Au Royaume d’Assimabo –«un conte qui nous parle»-par Xavier DIATTA.

«Notre ami et compatriote Xavier est un homme qui a, à cœur de raconter son pays, de laisser une trace à nos descendants, mais aussi à instruire les adultes qui ne savent pas.

Intègre, lucide, avec des analyses justifiées par des arguments solides, il nous invite ici à lire et écouter le conte qui raconte notre monde.

A y voir de près, on dirait du déjà vu, mais tout est dans l’art de raconter, et c’est la force de Xavier, ce conteur qui veut être un intercesseur, pour que nous ayons toujours à l’esprit, ce qu’est le monde ou les mondes/les existences dans l’Existence, le pluriel des singuliers. Le conte est un outil pédagogique et titille notre esprit en sommeil. P B CISSOKO

Ps : « Sos casamance» qui a épaulé ce travail, se chargera de la promotion et de la vente de de cet ouvrage de qualité à Paris et en France voire au-delà.  Une conférence sera programmée et on invite les autres citoyens à faire autant. Un livre doit être accompagné. P B C

Commandes – SOS Casamance 9 bis Rue de la Goutte-d’Or, Paris · 09 70 95 91 86 https://fr-fr.facebook.com/SOSCasamance.org

Il était une fois…….

Un drame environnemental, sociétal, cultuel et culturel sans précédent dans le souvenir des quasi-vivants du royaume d’Assimabo.

Des mondes, des êtres, des choses ?

En tous cas des évènements, des lieux, des temps et des acteurs extraordinaires !

Le lieu, Assimabo, royaume de dix villages.

Trois années sans pluies et tout bascule dans cette société et son environnement. S’installe ou se révèle la dualité de deux mondes, celui de tout le « simple » monde et celui des autres, lui-même dual et virtuel, avec les bons et les mauvais, en conflit pour le contrôle du pouvoir.

Et comme il est impossible d’identifier ceux du deuxième monde, la méfiance et la suspicion taraude toute la société. D’où la menace existentielle sur elle. Subir dans la fatalité ?

Faire face ?

Disparaitre ?

Une Chose—Esprit, peut-être toujours présente et vigilante, prend la situation en main. Un couple sans enfant de nombreuses années durant, Ingo et sa femme Assagna la ménopause passée depuis deux ans, souffre-douleur d’une communauté durement éprouvée et déboussolée, donnera naissance à un enfant miracle. Une « voix » parle à Assagna, : « je suis le messager du rédempteur, celui qui vient en précurseur pour que le 4 mystère d’Emit s’accomplisse… bientôt tu auras un fils… vénérée femme, tu es l’élue de Emit».

Quelques après Naquit Ahoula, un enfant pas comme les autres, parce qu’il était déjà un roi, «car seule une divinité royale a la capacité de faire venir la pluie»

Sékou Sambou, Inspecteur principal du Trésor retraité, ancien député du Sénégal.

Il y a très longtemps, existait un royaume appelé Assimabo. Un royaume composé de dix villages :

  1. Achinorom
  2. Bapalor
  3. Bunugor
  4. Oussanga
  5. Jambiwa
  6. Baroussou
  7. Gabakan
  8. Eramor Essoukh
  9. Emit Emang
  10. Emano

Dans ce royaume d’Assimabo, naquit un enfant-roi appelé Ahoula. La légende raconte que le jour de sa naissance a coïncidé avec le premier jour d’une saison des pluies exceptionnelle qui a duré quatre (04) mois. Cette année-là, il pleuvait tous les jours, la pluie ne s’arrêtait que pour laisser passer quelques furtifs rayons de soleil qui coïncidaient avec les périodes de réveil de l’enfant Ahoula.

Quand il dormait, le ciel ouvrait ses vannes. Chaque jour en début de soirée, Ahoula se réveillait et le ciel se drapait d’un manteau blanc auréolé d’un arc-en-ciel qui illuminait Assimabo.

Cette année-là était exceptionnelle, car le royaume venait de traverser trois longues années de sécheresse, lesquelles avaient plongé le royaume dans une longue et éprouvante famine. Trois longues et rudes années de disette, de maladies et de malheurs.

Les habitants d’Assimabo avaient tellement faim et tellement soif que les populations n’osaient même plus mettre les pieds dehors de peur d’être dévorés par les fauves qui erraient dans le village en quête de nourriture et d’eau.

Les ruisseaux avaient tari, les arbres dépouillés de leurs feuillages.

Dès le lever du soleil, la terre ressemblait à une fournaise qui craquelait les vastes rizières argileuses entourant Assimabo.

Les quelques hommes et les rares animaux qui résistaient encore à la tragédie du ventre vide étaient faméliques, maladifs et chétifs.

Chaque jour avait son lot de morts.

Les enterrements des innombrables victimes de cette famine étaient faits à même les concessions et quelques fois au milieu de la case lorsqu’il s’agissait des bébés.

C’était surtout ceux-là qui martyrisaient les mères.

La mort dans l’âme, ces mamans se culpabilisaient de ne pouvoir produire la moindre petite goutte de lait.

Il y avait beaucoup d’entre elles, qui succombaient à la folie en regardant ces enfants pleurer jusqu’au dernier souffle.

Dans le royaume, il y avait deux mondes : celui de tout le monde, et celui des autres, celui-là insoupçonné du commun des mortels.

Ce dernier monde était aussi celui des super pouvoirs, celui du surnaturel. Seule une poignée d’hommes et de femmes le sentait, le vivait.

Tout comme celui connu de tous, ce monde invisible et insondable était un monde virtuel.

Il était lui aussi, divisé en deux groupes : celui des bons et celui des mauvais souvent appelés « les sorciers ».

Il était perçu de tous comme étant « le monde des ténèbres ». Sorciers et bons se livraient en permanence à une bataille souterraine pour le contrôle de la vie dans le royaume.

Vice-Président de Secours Aériens Sans Frontières, Xavier Diatta est actuellement le directeur d’une société de travaux aérien. Il est l’auteur de Fiju di Terra, la Crise Casamançaise racontée mes enfants (Editions Kamanjen, 2017) ;

CASAMANCE – Les geôles du mensonge, Xavier Diatta,2019

Après ses études primaires et secondaires à Ziguinchor, Xavier Diatta entre à la Faculté des Sciences de l’Université de Dakar. Admis au concours des Grandes Écoles Militaires, il est envoyé au Maroc pour des études en aéronautique puis il entreprend une spécialisation en Génie Électrique. Affecté comme responsable de maintenance des avions de chasse engagés en Casamance dans le cadre du conflit, il sera aux premières loges de la crise casamançaise. En 2001, il quitte l’Armée et se reconvertit dans l’aéronautique civile au Contrôle en Vol de l’ASECNA, puis mécanicien à SUNUAIR. M. Diatta quitte l’aviation civile pour une spécialisation en aviation agricole en France et dans le Maryland aux USA.

SBN 978-2-9574459-4-3    EAN 9782957445943