L’ex-ministre du Commerce, de l’industrie, du tourisme et des transports aériens, Alioune Sarr, a présenté, samedi à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, son livre «La République des carrés, Notto Diobass Smart City». Le maire de cette commune rurale en pleine expansion, située dans la région de Thiès, au cœur du Sénégal, dans une position géographique stratégique avec beaucoup d’atouts économiques et des perspectives d’investissement, partage dans cet ouvrage inédit sa vision du développement des collectivités territoriales basée sur un modèle, de son avis, applicable à toutes les communes du Sénégal et d’Afrique confrontées aux mêmes défis.
Accueilli dans une salle comble par un public composé d’universitaires, d’étudiants, de sympathisants et autres amoureux du livre, l’auteur de cet ouvrage qu’on peut qualifier de contribution à l’effort de développement national, n’y est pas allé par quatre chemins pour donner des indications sur le contenu et la démarche utilisée. Visiblement ému par la forte mobilisation, Alioune Sarr a expliqué que ce livre est né d’une conviction simple : «Les territoires ruraux ne sont pas les marges du Sénégal, mais plutôt son avenir.»
Admettant qu’il n’est pas un auteur «classique, ni un spécialiste de la littérature, mais un témoin et un acteur d’un rêve devenu une vision collective : celui de penser autrement notre rapport à l’espace, à l’innovation et à l’identité territoriale», il a fait savoir que «ce projet, né dans le cœur de Notto Diobasse, dépasse aujourd’hui nos frontières administratives pour incarner une vision africaine de la ville de demain».
Dans son discours, il évoque une «ville inclusive, résiliente et enracinée dans ses traditions, et pleinement tournée vers l’innovation, la jeunesse et le développement durable». Le maire de Notto souligne que son projet «repose principalement sur trois engagements fondateurs pour changer de cap». Il s’agit de sécuriser le foncier pour chaque chef de carré et chaque famille, avec des actes légaux, numériques et reconnus ; d’offrir à chaque habitant, en particulier aux jeunes et aux femmes, un habitat digne et durable ; et de construire une économie locale de production, fondée sur l’agriculture, l’artisanat, l’agro-industrie, l’énergie solaire et le numérique.
Ce projet structurant et au service de l’intérêt général intègre ainsi, selon l’édile de Notto, la sécurisation de plus de 1000 hectares, l’attribution de plusieurs milliers d’actes fonciers, à travers une vaste campagne de sensibilisation et le lancement de zones d’activités dont 50 ha en partenariat avec l’Aprosi et d’autres zones avec des acteurs développeurs privés, l’accueil de dizaines d’entreprises dans l’industrie et l’agro-industrie, la commune étant un haut lieu de production d’oignon, mais aussi d’assemblage de tracteurs et matériels agricoles, et de production avicole et d’eau minérale.
Alioune Sarr évoque aussi la préparation de projets d’incubation rurale à travers notamment la mobilisation des femmes et des chefs de village dans la gouvernance territoriale. Il rappelle que «ce livre n’est pas un testament, mais un tremplin et un manifeste pour une Afrique des territoires, des communautés souveraines, des savoir-faire reconnus et des rêves réalisables». Dans la promotion de cette vision futuriste et innovante de la construction d’une Smart City à Notto pour optimiser ses potentialités, Alioune Sarr a parié «sur une démarche inclusive, avec l’implication de toutes les composantes de la population».
Par conséquent, il lance un appel solennel à l’Etat et aux «partenaires» à investir dans le Diobasse, où il tente d’ériger ce «modèle-pilote de développement territorial axé sur l’intelligence urbaine, l’industrialisation et l’inclusion sociale». «Aujourd’hui, nous lançons un appel à l’Etat, aux investisseurs, à la diaspora, aux institutions techniques et financières : venez produire dans le Diobasse !
Venez construire avec nous la ville africaine de demain, implanter vos industries vertes et durables, réaliser nos lotissements, logements sociaux et de standing, déployer les infrastructures numériques et solaires, créer des centres de formation, des unités logistiques, des services intelligents, innover ensemble dans le tourisme culturel, l’économie circulaire et la gouvernance inclusive», appelle-t-il.