Le Niger va rapatrier des migrants refoulés par l’Algérie

Le Niger envisage, en collaboration avec l’organisme onusien pour les migrations (OIM), de rapatrier d’ici juillet dans leurs pays d’origine « plus de 4.000 migrants » expulsés par l’Algérie voisine, afin d’éviter « un désastre humanitaire », dans le nord du pays, selon une source officielle. 

En 2018, trois hommes se dirigent vers le nord en direction de l’Algérie après avoir franchi le poste frontière d’Assamaka, dans le nord du Niger. L’Organisation internationale pour les migrations estimait qu’environ deux migrants mouraient dans le désert pour chaque migrant connu ayant péri en traversant la Méditerranée.

Depuis 2014, des migrants irréguliers nigériens, mais aussi d’autres pays africains, sont régulièrement refoulés d’Algérie, point de transit vers l’Europe. 

Les tristes records s’enchaînent : « au cours du mois d’avril, nous avons connu une vague de refoulement sans précédent de migrants venant de l’Algérie », a affirmé, samedi à la télévision publique, le général Ibrah Boulama Issa, le gouverneur d’Agadez, région dans le nord désertique voisine de l’Algérie. Au cours du seul mois d’avril, la police d’Assamaka, localité frontalière de l’Algérie, « a dénombré plus de 6.000 refoulés », a relevé le général qui s’est rendu dans la zone cette semaine. 

« Une surpopulation » des centres d’hébergement

À titre de comparaison, il a rappelé que 7.222 migrants avaient été refoulés sur l’ensemble du premier trimestre de l’année. Le gouverneur a dénoncé une « pression exercée par l’Algérie » qui provoque « une surpopulation » des centres d’hébergement de l’Organisation internationale pour les migrations de l’ONU (OIM). 

Pour éviter « un désastre humanitaire », le Niger va « appuyer l’accélération du programme (habituel) de rapatriement de l’OIM jusqu’au mois de juillet qui permettra de rapatrier plus de 4.000 migrants », dans leur pays d’origine, a-t-il assuré. 

« Le cas des refoulés que nous recevons de l’Algérie est une situation qui perturbe l’équilibre sécuritaire (du Niger) », avait déclaré fin janvier le général Mohamed Toumba, ministre nigérien de l’Intérieur de ce pays gouverné depuis près de deux ans par un régime militaire. Il avait dit avoir demandé à l’OIM et au  Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) « de faire rentrer » les migrants, généralement provenant d’Afrique de l’ouest et du centre dans leurs pays.  

En 2024, plus de 31.000 migrants ont été expulsés d’Algérie vers le Niger voisin, selon l’ONG nigérienne Alarme Phone Sahara.

AFP