«Un ouvrage inspiré et bien travaillé avec la rigueur des outils scientifiques. Quand il y a avait des «blancs» des trous, des vides, dans les cartes, les occidentaux qui se croyaient être les maîtres du monde, remplissaient les trous, les zones inexplorées avec leurs légendes et fantasmes. Ils mettaient tout et n’importe quoi. Ces auteurs ont donné la parole et investigué des universitaires africains pour corriger les clichés les légendes inventées, etc. Un atlas qui dit autrement la vérité et un outil important pour comprendre l’Etat du monde et des mondes-P B CISSOKO
L’histoire de l’Humanité vue du XXIe siècle.
Depuis sa création, la revue L’Histoire publie des articles d’historiens faisant état des dernières avancées de leurs recherches. Ces textes sont souvent enrichis d’une ou plusieurs cartes. En partant de ce fonds cartographique exceptionnel, Christian Grataloup a sélectionné, recréé et commenté 515 cartes racontant la marche du monde, des origines de l’Humanité à aujourd’hui. Cet atlas est à la fois à la pointe de la recherche historique et accessible au plus grand nombre. Une création originale destinée à devenir un ouvrage de référence.
L’histoire de l’humanité en 515 cartes
Depuis sa création, la revue L’Histoire publie des articles d’historiens faisant état des dernières avancées de leurs recherches. Ces textes sont souvent enrichis d’une ou plusieurs cartes. En partant de ce fonds cartographique exceptionnel, Christian Grataloup a sélectionné, recréé et commenté 515 cartes racontant la marche du monde, des origines de l’Humanité à aujourd’hui. Cet atlas est à la fois à la pointe de la recherche historique et accessible au plus grand nombre.
> LES AUTEURS
Christian Grataloup, spécialiste de géohistoire, est « le plus historien des géographes ». Professeur émérite à l’université Paris Diderot, il a participé à de nombreuses publications : Géohistoire de la mondialisation (Armand Colin, 2015), Faut-il penser autrement l’histoire du monde ? (Armand Colin, 2011), L’Atlas global (Les Arènes, 2014 et 2016),
Patrick Boucheron, Patrick Boucheron est historien, professeur au Collège de France, titulaire de la chaire « Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle ».
Frédéric Miotto, et sa société Légendes Cartographie réalisent depuis plus de vingt ans les cartes de la revue L’Histoire et de nombreux atlas et manuels scolaires.
Christian Grataloup et François-Xavier Fauvelle : « Les atlas historiques sont des laboratoires scientifiques »
Rendez-vous de l’histoire. Les deux historiens dirigent chacun un atlas historique, l’un mondial, l’autre africain. Ils échangent ici sur les défis que pose l’association de la cartographie et de l’histoire.
Propos recueillis par Florent Georgesco
« Atlas historique mondial », de Christian Grataloup, Les Arènes/L’Histoire, 656 p., 29,90 €.
« Atlas historique de l’Afrique », sous la direction de François-Xavier Fauvelle et Isabelle Surun, Autrement, « Atlas/Mémoires », 96 p., 24 €.
L’événement que représente la parution simultanée de l’Atlas historique mondial, de Christian Grataloup, et de l’Atlas historique de l’Afrique, dirigé par François-Xavier Fauvelle et Isabelle Surun, offre l’occasion de faire le point sur l’art cartographique de l’histoire, qu’ils contribuent à renouveler. Entretien croisé avec Christian Grataloup, professeur émérite à l’université Paris-Diderot, qui aime se présenter comme « géohistorien », et François-Xavier Fauvelle, professeur au Collège de France, où il inaugure, ce 3 octobre, la chaire Histoire et archéologie des mondes africains.
L’atlas que vous publiez, Christian Grataloup, est le premier de cette ampleur depuis celui de Georges Duby en 1978 (Larousse). Comment expliquer une si longue attente ?
Christian Grataloup Faire un atlas représente un très gros travail collectif, qui doit réunir des historiens, des cartographes, des géographes. Souvent, comme dans la bonne gastronomie, on peut cuisiner les restes, réunir des cartes existantes pour constituer le corps de l’atlas. Notre chance est d’avoir pu partir du fonds cartographique de la revue L’Histoire. Elle a toujours eu le souci, depuis ses débuts, il y a quarante ans, d’associer des cartes aux textes, bien que les historiens se montrent parfois réticents face à elles.
L’un des objectifs que je m’étais fixés était de présenter l’ensemble des sociétés, y compris celles qui n’ont pas connu de forme étatique, y compris les peuples dits premiers – les peuples naguère réputés sans histoire, comme les Inuits. De même avec les Polynésiens, les Bantous… Nous avons multiplié les types de carte, pour avoir l’ouverture la plus grande possible. Il fallait aussi bien des cartes de sociétés particulières que des représentations des échanges, des connexions, des entre-deux : aussi bien l’Empire romain que, en cadrant plus large, ses liens avec la Germanie ou le Sahara. Un atlas historique général comme celui-là ne peut reposer que sur un mélange d’approches et de techniques.