de rester confinés à la maison pendant deux semaines. Une mesure similaire a été demandée à toute personne rentrant de Chine par le ministre nigérian de la Santé, Osagie Ehanire.
Coronavirus : les pays africains en alerte
PRÉVENTION. Pour limiter les risques de contamination par des voyageurs en provenance de Chine, les aéroports renforcent leurs dispositifs sanitaires.
Par Le Point Afrique
Le Kenya a intensifié la surveillance du coronavirus à tous ses points d’entrée. Le ministère de la Santé a annoncé que les passagers en provenance de Chine seront dépistés pour le virus.
© SIMON MAINA / AFP
Pour l’instant, aucun cas n’a été signalé en Afrique. Mais le nouveau virus de la famille des coronavirus apparu en décembre en Chine s’étend désormais dans treize pays. Sur le continent africain, l’inquiétude est d’autant plus grande que la Chine est le premier partenaire commercial de l’Afrique. Selon les chiffres qui circulent, entre 300 000 et 400 000 migrants africains vivent aujourd’hui en Chine, notamment dans la métropole de Canton, dans le sud-est de la Chine. Dans l’autre sens aussi, la présence de travailleurs chinois en Afrique est bien visible. Alors que 2 000 personnes ont été contaminées en Chine et que 56 sont mortes, selon le dernier bilan officiel dimanche, des interrogations sur la mobilité des Chinois en Afrique et le risque de contamination augmentent. On en apprend un peu plus chaque jour sur l’épidémie, mais de nombreux facteurs inconnus empêchent encore de déterminer son degré de gravité à l’échelle mondiale. On sait tout de même que cette maladie de la famille des coronavirus se manifeste par les symptômes de la grippe, de la toux, de la fièvre pouvant aller jusqu’à des syndromes respiratoires sévères.
Les aéroports internationaux sous surveillance
Plusieurs pays tels que le Ghana, le Sénégal, le Kenya, l’Éthiopie, l’Afrique du Sud ou encore le Nigeria ont mis en place des mesures de prévention dans les aéroports pour les vols venant de Chine afin de diagnostiquer d’éventuels cas de coronavirus. Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique avec près de 200 millions d’habitants, a annoncé dès mercredi mettre en place des mesures strictes pour empêcher toute propagation du nouveau coronavirus, qui continue sa progression en Chine, pays où de nombreux Nigérians voyagent pour les affaires. « Les services des aéroports internationaux et le personnel du ministère de la Santé nigérian ont été alertés et ont renforcé leurs mesures de surveillance sur les ports d’entrée », a indiqué le Centre nigérian de contrôle des maladies (NCDC) dans un communiqué publié mercredi soir. « Les voyageurs en provenance de Wuhan – ville au centre de la Chine – seront soumis à de nombreuses questions à leur arrivée, sur des symptômes possibles de la maladie et sur leur circuit de voyage », a-t-il ajouté. « Le NCDC est en communication très rapprochée avec l’Organisation mondiale de la santé, qui surveille la situation à l’échelle globale », note le centre.
« Ethiopian Airlines a-t-elle commencé à contrôler les passagers en provenance de Wuhan et d’autres villes chinoises où la nouvelle épidémie de coronavirus 2019 a été documentée ? » s’interrogeait le Dr Senait Fisseha sur les réseaux sociaux. Cette conseillère du directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, travaillant aux États-Unis affirme que « le risque de propagation de ce virus hautement contagieux en Afrique est très élevé étant donné le grand nombre de vols et de personnes qui transitent par Addis ».
Que font les pays africains ?
Selon plusieurs personnes, l’Afrique est pour l’instant épargnée, en raison du Nouvel An chinois. Durant cette période, nombreux sont les Chinois à mettre à profit leurs sept jours de congé pour voyager d’un bout à l’autre de leur pays. Le Maroc s’est déjà posé la question de leur retour et a mis en place un contrôle sanitaire aux ports et aéroports internationaux. « Compte tenu des derniers développements de la situation épidémiologique mondiale, marqués par la confirmation du nouveau virus dans d’autres pays, notamment en Europe, le Maroc a instauré le contrôle sanitaire aux ports et aéroports internationaux, en vue de détecter précocement tout éventuel cas importé et d’enrayer la propagation du virus, le cas échéant », souligne le ministère de la Santé dans un communiqué. Le ministère informe l’opinion publique que le système national de veille et de surveillance épidémiologique a été renforcé et que le dispositif de diagnostic virologique et de prise en charge d’éventuels malades est opérationnel.
En Tunisie, la directrice générale de l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes au ministère de la Santé, Insaf Ben Alia, a confirmé vendredi que le risque d’émergence ou de propagation du virus Corona en Tunisie est toujours faible en raison de l’absence de vols directs entre la Tunisie et la Chine.
Jeudi, le ministère de la Santé a publié un communiqué appelant les Sud-Africains à ne pas paniquer et déclarant que des mesures préventives étaient mises en place. Les aéroports internationaux Oliver R Tambo et de Cape Town sont les seules portes d’entrée avec des vols directs en provenance d’Asie. L’Institut national des maladies transmissibles (NICD) a confirmé qu’il avait « mis en place des systèmes pour identifier et détecter rapidement tous les cas importés en Afrique du Sud ».
Au Kenya, la situation est prise très au sérieux au regard des nombreux échanges que réalisent les deux pays, particulièrement dans les affaires. La compagnie aérienne Kenya Airways, compagnie aérienne nationale, exploite deux vols sans escale entre la capitale Nairobi et Guangzhou.
Au Sénégal, aucun cas n’a été signalé à ce jour. Le pays a tout de même mis en place un numéro d’information vert : le 800 00 50 50, compte tenu des flux migratoires de part et d’autre.
La situation est très sensible pour les autorités tchadiennes. En effet, 30 étudiants tchadiens se trouvent dans la ville de Wuhan, la ville touchée par le virus. Le ministère des Affaires étrangères informe aussi que, compte tenu de la précarité dans laquelle pourraient se trouver les étudiants à cause de la fermeture de la ville, l’ambassade du Tchad en Chine vient leur accorder une assistance d’urgence de 30 000 yuans.
Reste la question, comment se protéger ? Autorités sanitaires et scientifiques mettent en avant l’importance des « mesures barrières », efficaces pour d’autres maladies virales comme la grippe : se laver les mains fréquemment, tousser ou éternuer dans le creux de son coude ou dans un mouchoir dont on se débarrasse ensuite, éviter de se toucher le visage (nez, mains, bouche)… En outre, si un cas est avéré, le patient doit être placé à l’isolement pour éviter la contagion. « Étant donné qu’un grand nombre de malades du Sras et du Mers ont été infectés dans des lieux de soins, il faut prendre des précautions pour éviter que le virus ne se propage dans les établissements de santé », écrivent des scientifiques internationaux dans un commentaire publié par The Lancet.