Au Fouladou – Kolda : l’âge du mariage à partir de 18 ans exigent jeunes filles

Au Fouladou, les jeunes filles demandent aux autorités de repousser l’âge du mariage à 18 ans, contrairement au Code de la famille qui le place à 16 ans.

Le Centre conseil pour adolescents de Kolda participe à l’éducation et à l’éveil des consciences des jeunes filles. Grâce à cette structure aux qualités énormes, des maux qui gangrènent l’épanouissement des jeunes filles dans un espace heureux prennent du recul. Les mutilations génitales féminines, l’excision, les mariages d’enfants, les grossesses précoces, les  mariages forcés sont combattus par ce centre qui forme les filles à la responsabilité et au leadership. A l’occasion de la Journée internationale des filles, Kolda a vibré au rythme des plaidoyers des jeunes filles.

Dans un espace largement ouvert au public, ces filles ont porté la parole de l’appel et exiger le respect de leurs droits. Ainsi le droit de vivre jusqu’à l’âge de 18 ans constitue un impératif majeur pour ces filles adolescentes qui, à partir de là, peuvent s’ouvrir au monde du mariage. A en croire Oumou Sabaly, fille leader, c’est à partir de 18 ans que la fille commence véritablement à être responsable et à mieux décerner le mal du bien. «Quand on est élève, c’est à 18 ans qu’on se retrouve au moins en Terminale avec une tête remplie de connaissances pour dépouiller le monde», a-t-elle déclaré.

Pour ces filles du centre ado, il est impossible pour une fille de se marier à 16 ans et bien gérer son foyer conjugal à cause de son caractère jeune. Suf­fisant pour que Mme Oumou Sabaly et compagnie invitent l’Etat à protéger le droit de mariage des filles en supprimant l’âge de 16 ans pour 18 ans. Autre doléance soulevée à l’occasion de cette journée, les jeunes  filles de la région sont souvent victimes de la déclaration tardive de leur naissance. Conséquences, avec des extraits à jugement, elles ne peuvent accéder par concours aux grandes écoles comme Mariama Bâ de Gorée à Dakar.

Une situation que Oumou Sabaly met sur le dos de l’Etat et des parents. «Comment peut-on rejeter une fille qui réussit ce concours d’entrée juste parce que son extrait c’est par jugement ?  Après de brillants résultats en classe de Cm2, les meilleures filles du Fouladou voient leur rêve d’aller à Mariama Bâ s’éteindre pour une faute qu’elles n’ont pas commise. C’est pour quoi elles sont debout ensemble pour demander aux autorités de revoir cette loi scolaire discriminatoire», dit-elle.

Plus loin, Oumou Sabaly invite les parents à assurer la déclaration de leurs enfants dès la naissance.  D’ailleurs, il y a trois ans, six filles de l’Académie de Kolda n’ont pas accéder à Mariama Bâ à cause d’extraits par jugement. Avec Babacar Sy et son équipe, le Centre conseil adolescent de Kolda fournit à la Nation des filles aptes à une communication responsable et à un leadership dans différents domaines. Les mercredis du Cca sont des moments d’échanges sur les différents fléaux sociaux et sur les bonnes règles de vie sociale. Par ailleurs, les serviettes hygiéniques distribuées en masse dans les écoles et établissements sont l’œuvre du Centre conseil adoles­cent(Cca) pour mieux garantir la sécurité sociale de la fille à l’école.