Selon Amnesty International, 2018 aurait enregistré, avec 690 exécutions capitales, le chiffre le plus bas depuis dix ans. Il y aurait là de quoi se réjouir sauf que …
…force est de constater une hausse dans plusieurs pays dont les Etats-Unis et le Japon, pays pourtant parmi les plus civilisés en Occident. Sauf aussi que ce résultat ne comprend pas la situation en Chine où les chiffres sont classés secrets d’Etat. Or selon des observateurs bien informés ceux-ci seraient de l’ordre de plusieurs milliers, ce qui évidemment, s’ils étaient avérés, rehausseraient tragiquement le constat établi par l’ONG internationale.
Prise de conscience ?
La peine de mort n’apparaîtrait-elle plus comme la panacée universelle, le remède, la solution à la criminalité ? Où s’agirait-il d’une prise de conscience face à un châtiment jugé cruel, voire barbare, indigne au 21esiècle ?
Dix ans après y avoir renoncé la Thaïlande renoue avec la peine capitale
Si en Irak, en Somalie, en Pakistan, ou en Iran le nombre des exécutions capitales à notablement baissé, en revanche en Arabie Saoudite (142), ou au Vietnam (85) celui-ci a augmenté, de même qu’aux USA (25), au Japon (15), à Singapour (13), au Soudan du Sud (7) et il est à noter que la Thaïlande à renoué avec la peine de mort qui n’avait plus cours depuis 2009.
De l’électrocution à la pendaison
Quant aux modes d’exécutions ceux-ci varient d’un pays à l’autre : décapitation en Arabie Saoudite, électrocution aux Etats-Unis, pendaison en Afghanistan, au Japon et à Singapour, injection létale en Chine et arme à feu en Corée du Nord et au Yémen.
Un acte politique courageux
Décider d’abolir la peine de mort n’est jamais chose facile. En France, en 1981, François Mitterand, sur la proposition de Robert Badinter alors ministre de la justice, à été à contre-courant de l’opinion publique en décidant de renoncer à l’emploi de la guillotine. Il est des moments ou un homme politique se grandit de ne pas épouser la volonté populaire basée sur des sentiments de revanche, de haine et non de justice. Cette question n’a pas été posée lors du grand débat que vient d’organiser Emmanuel Macron, heureusement sans doute, car il y a fort à parier qu’une majorité de l’opinion publique, trente-huit ans après l’abolition de la peine capitale, serait pour son rétablissement.
Un referendum ?
Il y a des sujets, même en démocratie, qu’il ne vaut mieux pas remettre sur le tapis, ou soumettre à une consultation populaire du genre de ce fameux RIC (referendum d’initiative citoyenne), réclamé à cor et à cri par les « gilets jaunes », au risque de faire reculer l’évolution d’une société et les progrès de l’humanité.
Jean-Yves Duval
Dessin : Paul Baringou