Qu’est-ce qui fait que cette année les voeux de nouvel an n’ont pas marché, y compris ceux du Nouvel an chinois ? C’est à se demander si c’est bien utile de se souhaiter une bonne année et surtout une bonne santé. Car pour cette dernière, c’est loupé ! Depuis le mois de janvier, après l’apparition du coronavirus et la Chine qui tousse c’est toute la planète qui s’enhrume.
J’entends d’ici les défenseur de la théorie de l’évolution nous dire, qu’est-ce que quelques milliers de morts sur une population morale de plus de 7 milliards d’individus. C’est dérisoire ! Je ne suis pas certain que Darwin avait vu les choses sous cet angle. Et d’en entendre d’autres nous dire : la mortalité due au virus de la grippe est bien plus grave, celle liée aux accidents de la route également, sans parler de celle du tabac. Et que dire encore du sida,du palu, du cancer, des famines, etc. OK, c’est bon, n’en jetez plus. Je conviens également qu’en terme de santé publique on a connu plus grave par le passé (peste, grippe espagnole, etc.) . Prenons donc notre mal en patience, attendons que cela passe, qu’un nouveau vaccin nous immunise prochainement et contentons-nous de suivre sagement le décompte d’infectés, d’hospitalisés et de victimes présenté quotidiennement à la télévision par le directeur général de la santé. Ce monsieur Salomon est vraiment très bien, factuel, bonhomme et il nous rappelle le procureur Molins à l’époque des attentats. Quant à notre ministre de la santé avec son visage angélique il a l’art de dédramatiser la situation. A les écouter tous les deux on croirait entendre le Guet, au Moyen-Âge lorsqu’il passait dans les rues de Paris : Oyez, oyez braves gens, dormez tranquille !
Soit ! Ne soyons donc plus royaliste que le roi et oublions donc nos petites inquiétudes en pensant, pour ceux qui ne le faisaient pas auparavant, à nous laver soigneusement les mains, de tousser dans notre coude, de bannir les poignées de mains amicale et les embrassades familières et affectueuses. Et tant pis si les relations sociales s’en trouvent dégradées, ce n’est pas mortel !
Un prix à payer colossal
En revanche dans mon délire, (surement du à une poussée de fièvre – annonciatrice des prémices du virus), je ne peux m’empêcher de penser qu’au-delà de la santé des patients la santé économique de nos pays va en prendre un sérieux coup en terme de croissance. Et la facture risque d’être salée, pimentée même diraient les chinois. Déjà la température à singulièrement augmenté sur les places boursières entraînant une chute du CAC 40 et on observe une chute de tension au niveau du prix du pétrole qui n’a jamais été aussi bas depuis des mois. Avec la mise en quarantaine, au-delà des centaines de milliers d’écoliers, collégiens et lycéens qui voient leurs vacances de février prolongée, de dizaines de milliers de salariés qui vont devoir recourir au télétravail, de médecins à la télémédecine, de PME obligées de mettre leurs employés au chômage technique par manque d’approvisionnement de leurs commandes chinoises, ou en raison de l’absence de clients (compagnies de transports, voyagistes, hôtels, restaurants, cinémas, musées, stades, etc.) notre pays va être confronté à une véritable guerre économique. Sans parles du spectacle effrayant de villes désertes et d’une population confinée à son domicile. Et on s’étonne après cela que le livre de Camus « La Peste » s’envole en librairie.
Des réflexes protectionnistes, égoïstes
On voit aussi renaître les réflexes égoïstes classiques en temps de crise comme ces achats irrationnels de pâtes, de farine, jusqu’au papier Q. Quant au gel main antiseptique on en trouverait sans doute encore si des petits malins n’avaient pas fait une razzia dans les rayons des magasins, au détriment de leurs camarades. Comme on voit également réapparaître une espèce que l’on croyait disparue, celle des profiteurs et des spéculateurs toujours à l’affût de bonnes affaires, fut-ce au détriment des plus précaires, des plus fragiles d’entre nous.
C’est dans de tels moments qu’on peut juger de l’état moral d’une société, ou de son délitement, et du respect des valeurs qui conditionnent le bien vivre ensemble, ou du mépris qu’une partie de la population a à l’égard de l’autre. Et ce constat est désolant. C’est dans ces moment-là aussi qu’on voit, en revanche, des actes de générosité, de solidarité inattendus. Chaque individu, tel Janus, offre souvent un double visage. Et comme dans le célèbre western d’Ennio Morricone, il y a les bons, les brutes et les truands.
Vers une croissance zéro
Quant à savoir combien de temps cela va durer ? Bien malin qui pourrait le dire, on l’ignore ! Le manque à gagner va vite se transformer en pertes et celles-ci seront abyssales. Déjà on parle de points de croissance en moins d’une « croissance zéro », alors qu’au même moment l’Etat va devoir accorder des facilités aux entreprises (report de dettes sociales, impôts, Urssaf, etc.) et que les banques vont être contraintes d’accorder des prêts pour éviter un effondrement de l’économie et une cascade de dépôt de bilans. Espérons que les banques centrales vont avoir les reins assez solides.
Le tableau est plutôt sombre, pour ne pas dire catastrophique !
Un monopole planétaire
Et tout cela, pourquoi ? Parce que depuis les années 1980 nous sommes entrés dans l’ère de la globalisation des marchés, de la mondialisation ! Que nous avons décidé que l’Asie, en particulier la Chine serait désormais la plus grande entreprise de la planète Une entreprise qui en raison de la dictature régnante (on ne connaît pas là-bas les revendications sociales, la CGT, les patrons font ce qu’ils veulent et paient itou leurs salariés) nous permet, à nous autres occidentaux d’acheter des produits manufacturés 30, 50, 60, 70 % moins chers que si nous les fabriquions. Moyennant quoi nos garde-robes croulent sous des vêtements achetés une poignée de yens, de même que nos téléviseurs dernier cri, téléphones portables 4 G, électro-ménager, etc.
On sait pourtant depuis longtemps qu’il est malsain, dangereux, de dépendre d’un marché monopolistique.
Le plus grave est, qu’au-delà des produits de consommation courante, il en est de même pour les médicaments pour lesquels nous dépendons des entreprises chinoises. A croire qu’ils nous ont inoculé le virus pour mieux les écouler.
Un impact social important
Comme je le disais le prix à payer de tout cela sera monstrueux quand va venir l’heure de le chiffrer ! Nos économies fragiles n’avaient pas besoin de cela car bien évidemment cela va avoir dans les mois qui viennent un impact social important.
Et pourquoi pas un recours en justice ?
Alors je m’interroge : Est-ce qu’en vertu du principe bien connu que toute personne qui créé un dommage à autrui est tenu de le réparer, nous ne serions pas en droit de réclamer à Pékin des dommages et intérêts, à auteur du dommage planétaire causé par la Chine ? Entamons donc une procédure sur le mode class action, autrement dit une action collective, auprès des Cours de justice internationales compétentes afin que chaque pays victime du coronavirus touche de l’Empire du milieu une indemnisation à hauteur du préjudice subi, corporel comme matériel. On sait en effet aujourd’hui que ce pays a été loin d’appliquer le principe de précaution et de ce fait à mis la vie de sa population et les autres en danger. Il y a bien le principe du polluer payeur, pourquoi n’existerait-il pas un principe analogue en matière de santé publique. C’est une question de bon sens.
Dis, tonton Mao, pourquoi tu tousses ?
Jean-Yves Duval, Directeur d’Ichrono, ancien auditeur du centre d’études diplomatiques et stratégiques