Dans le rapport sur la réforme du secteur des médias (avril 2024-avril 2025), présenté vendredi 2 mai, le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique révèle que près de la moitié de la subvention destinée aux entreprises de presse, en 2023, est allée dans d’autres poches. Ce qui a conduit à l’annulation de l’enveloppe de 2024 et à la réforme des conditions d’attribution de cet appui de l’État, qui devrait passer de 1,9 milliard à 2,7 milliard de francs CFA et être versé aux bénéficiaires légitimes durant le deuxième semestre de cette année.
Le rouge vif domine le diagramme circulaire de la page 13 du rapport sur la réforme du secteur des médias (avril 2024-avril 2025) publié vendredi 2 mai. Il écrase les autres couleurs représentant les parts individuelles des chaînes TV (bleu ciel, 10%), de la presse écrite (bleu acier, 11%), de la presse en ligne (bleu des mers du Sud, 20%), des radios commerciales (vert clair, 5%) et des radios communautaires (vert foncé, 9%). On parle du total de l’aide à la presse affecté, en 2023, «à des activités ou structures autres que des entreprises de presse directement». 45% de l’enveloppe de 1,9 milliard de francs CFA, soit 800 millions.
C’est l’une des révélations de l’audit du Fonds d’appui et de développement de la presse (FADP)- la nouvelle appellation de la subvention de l’État- effectué par la tutelle. Elle est exposée dans le rapport du ministère au chapitre des «dysfonctionnements majeurs» relevés dans l’utilisation de l’enveloppe : «dépenses opaques, détournement de mission et inefficacité pour le développement durable des entreprises».
Conséquence : l’aide à la presse 2024 est annulée. Et pour 2025 ? Les médias devraient toucher les fonds durant le deuxième semestre; la subvention devant être prise en compte dans la prochaine Loi de finances rectificative, selon le directeur de la Communication, Habibou Dia, qui a fait l’annonce lors de la présentation à la presse du rapport sur la réforme du secteur des médias.
Bonne nouvelle pour les bénéficiaires : l’enveloppe va passer de 1,9 milliard à 2,7 milliards. Cette hausse est le résultat, selon Dia, de la réduction du nombre des entités éligibles grâce au processus d’identification formelle des médias conformes au Code de la presse. «On est passé de 535 à 258» entreprises, signale le directeur de la Communication.
Mais à propos du FADP la tutelle vise plus loin. «Nos services sont a? pied d’œuvre afin que ce fonds ne se limite pas simplement a? donner des appuis financiers mais qu’il devienne réellement un levier pour permettre d’impulser le secteur des médias pour contribuer plus globalement au développement de notre nation», clame-t-on dans le rapport du ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique.