La bonne nouvelle est annoncée aux acteurs du Btp : le gouvernement de la République du Sénégal est avec eux ! C’est ce que Yankhoba Diémé a tenté de vendre aux acteurs du Btp, tout en se gardant de leur rappeler que son gouvernement a été à l’origine de leur situation.
«Ouvert» et «proche» des acteurs du Btp, au point qu’il a repoussé une rencontre avec la Banque mondiale qui était programmée bien avant l’atelier que l’Arcop a organisé avec le Syndicat national du Btp ! C’est l’opération de charme que le ministre des Infrastructures a déroulée envers les acteurs du Btp. Le ministre Yankhouba Diémé s’est évertué à convaincre de la volonté du nouveau régime à se battre de toutes ses forces pour sortir le Btp du marasme dans lequel se trouve le secteur.
Et pour bien faire passer son message, le ministre des Infrastructures a préféré s’exprimer en wolof, lors de la traditionnelle interview d’après-ouverture, refusant poliment de parler français. «Je parle au nom du gouvernement qui a choisi la souveraineté assumée, consciente et qui se déroulera avec intelligence. Au nom de ce gouvernement qui a hérité de la situation que vous savez sur la dette, qui est à 119% du Pib, qui a trouvé un pays au sous-sol, d’un gouvernement qui est conscient des attentes des citoyens et qui est venu pour trouver une solution», a-t-il justifié.
Avant d’ajouter : «Le gouvernement veut faire du secteur privé un levier incontournable. Il a pour ambition de faire voter une loi sur la préférence nationale, sur le patriotisme économique. Le gouvernement est conscient que le dialogue de gestion peut nous permettre de surmonter les difficultés que nous subissons. Le gouvernement est conscient de la place du Btp dans l’économie nationale. Avec 30% de la Commande publique, 4% du Pib, nous ne pouvons pas construire ce pays sans la relance du Btp.
Le gouvernement est conscient qu’il y a une ardoise. Le Btp est en difficulté quelque part. Je suis là pour rassurer que les difficultés sont surmontables si ensemble nous continuons ce que nous sommes en train de faire.»
Faut-il le rappeler, si le Btp souffre autant, l’actuel régime y a une grande part de responsabilité. La mesure prise dès l’avènement du tandem Diomaye-Sonko au pouvoir, consistant à suspendre les constructions dans plusieurs zones du pays sous prétexte de vouloir démêler de probables litiges fonciers, n’a pas épargné le secteur. L’arrêt des activités a occasionné un manque à gagner qui a été lourd lors de son évaluation.
Hier, le ministre des Infrastructures s’est gardé d’évoquer les conséquences de ces décisions. Naturellement, Yankhoba Diémé a tout mis sur le dos de l’ancien régime. «Même si nous avons les plus belles lois, le défi reste l’application. Nous ne pouvons pas nous enfermer. La souveraineté dont nous parlons, ce n’est pas de l’ostracisme ou du repli sur soi. Nous sommes obligés de nous ouvrir.
Nous devons aller chercher à l’extérieur et nous allons mettre les filtres pour assainir le secteur. Autrement, l’impression que nous avons est qu’il y a plus d’intermédiaires qui gagnent au niveau national. Nous avons ensemble le devoir d’assainir. Il faut qu’on accepte que ça puisse faire mal. Seule la volonté collective dans un dialogue franc peut nous faire sortir vite de cette situation et que chacun retrouve sa part par le mérite», a-t-il déclaré.