Aux risques d’innover  de François Ewald (Auteur) (penser le Risque)

« Ewald, le risque professionnel est une manière de penser la responsabilité des accidents du travail qui, tirant partie de l’émergence des pratiques d’assurance (première compagnie d’assurance-vie en 1787, caisse d’épargne, sociétés de secours mutuels), répond aussi bien à l’échec de la doctrine libérale qu’à la crise …

Le principe de précaution attise aujourd’hui les passions. Citoyens, pouvoirs publics, entreprises se font face dans les débats sur les déchets nucléaires, les OGM ou le « Grenelle des antennes », illustrant à quel point sécurité et prévention se sont répandues dans les consciences. Comment les entreprises gèrent-elles la mise en oeuvre du principe de précaution ? En quoi affecte-t-il l’innovation industrielle? Alors que se multiplient forums citoyens et recours aux tribunaux, en quoi change-t-il le rapport des entreprises à leurs différentes parties prenantes? Du nucléaire aux technologies de l’information et de la communication en passant par les cosmétiques, cet ouvrage propose un état des lieux des enjeux que recouvre son application dans les principaux secteurs industriels. François Ewald, entouré d’une équipe de contributeurs partis à la rencontre de risk managers, directeurs du développement durable, directeurs juridiques ou directeurs R&D, analyse ainsi, à l’initiative de l’Institut de l’entreprise, les « batailles de la précaution ». S’il occupe bien souvent la une des journaux, le principe de précaution a rarement été observé de si près dans son fonctionnement.

Biographie de l’auteur

François Ewald est professeur au Cnam. Il est également directeur de l’École nationale d’assurances, président du conseil scientifique et d’évaluation de la Fondation pour l’innovation politique et président du comité scientifique et éthique d’Areva. À l’origine de la création de l’Observatoire du principe de précaution, qu’il préside, il est l’auteur de plusieurs écrits sur le sujet.

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La Société du risque. Risque et Politique

En 1986, le sociologue allemand, Ulrich Beck publie un livre sur la  » société du risque  » et remporte un grand succès. Son livre n’est pas un manifeste écologique, ni une dénonciation de la multiplication des risques technologiques caractérisant la société contemporaine, mais plutôt une interrogation sur les caractéristiques d’une société considérant tous ses problèmes comme des risques, faisant du risque le principe de ses valeurs. Ainsi Ulrich Beck montre que la question du risque est au coeur de la politique moderne. Le risque est au coeur du contrat de solidarité qui représente la forme du contrat social pour le XXe siècle industrialisé. Il est aujourd’hui au centre d’un débat en raison même de la transformation dans la nature des risques sociaux : maladie, retraite, chômage. D’où la recherche de formes de protections alternatives qui caractériseront sans doute le XXIe siècle. Une autre forme de politisation par le risque est apparue dans les années 1970 avec la montée de la conscience écologique. Les grands risques technologiques (le nucléaire en particulier), les catastrophes industrielles, les interrogations sur les évolutions du climat, la montée des risques sanitaires (transfusion sanguine), alimentation (vache folle) ont conduit les États à définir une nouvelle politique du risque liée à la notion de  » principe de précaution « . Elle porte sans doute avec elle la naissance d’une nouvelle organisation de l’État dans ses fonctions de sécurité. En son coeur, à la fois la question du savoir – à travers le problème de l’expertise – dans les procédures qui conduisent à décider que tel ou tel risque est acceptable.