AALI AMAR FAAL-Fondateur de l’université de Pir Sanaxoor-par Malamine Diouf

 Préface de Moussa Daff
Malamine Diouf
Postface de Samba Traore

Cet ouvrage qui revisite le théâtre historique, raconte la saga de l’université de Pir Sañaxoor fondée au 17 e siècle dans le centre-ouest du Sénégal. L’épopée impulsée par Xaali Amar Faal, savant, pédagogue et stratège, va jalonner l’Islam en Sénégambie, formant au passage les premiers grands intellectuels lettrés qui affluèrent de toute la sous-région à Pire.

De l’exégèse coranique (piri) aux sciences des anciens, une palette d’enseignements de haut niveau sera déclinée ici par les Seriñ Pir pendant près de 250 ans, en toutes franchises et autonomie universitaires.

Avec le verbe d’un Fara en verve, l’auteur exhume ce formidable parcours savant. Il met avec générosité son sens de la créativité poétique au service de l’investigation historique, ressuscitant de manière remarquable un pan des plus prestigieux du patrimoine intellectuel africain.

Maître en philosophie et Conservateur des Bibliothèques, Malamine Diouf est un acteur connu de l’Université sénégalaise. Il y a occupé d’importantes fonctions : syndicaliste,

directeur de la Bibliothèque centrale de l’UGB de Saint-Louis et président du Consortium des bibliothèques d’enseignement supérieur et de recherche du Sénégal (COBESS), entre autres. Il y dispense également des enseignements depuis plusieurs années.

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« Au 17ème siècle étaient fondés dans le royaume Wolof de Cayor  la grande mosquée et le centre universitaire de Pire (actuel Nord-Ouest du Sénégal). Depuis cinq siècles sans interruption, ils servent de lieu de prière et d’enseignement islamique.

Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.fr

La fondation
La mosquée et le centre universitaire de Pire (ou Pir, province de Saniokhor, actuel Sénégal) ont été fondés au début du 17ème siècle par Umar Fall, un marabout descendant de la famille royale de l’état wolof de Cayor. Après ses études en sciences islamiques, il revient au Cayor où son cousin, le Damel (souverain) régnant, l’autorisa à établir son propre centre d’enseignement islamique dans l’actuelle Pire.

Organisation de l’enseignement

Du temps d’Umar Fall, ce dernier fournissait aux étudiants les plus jeunes nourriture, vêtements et logement. En retour travaillaient pour lui dans les champs. Les étudiants les plus confirmés dépendaient de Fall pour la nourriture et ne travaillaient pour lui que deux jours par semaine.

L’enseignement se faisait en deux cycles. Le premier cycle voyait les étudiants apprendre le Coran et la lecture et l’écriture de l’arabe. Le second cycle consistait à l’apprentissage des sciences islamiques (religieuses, langue et grammaire arabe, logique, astrologie et médecine traditionnelle). Durant 300 ans, l’Université de Pire allait être la plus prestigieuse et la plus influente du Sénégal, attirant des étudiants de la sous région et formant de nombreux savants et souverains, influençant peut-être aussi aussi le mouvement du Mouridisme.

Malgré un déclin du à des conflits avec le pouvoir colonial français à partir de la fin du 19ème siècle, l’enseignement de l’Université de Pire perdure jusqu’à ce jour au Sénégal, témoignant d’un brillant passé intellectuel, qui jour après jour, continue de s’actualiser.

Référence
Thierno Ka / Ecole de Pir Saniokhor : histoire, enseignement et culture arabo-islamiques au Sénégal du XVIIIe au XXe siècle

Pire, une mosquée et une université vieilles de cinq siècles au Sénégal