Que s’est-il passé le 22 juin dernier au niveau de la plage de Cambérène. Si les jeunes de la localité accusent la Police nationale d’être à l’origine de la noyade de deux jeunes, elle évoque, dans un communiqué, les circonstances qui sont à l’origine de cette affaire, qui a alimenté la colère des jeunes de la localité.
Pendant de longues heures et jusque tard dans la soirée, les jeunes de Cambérène ont laissé exploser leur colère. Ils ont dû affronter la police pour dénoncer la mort de deux personnes dont les corps ont été repêchés au niveau de la plage Bceao de Yoff, et il a été prouvé qu’ils sont originaires de Cambérène. L’air était devenu irrespirable jusque dans les concessions à cause de grenades lacrymogènes lancées par les policiers pour rétablir l’ordre.
C’est une histoire qui remonte d’il y a quelques jours qui refait surface. Pour l’instant, les circonstances des décès des jeunes restent floues. Même si les manifestants accusent les policiers d’être à l’origine de leur noyade qui aurait eu lieu depuis quelques jours à la suite d’un contrôle policier. Pour y échapper, ils ont plongé dans la mer. C’est la version servie par les manifestants pour justifier leur explosion de colère et cette manifestation.
Les précisions de la police
Dans sa version de faits, la Police nationale rappelle qu’une patrouille avait effectué un contrôle dans la zone à la suite de l’agression d’un agent de police. C’était il y a une semaine : «Le dimanche 22 juin 2025, aux environs de 1h 00 du matin, un agent de police, en service à la 7ème compagnie, s’est présenté au Commissariat d’arrondissement de l’Unité 15 des Parcelles Assainies pour déclarer avoir été victime d’une agression à la plage de Cambérène.
Il ressort des faits que, alors qu’il tentait d’intervenir pour mettre fin à une agression en traversant la Vdn, il a été violemment attaqué par l’un des agresseurs, qui l’a aspergé de gaz lacrymogène, avant de lui porter un coup de couteau dans le dos. Il a été immédiatement évacué à l’hôpital Principal par son père, présent sur les lieux au moment des faits.» Pour arrêter les agresseurs, une «patrouille s’est aussitôt rendue sur place afin d’identifier et d’interpeller les auteurs présumés». Et «à l’approche des Forces de l’ordre, deux individus, probablement impliqués dans l’agression, ont pris la fuite en se jetant dans la mer.
Malgré l’appui des personnes présentes sur les lieux, ces individus n’ont pas été retrouvés. Les recherches, restées infructueuses, ont été suspendues vers 2h 00. Dans le cadre de cette affaire, l’agent de police a déposé une plainte contre X, accompagnée d’un certificat médical établissant une incapacité temporaire de travail (Itt) de quinze (15) jours. Par ailleurs, le jeudi 26 juin 2025, une dame s’est présentée au commissariat pour signaler la disparition de son fils, depuis la soirée du samedi 21 juin. Après avoir présenté une photographie de ce dernier, celle-ci a été soumise à l’agent agressé, qui a indiqué qu’un de ses agresseurs présentait une corpulence et un teint similaires à ceux de la personne figurant sur la photo.
Il a toutefois précisé que les conditions d’éclairage lors de l’agression étaient insuffisantes pour permettre une identification formelle», assure la Direction de la communication de la Police nationale. Et les évènements se sont enchaînés dans l’après-midi d’hier. «Ce lundi 30 juin, aux environs de 18h 00, des troubles à l’ordre public ont été signalés sur la Vdn 3, au niveau de la passerelle de Cambérène, où des jeunes ont érigé des barricades et incendié des pneus. Une intervention rapide de la Police nationale a permis de rétablir la circulation et de lever les obstacles. Sur le mobile de la manifestation, des informations font état de la disparition de deux jeunes de Cambérène, qui seraient les individus ayant pris la fuite en se jetant à la mer, et selon lesquelles leurs corps auraient été retrouvés et déposés à la morgue», révèle la Police nationale.
Elle ajoute : «Après vérifications, les responsables des morgues de l’hôpital Principal et de l’hôpital Dalal Jamm ont affirmé qu’aucun corps sans vie par noyade n’a été réceptionné à ce jour.» Toutefois, il revient de deux autres constatations de corps sans vie effectuées à la plage de Bceao, suivies d’identification, que les victimes habitent la zone de Cambérène, sans plus de précision. L’enquête ouverte à cet effet se poursuit, et la Police nationale reste pleinement mobilisée afin de faire toute la lumière sur ces événements.
Lequotidien